jeudi 12 février 2015

Les Diamants gravés de Boucheron et quelques autres

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Collier "point d interrogation" avec fleurs diamant, de Frédéric Boucheron, vers 1890. L'homme qui nous a offert cette oeuvre de délicatesse s'est intéressé aux diamants gravés.
Car pour ces diamants gravés il y a en quelque sorte, un avant et un après Boucheron. Homme de grande curiosité, Frédéric Boucheron s'était passionné pour le travail de Bordinckx qui travaillait sur le moyen de graver des diamants.
Les diamants gravés sont rares, mais ils constituent plutôt des joyaux étranges et curieux d'effet que réellement beaux.(Escar)


Vous connaissez certainement ce portrait,
 mais celui-ci, je l ai photographié moi-même

En 1865 dans "la gazette des beaux arts "il était écrit " le diamant, qui entame tous les autres corps, ne peut être entamé que par le diamant. Les anciens ne l'ont jamais gravé, n'ayant pas même connu l'art de le tailler et de le polir. Cet art ne fut inventé qu'à la fin du XVe siècle par un Brugeois, Louis de Berquen. Le premier diamant qui ait été gravé, l'a été vers 1564, par Clément Birague, Milanais, qui vivait à la cour de Philippe II. Le graveur y a représenté le portrait du malheureux infant don Carlos. « Les grands artistes, dit Millin, ne doivent pas perdre leur temps à traiter une substance aussi dure, qui n'ajoute à leur ouvrage d'autre mérite que celui de la difficulté vaincue, et à laquelle ils font perdre de son prix en en diminuant le volume. »


Le portrait de Frédéric Boucheron in situ

C'est très prudemment que j'écris cette histoire des diamants gravés, certaines sources sont fiables, d'autres paraissent incertaines bien que recopiées à de nombreux exemplaires, puisqu'on constate que des livres différents ont recopié les même erreurs.


Un diamant  a été trouvé dans les mines de Golconde dans ce qui est maintenant l'Andhra Pradesh, en Inde centrale, probablement en 1450. En 1591, Shah Nizam a ordonné la gravure sur l'une des facettes du diamant: "Burhān Nizam Shāh deuxième année 1000."

Cette même année, le dirigeant moghol Akbar de la grande Inde du Nord, occupe Ahmadnagar et s'empare du diamant. Un certain nombre d'années plus tard, le petit-fils d'Akbar, Shah Jahan, monta sur le trône et ordonna qu'une autre inscription soit gravée sur le diamant: 

"Shah Jahan, Le fils de Shah Jehangir Année 1051.". 
Le fils de Shah, Jahan Aurangzeb fixe le diamant sur son trône et l'entoure de rubis et d'émeraudes. Après sa visite à la cour d'Aurangzeb, le célèbre joaillier français Tavernier a écrit: "Sur le côté du trône qui est opposée à la cour il y a à voir un bijou constitué d'un diamant de poids d'environ 80 à 90 carats, de rubis et d'émeraudes autour , et lorsque le roi est assis il voit son joyau ". Le diamant Shah a été conservé à Delhi jusqu'en 1738.




En 1738, le Shah de Nadir attaqué l'Inde, saisit le diamant, et le ramène en Perse. Le diamant est resté en Perse pendant près d'un siècle, jusqu'à ce que, en 1826, la troisième inscription soit gravée sur la troisième facette:

 "La règle de la Qajar Fath'Ali Shah Sultān Année 1242.".

Ce n'est pas un diamant de belle couleur, il est de teinte jaunâtre due à un peu d'oxyde de fer à la surface. A l'origine il devait peser 95 carats. Après un polissage son poids est de 88,7 carats. L important ce sont les inscriptions gravées qui permettent de le dater.

En 1829, le diplomate et écrivain russe Alexandre Griboyedov a été assassiné dans la capitale de la Perse, Téhéran. Le gouvernement russe a exigé une punition sévère des responsables. Ayant pris peur la cour de Fath 'Ali Shah a envoyé le petit-fils du Shah Khusro Mirza à Saint-Pétersbourg,pour offrir le diamant "Shah" au tsar de Russie Nicolas Ier. Il faisait partie des joyaux de la Couronne russe  jusqu'à la Révolution russe et le renversement de la dynastie des Romanov, le 2 Mars 1917. Il est exposé actuellement au Kremlin.

La gravure des diamants remonterait aux environs de l an 1500, un certain Ambrogio Foppa dit le Caradosso, ou Ambrogio Caradossi, aurait peut être gravé un diamant qu'il aurait offert au Pape Jules II, mais sa trace a été perdue 


D'après ce texte, repris par d'autres, vers le milieu du XIV eme,  Clemente Birago vivant à la cour du Roi d'Espagne  Philippe II éxécute le portrait de l'Infant Don Carlos sur un diamant qui fut offert pour les fiançailles de Anne la fille de Maximilien II.
Birago était le neveu de Giacomo da Trezzo, grand artiste lapidaire. 
G d'Adda, dans la gazette des Beaux Arts  en 1867 nous explique que ce qui "revient de droit à Giacomo da Trezzo, c'est l invention de nouveaux outils, tourets, et moulinets plus perfectionnés".
Les divers témoignages attribuent  à Giacomo di Trezzo un écusson d'armoiries gravé sur une intaille en diamant, mais était ce du diamant? peut être une erreur de gemmologie? un exemple!


Mariette  (décédé en 1881) dans son ouvrage nous explique que Da Trezzo aurait gravé  aussi les portraits réunis de Philippe II d'Espagne et de Donia Carlos et qu'il se trouve au cabinet des médailles à Paris sous le N° 2489.
Je me suis rendu sur le site de la Bibliothèque nationale , aux médailles et antiques et l'ai trouvé.


L intaille est décrite comme étant de la topaze blanche, était ce bien du diamant dont parlait nos témoins de l'époque?

De nombreuses description font état de gravures sur diamants, l un des meilleurs résumés ci dessous dans l' Encyclopédie Historique des Beaux Arts plastiques.
La gravure du diamant même, au moyen de sa poudre, paraît aussi remonter à l'antiquité : Laurent Mugalottus parle, dans ses Epistolœ (xvii° siècle) , d'un diamant trouvé à Gonstantine en Numidie , qui aurait été orné d'une figure gravée . Gareoni cite cependant comme réinventeur de cette gravure Ambrozio Foppa dit le Caradosso, à qui Faustin Gorsi, dans son traité des pierres anciennes , attribue la gravure des têtes des Pères de l'Église, sur le bouton de chape du pape Jules II (1503-1513), diamant disparu durant le sac de Rome en 1527; ce travail aurait été payé à l'artiste 22,500 francs. L'historien milanais Morigia, du seizième siècle, attribue cette invention à son contemporain Jacopo da Trezzo (bourg à sept lieues de Milan) qui, selon lui, aurait gravé pour Charles-Quint (1519-4556) des armoiries sur un diamant. On sait du reste que ce Jacopo, accompagné de ses élèves Bisaga de Milan et Ambrosio Minerone de Crémone, est allé à Madrid graver des diamants pour Philippe II, et qu'il existe encore dans cette ville une rue qui porte son nom : la calle de Jacomo. 
George Bofler de Nuremberg, mort en 1630, est aussi mentionné par Doppelmayr pour la gravure sur diamant des armoiries de Philippe II, exécutées à la commande de ce roi. Le Lombard Clemens Birago fit revivre au dix-septième siècle l'art de là gravure du diamant, tombé dans l'oubli, et c'est à lui que l'on attribue la tête de Numa Pompilius voilée, d'une bague appartenant à M. Ghirlanda-Silva de Milan, bijou qui a été exposé au Champ de Mars en 1867(expo universelle). Cette seule gravure ancienne sur diamant parvenue jusqu'à nous me paraît avoir été exécutée au moyen de la meule. M. de Vries, attaché à la taillerie de M. Coster à Amsterdam (qui possède une autre taillerie à Paris), est le premier rénovateur actuel de cette gravure qu'il exécute, non pas avec la meule, mais plutôt en ciselure à la pointe du diamant. On a pu admirer son premier essai, la tête de l'empereur Napoléon III, gravée en creux sur un diamant monté en épingle, à la taillerie modèle que M. Coster avait fait construire dans les annexes de l'Exposition universelle de 1867. La gravure et la ciselure du diamant dans les temps modernes avaient été pré- cédées de la taille de cette pierre, dont l'invention est attribuée à tort à Louis de Berghem de Bruges, puisque l'on trouve dans l'inventaire du duc d'Anjou.

Boucheron Place Vendome Paris Au vu
 des drapeaux, ce serait le 14 juillet 1919


Qu'en dit le célèbre Babelon ? Babelon est l'auteur de travaux tels que le Recueil général des monnaies grecques de l'Asie Mineure ou le Traité des monnaies grecques et romaines, dont la chronologie est devenue obsolète avec les découvertes archéologiques ultérieures comme celle de Morgantina en Sicile pour la datation du denier . Il est titulaire de la chaire de numismatique antique et médiévale du Collège de France à partir de 1902 et est élu à l'académie des inscriptions et belles lettres en 1897.
Depuis la découverte de la taille du diamant par Louis de Berquen, de Bruges, en 1476, quelques artistes modernes se sont essayés à graver des portraits sur pierres précieuses. Ambrogio Caradossa grava, en 1500, un diamant qu'il offrit au pape Jules II; Clemente Birago, qui vivait à la cour de Philippe II, au milieu du XVI° siècle, intailla sur diamant le portrait de l'infant don Carlos 5. Vers le même temps, Jacopo da Trezzo, puis, au XVIII siècle, Carlo Costanzi et Natter et à l'époque contemporaine, des diamantaires d'Amsterdam, ont aussi gravé quelques diamants ou corindons. Mais, ce sont là des cas exceptionnels, des curiosités, ou, si l'on nous permet cette expression, de véritables tours de force, dont les auteurs, si habiles qu'ils se soient montrés, ne sont récompensés ni par le résultat atteint ni par l'appréciation du public les difficultés du travail sont de nature à compromettre le talent artistique du graveur; les feux de la gemme nuisent à l'effet de son œuvre la gemme enfin, étant diminuée de volume, perd sans compensation une partie de sa valeur vénale.





Un autre diamant gravé est parvenu jusqu'à nous, souvenez vous plus haut, Shah Jahan avait fait graver en  1051 la deuxième inscription sur le Diamant brut "Shah", ce collier , bijou Moghol impérial porte un diamant gravé entouré de Rubis, et serti dans du Jade. Le tour de cou  est fait de perles et de spinelles dont l un porte le nom de Jahângïr avec une date 1609.




Agrandissement du motif gravé qui peut être lu comme "Shah Jahan, Empereur, guerrier de la foi" . La photo n'est pas bonne , j'avais gardé l archive de l' exposition sur le diamant au musée d histoire naturelle de Paris en 2001.
Ce collier se trouve dans une collection privée que je ne connais pas, il ne m'était pas possible de demander une photo plus nette.



Voici un diamant gravé dont on a gardé la trace. Le Taj Mahal, un pendentif en jade au dos émaillé et serti de pierres rouges et de diamants, encadrant un diamant plus important en forme de cœur gravé d’une inscription en arabe, daté 1037 (1627-1628) du calendrier arabe, et tenu par un collier en or, jade et rubis à l’imitation d’une cordelette (en effet à origine c'était, à la manière Hindoue, une cordelette qui tenait le cœur), il aurait été dessiné par l’actrice Elisabeth Taylor et Cartier, il a été payé 8,81 millions de dollars sur une estimation de 300.000/500.000. Ce pendentif avait été offert à Elizabeth Taylor par Richard Burton en 1972



L'empereur moghol Shah Jahan (1592-1666) offrit ce diamant en forme de cœurà son épouse préférée, Mumtaz-i-Mahal. C'est en son honneur qu'il fit construire le majestueux Taj Mahal. Richard Burton, captivé par l'histoire et le mythe entourant ce bijou, l’offrit à Elizabeth Taylor pour ses 40 ans. Quelques ouvrages ont traité du sujet , celui ci-dessous date de 1777.


J'ai trouvé ce fameux Charles Bordinckx,qui va venir travailler à Paris pour Frédéric Boucheron, dans un annuaire d'Anvers
                             

En 1842, il apparait dans un document du Grand Orient de France comme habitant à Paris


En 1855, le catalogue Legrand, ouvrage très intéressant, un peu le Who's Who de l époque apparaît un dénommé Rouvenat qui aurait créé une robe en diamant, j'ai lu qu'il avait ecrit sur des diamants gravés par lui, mais je n'ai trouvé aucune preuve.


                        

     
Pour l'exposition Universelle de 1867 à Paris on retrouve Bordinckx, pour des diamants gravés et des diamants Briolettes perforés.

Plusieurs ouvrages au 17 eme et 18 eme siècle donnent des explications sur un certain Claude Briagues. Allacci, Morigia, Gorles et Pietrasancta, se copiant les uns les autres, parlent de Jacopo da Trezzo comme de l'inventeur de cet art nouveau. "Kirkmann accepte sans réserve cette opinion dans son livre de Anulis, et s'exprime ainsi « Soli adamanti ob indomitam ut credebatur duritiem parcitum sed hic « quomodo vitiaretur nostra ætate reperisse llfediolanensem quemdam Jacobum « Trecciam qui Philippi Hispaniarum regis gentilicia insignia adamanti summa arte « insculpsit. » Mariette et Zani font pourtant leurs réserves. Ce dernier tout en épuisant pour le Trezzo son exagération élogieuse, puisqu'il l'appelle tout bonnement un monstre de science et de talent, reporte pourtant avec Mariette à Clemente Birago l'honneur de cette découverte. M. Charles Blanc, dans sa Grammaire des Arts du dessin, se range aussi parmi les partisans du Birago. Notons ici, par parenthèse, que Bermudez et Frédéric Quillet (les Arts italiens en Espagne) l'appellent Virago, et que plusieurs auteurs français anciens et modernes en ont estropié le nom jusqu'à en faire Claude de Briague, erreur partagée dernièrement aussi par M. A. Chirac (Exposition illustrée, p. 4, p. 63). Article de G. D'Adda dans la Gazette des beaux arts en 1867.

Compte rendu de l'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 
M. Bordinckx d'Anvers expose aussi une briolette perforée et un diamant gravé d'un N surmonté de la couronne impériale. Quant aux diamants montés, la France nous semble avoir, pour cette industrie, une supériorité incontestable comme goût et comme élégance d'exécution. A Côté de la branche de lilas blan toute en brillants, véritable chef-d'œuvre de M. Rouvenat, les vitrines de MM. Massin, Mellerio, Beaugrand, Bapst, Boucheron, sont pleines de parures admirables avec lesquelles peuvent à peine lutter, et encore grâce à la richesse des pierres, la grosse rivière de Goldschmidt de Vienne, la belle broche d' Hancock de Londres et le splendide écrin de lady Dudley. Il y a dans ce dernier, des diamants de l'Inde « à rendre fou un joaillier, » nous disait un des membres du jury français songeant aux merveilles que nos artistes pourraient faire avec cette masse de brillants si lourdement montés. Nous conseillons aux personnes qui croient posséder des diamants d'aller prendre devant les parures de lady Dudley une leçon d'humilité. En résumé, il nous a paru qu'il y avait au Champ de Mars bien peu de diamants, surtout lorsque nous eûmes appris que, depuis
1859 jusqu'à 1867, il était arrivé en Europe 1,431,326 carats, soit, près de 300 kilogrammes.





Même en 1885 la société royale Belge de Géographie continue de citer Claude Briagues au lieu de Birago.

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Le collier contenait vingt-neuf grandes perles naturelles et vingt huit rondelles de diamants percés (de diamants taillés en forme circulaire avec un centre creux, ressemblant à une roue ou en anneau) Le fermoir contenait une perle noire pesant 65 grains entourés de diamants. Le collier a été conçu par le légendaire designer Paul Legrand (qui a conçu pour Boucheron 1863-1867 et 1871-1892 C'est Legrand qui eut l'idée de combiner perles avec ces nouvelles rondelles de diamant...... Bordinckx ...... qui a été étroitement liée à la maison Boucheron de 1880 jusqu'à sa mort en 1892 Legrand pensait que la beauté douce et subtile de la perle serait magnifiquement mis en valeur par contraste avec l'éclat de ces rondelles de diamant "séparateurs"


Intérieur du magasin Boucheron dans les années 1900 

Vever évidemment cite Boucheron et ce fameux collier de Perles A l'Exposition de 1889, Boucheron remporta un nouveau succès et obtint encore un grand prix ; de plus, il reçut la rosette d'officier de la Légion d'honneur. Les gravures qui ornent cette étude nous dispenseront de décrire les pièces de joaillerie qui furent le plus admirées. Signalons toutefois une innovation : des rondelles enfilées ou, pour mieux dire, de petits disques en diamant, percés d'un trou au centre et taillés à facettes sur la tranche, s'intercalaient dans un merveilleux rang de perles et les isolaient entre elles. L'éclat discret de ces diamants, allié à la douceur de la perle, produisait un effet charmant. Cette très jolie fantaisie, dont Paul Legrand, le dessinateur de Boucheron, avait eu l'idée, obtint beaucoup de succès.


Trouvé dans la presse financière de 1890



Vever dans son tome 3 complète à propos de Bordincks et Boucheron

 D'ailleurs, le caprice se donnait libre cours dans cette vitrine où se trouvaient des diamants qui, en dépit des difficultés d'exécution, étaient taillés de toutes façons et en toutes formes, pour figurer des ailes de mouches, des tortues, etc. M. Boucheron avait encouragé dans cette voie son lapidaire-diamantaire M. Bordinckx, et celui-ci était parvenu même à graver quelques-uns de ces diamants. Il perfectionna encore son travail par la suite et, à l'exposition de 1900, on vit chez Boucheron des broches, des bagues et d'autres bijoux présentant, au centre, un diamant sur lequel des ornements ou des fleurs avaient été gravés. S'il ne faut pas voir là un emploi très judicieux du diamant, du moins ces tentatives montraient-elles une grande difficulté vaincue.


C'est en 1894 que des papillons gravés de Boucheron et Bordinckx commencent à apparaitre dans la presse



En 1896 , la science illustrée publie un reportage sur la gravure du diamant et Bordinckx, sur le "comment" a procédé Bordinckx

Les diamants gravés. — Une taillerie de diamants, à Los Angeles, vient d'introduire l'électricité comme force motrice dans ses ateliers. Ce fait n'aurait rien d'extraordinaire, si l'emploi de l'électricité n'avait pas permis un nouveau mode d'opération dans l'art du lapidaire. Les tailleurs de diamants ont pour habitude d'enchâsser la pierre à tailler au moyen de plomb fondu, sur une tige. Le diamant ainsi soutenu est appuyé suivant l'angle de la facette à obtenir sur une petite roue ou molette. Nous avons donné des détails circonstanciés sur ce travail . Dans ce procédé, qui date du moment où l'on commença de tailler les gemmes, la molette tourne sur un axe fixe, et c'est la pierre que le lapidaire déplace selon les nécessités du travail à effectuer. A Los Angeles, au contraire, la pierre est fixée sur un appareil fixe, et c'est l'outil dont l'extrémité porte une molette. Cette molette est animée d'un mouvement de rotation extrêmement rapide.

Ce n'est pas une chose nouvelle que ces outils portant, un disque ou une fraise mobiles. La chirurgie américaine, surtout la chirurgie dentaire, use depuis longtemps d'instruments, scies circulaires, polylritomes, rugines, fraises, etc., qui, au lieu de recevoir le mouvement rotatoire de la main de l'opérateur, le reçoivent d'une force quelconque, moteur à pédale ou à manivelle, ou enfin d'une dynamo. La transmission du mouvement se fait le plus souvent par un conducteur métallique, flexible en tous sens, pour laisser toute liberté à l'opérateur qui n'a plus à s'occuper que de la direction à donner à l'instrument. M. Trouvé, l'électricien bien connu, a même construit des fraiseuses pour dentistes actionnées par une petite pile disposée sur le manche de l'outil.


Ce sont des instruments analogues dont on se sert à Los Angeles. On assure que cette nouvelle méthode est préférable à l'ancienne, car le lapidaire voit continuellement ce qu'il fait. Ces instruments ont permis également de graver et de repercer le diamant à jour, et de produire des joyaux semblables à ceux que fabriquait M.Bordinckx d'Anvers, d'après un procédé tenu soigneusement secret, et que depuis il a transmis à son fils. Ce procédé doit avoir des points de ressemblance avec celui de Los Angeles, sauf pour la force motrice. La gravure sur diamants et pierres précieuses constitue des joyaux plutôt étranges et curieux d'effet que réellement beaux. Elle permet d'utiliser des pierres trop minces pour dire taillées à facettes, ou des pierres déshonorées par des défauts trop visibles.
Ou s'arrange pour que la gravure ou le reperçage enlève ces défauts; de là le caprice apparent qui semble résider dans le choix des modèles adoptés pour les pierres précieuses gravées. La petite planche ci-jointe, représente quelques échantillons et donne une idée du résultat obtenu. On y voit une épingle en forme de yatagan; la lame est en diamant, la poignée en rubis; une autre pierre porte une table sur laquelle est gravée une pensée; une autre encore représente un vulgaire couteau. Nous voyons également, un tricycle, à roues complètement ajourées ; des | mouches et des abeilles, dont les corselets, les têtes, etc., sont formés de pierres différentes, niais dont les ailes en diamants étalent des nervures finement repercées, presque aussi délicates que la nature nous les montre.




En 1897 Bordinckx obtient une médaille d'argent à l exposition universelle de Bruxelles en tant que coopérateur de la Maison Boucheron


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Journal officiel de 1897 sur les récompenses de l expo universelle de Bruxelles


Broche papillon, quatre ailes en diamant gravé par Bordinckx, le corps du Papillon est formé par un rubis coussin  et un diamant briolette taillé en poire, monture "trembleuse " en or  44 m/m sur 36 m/m



Cette planche de photos anciennes m'a été gracieusement fourni par Claudine Sablier , historienne attachée à la Maison Boucheron, elle a préparé aussi une note:

BORDINCKX C., Pierre-Charles Bordinckx (c.1826-1892) - installé à Paris vers 1878/79
Lapidaire, né à Anvers, mort à Paris en 1892. Son fils lui succède.Se fait une spécialité des diamants percés et gravés. Il est le premier, en Occident, à avoir pu réaliser ce travail qui sera exploité mécaniquement au début du XXe siècle.
En 1867, il expose des briolettes percées et un diamant sur lequel il avait gravé la lettre N surmontée de la Couronne impériale. Dès 1880, son nom est lié à celui de Frédéric Boucheron : cette année-là, il exécute pour lui une bague, en forme d’anneau, taillée dans un bloc de diamant. En 1889, il réalise, sur une idée du dessinateur Paul LEGRAND des rondelles de diamant facetté, percées au centre, afin de les alterner avec des perles pour former des colliers qui connurent une grande faveur.
En 1894, son fils présente entre autres sujets, à l’Exposition d’Anvers, un scarabée sculpté, une broche composée de deux raquettes formées de diamants plats, les cordes gravées, et même une épingle de cravate ornée d’une petite bicyclette, les roues en rondelles gravées et percées. A l’Exposition Universelle de 1900, la vitrine de Boucheron, sans compter les colliers de perles et rondelles de diamants, comprend plus de vingt pièces gravées, un bracelet, des épingles, des bagues gravées d’armoiries, des broches en forme de pensée, de marguerite, des insectes aux ailes gravées.


Broche de Boucheron avec motif central: diamant gravé par Bordinckx

La collection Boucheron possède trois bagues diamants gravés n° 396, 397 et 393 datant de 1900 et un pendentif n° 412 de 1905. Ses œuvres pour Boucheron comptent parmi celles qui ont le plus marqué cette fin de siècle. De nos jours les collectionneurs dépensent des fortunes à acquérir ces témoignages de la grande exposition et d’un savoir-faire oublié.

La revue de la bijouterie n’a pas manqué de remarquer en son temps qu’en réalité, « si les bijoutiers-joailliers peuvent se féliciter du progrès accompli, il est juste qu’ils sachent et se souviennent qu’ils le doivent aux recherches et aux essais faits pendant vingt-cinq ans, à Paris, par M Bordinckx, et à l’encouragement bienveillant et éclairé de M Frédéric Boucheron ».



Sur cette bague en or datant de 1900 environ est serti un diamant gravé par Bordinckx, la gravure représente un chiffre "F.B"


Archives Boucheron

Celle ci, présente un diamant gravé par Bordinckx avec une couronne de Baron, entouré de saphirs calibrés, datant de 1900, la monture a été réalisée par le joaillier Pelletier:  Chaveton,Pelletier et Pourée, successeurs de Filard, spécialistes réputés pour les bagues en joaillerie ;

Archives Boucheron

Cette bague fut aussi réalisée par Pelletier en 1900, monture or et platine, diamants taillés en roses, gravure diamant de Bordinckx avec une couronne de Marquis.

Claudine Sablier (maison Boucheron) a bien voulu m apporter d'autres précision importantes:
Les bijoux ornés de diamants gravés qui étaient vendu par Boucheron , étaient montés chez nous, mais les diamants gravés qui les ornaient venaient de Bordinckx. On trouve son nom dans nos livres de stock  chaque fois qu'il y a un diamant gravé  de 1887 à 1900 - en 1910, on utilise une rondelle facettée et percée par lui pour une broche.
J'ai noté 3 papillons (un avait 4 diamants pour 6 carats, celui que nous connaissons avec le rubis avait 4 ailes pour 28,92 carats et 1 briolette de 5,18 carats - et 1 avec 2 ailes diamant gravé 4 cts)  , plusieurs mouches , des bourdons, avec les ailes gravées, une tortue, un scarabée mais cette liste ne peut pas être exhaustive car nous avons perdu les livres de commande.




Ce chapelet a été fabriqué par Boucheron aux environs de 1900., or saphirs 



Au centre un diamant gravé par Bordinckx, sur ce diamant le monogramme "IHS" qui est  une abréviation et une translittération imparfaite du nom de Jésus en grec.


Facade actuelle de la maison Boucheron


Dans le journal "La science amusante et créative" de 1902

Comme curiosités relatives à la joaillerie, nous nous bornerons à parler de 3 bagues en diamant et des diamants gravés. Tailler une bague dans un bloc de diamant est une opération des plus délicates, d'une part à cause de la dureté de la pierre; d'autre part à cause du clivage et des veines qu'il faut bien connaître avant de commencer le travail.
M. Bordinck semble être le premier joaillier ayant taillé une bague dans du diamant. Son travail fut exposé à Anvers en 1890. Quatre ans plus tard, M. Gustave Antoine montra à l'Exposition d'Anvers une bague en diamant de 17 millimètres de diamètre extérieur et de 11 millimètres de diamètre intérieur.

LES DIAMANTS GRAVÉS.
C'est également M. Bordinck qui, par des procédés tenus secrets, a réussi à graver le diamant.
La gravure sur diamants et pierres précieuses constitue des joyaux plutôt curieux que réellement beaux. Elle permet d'utiliser des pierres trop minces pour être taillées à facettes, ou des pierres déshonorées par des défauts trop visibles. On s'arrange pour que la gravure ou le reperçage enlève ces défauts; de là le caprice apparent qui semble résider dans le choix des modèles adoptés pour les pierres précieuses gravées.



Notre gravure reproduit quelques-uns de ces bijoux étranges (fig. 182).
On y voit un épingle en forme de yatagan avec lame en diamant et poignée en rubis ; une autre épingle forme une table arrondie avec une pensée gravée ; une autre figure un couteau de table.
Ce sont encore une mouche, une abeille dont les corselets, les têtes sont formées de pierres différentes, mais les ailes sont en diamants avec des nervures très délicates; un tricycle à roues complètement ajourées, un poisson taillé et gravé formant épingle; enfin, au centre, une broche avec un gros diamant taillé et gravé, entouré de saphirs et de brillants.


C'est une breloque composée d un diamant table (pas de culasse) poire, avec une croix gravé par Bordinckx ,la breloque a été exécutée en 1905 à l atelier Boucheron 

En 1900 que produisait d'autre Fréderic Boucheron? de toutes les pièces classiques, j'ai choisi une broche plus originale (à mon gout)


Photo de 1900 parue dans la revue de la bijouterie en 1901  Broche Junon en Jade, émaux, saphirs jaunes et diamants et c'est extraordinaire de retrouver ce bijou plus de 100 ans après au catalogue d'une maison de vente.



Voici la broche Junon de nos jours, dans une vente Christie's, ce bijou a été conçu et fabriqué par Boucheron. Elle a été exposée à l'Exposition universelle de Paris en 1900 et c'est l'un des joyaux, témoins de l'Art Nouveau. Junon est sculpté en jade blanc. Dans la mythologie Romaine, Junon, en latin Juno, est la reine des dieux et protectrice du mariage. Fille de Rhéa et de Saturne, elle est à la fois sœur et épouse de Jupiter. Ses attributs sont le paon que l on retrouve sur ce bijou un sceptre surmonté d'un coucou et une grenade, symbole de l'amour conjugal, le lys et la vache.
Protectrice des femmes, elle symbolise le mariage lorsqu'elle est représentée recouverte de voiles, et elle est associée à la fécondité lorsqu'elle en tient l'emblème : la pomme de grenade.

samedi 24 janvier 2015

LE ROY, ou LEROY, La vraie ou la fausse maison LEROY: Explications



Julien le Roy , vente Christie's

Tout au long des XVIIIe et XIXe siècles, de très nombreux horlogers du nom de LE ROY travaillèrent en France, sans compter toutes les montres de fabrication Suisse, portant la signature apocryphe de LE ROY ou LEROY.
Près de 50 horlogers "Leroy" aux diverses orthographes figurent dans le "Dictionnaire des Horlogers" de Tardy.
Il y eut donc d’innombrables pièces d'horlogerie revêtues de cette signature prestigieuse,dont l’origine est pratiquement indéfinissable.

C’est ,cependant, au XIXe siécle, et au début du XXe, que ce nom prêta le plus à confusion. Deux maisons, en effet, toutes deux installées au Palais Royal, signèrent leurs œuvres de ce nom pendant plus d’un siècle.


Rare Montre en argent grande et petite sonnerie, Par julien le Roy 1740, regarder la qualité des aiguilles
Il y a quelques années, j'ai eu entre les mains une montre à expertiser, une "Le Roy" n'étant pas spécialiste en horlogerie, (mais cette montre était au milieu d une trentaine de pièces de joaillerie), je me rapprochais de mes amis horlogers tels Dominique Charlet, qui m'indiqua un jeune Rouennais devenu expert en horlogerie et directeur du Musée Patek Philippe, Arnaud Tellier, celui-ci me confia que cela relevait plus de Jean Claude Sabrier, autre expert horloger proche de nous puisqu'habitant Evreux (j'étais Joaillier à Rouen).

Je le rencontrais et je découvris la complexité de cette signature.
Mr Sabrier m'expliqua l'histoire des divers Le Roy ou Leroy, d'autant que je lui amenais aussi une boite a musique"oiseau chanteur" et que là aussi , il y avait des imitations.


Le plus célèbre fut Julien Le Roy et son fils Pierre. A l'époque de Julien, les montres acquirent  une grande justesse ; elles montraient l'heure pendant le jour; mais on en était privé pendant la nuit.

Un artiste célèbre de Londres, Barlow , imagina la répétition vers la fin du règne de Charles II en 1676, et l'appliqua d'abord aux pendules d'appartement. 


Les montres à répétition sonnent l'heure à la demande lorsqu'on presse sur un poussoir ou tire sur une targette. La plus sophistiquée est la «répétition minutes» qui égrène les heures, les quarts et les minutes. Cette fonction fascinante est l'une des complications les plus difficiles à réaliser et l'une des plus exclusives de tout l'art horloger.
Depuis quelques années, Quarre, habile horloger de Londres, avait eu l'idée de la répétition; mais il n'y songeait plus : le privilège de Barlow réveilla ses idées, et il se mit à l'exécution de sa montre qui fut bientôt terminée. On conseilla à Quarre de s'opposer au privilège de Barlow : on s'adressa à la cour, et les deux montres de Barlow et de Quarre furent présentées au roi et à son conseil. Le Roi les ayant éprouvées donna la préférence à celle de Quarre. Dans la répétition de Barlow, il fallait pousser deux pièces, l'une pour les heures, l'autre pour les quarts ; ces pièces étaient de chaque côté de la boite; Dans celle de Quarre, on poussait une cheville,  à peu près comme on le fait aujourd'hui, et les heures  et les quarts répétaient. Le choix que le roi fit de la montre de Quarre, mit fin à toutes discussions.





Sur le site de la Fondation Haute Horlogerie: se trouve une intéressante montre à répétition de Julien le Roy, 1750 env, dans laquelle le marteau de sonnerie frappe directement et sourdement sur le boîtier.

http://www.hautehorlogerie.org/fr/

Peu de temps après , cette invention fut connue en France, et les horlogers ne tardèrent pas à imiter ces montres; mais en 1728, Julien le Roy perfectionna ces machines, et exécuta pour Louis XV une pendule à sonnerie, répétant les heures et les quarts.





Exceptionnelle pendule de Julien le Roy (1686-1759), horloger reçu maître en 1713 et horloger du roi. Rare mouvement indiquant l’heure, les jours, la date du 1er au 31 et faisant sonnerie à tirage. Modèle hors norme fonctionnant parfaitement. à voir et acheter sur site: http://www.antiquites-catalogue.com/piece/234134/julien-leroy-maitre-en-1713/


On perfectionna de plus en plus les montres à répétition, et l'on parvint à leur faire sonner les demi-quarts, et même les minutes; Julien le Roy composa des répétitions sans rouage et sans ressort moteur. Julien Le Roy, après s'être distingué par une dextérité toute particulière, ne tarda pas à se signaler par des inventions précieuses.
Il fabriqua aussi des pendules à équation. Celle de Julien le Roy, du 20 août 1717, fut présentée à l'académie royale des Sciences, et ensuite à M. le duc d'Orléans, qui désira voir le mécanisme de cet ouvrage.




musstick vendeur sur Ebay
Montre à Verge et Coq pour le marché turc

 Peu après, ayant lu, dans "l'Optique de Newton", les expériences que celui-ci rapporte pour montrer les lois suivant lesquelles agit l'attraction de cohésion, Julien Le Roy eut l'idée de faire servir cette propriété des fluides à fixer l'huile aux pivots des roues et du balancier des montres, et par là, de diminuer considérablement l'usure et les frottements de ces parties. Pour cet effet, il imagina différentes pièces qui ont été généralement adoptées. Telles sont les potences, au moyen desquelles on peut rendre l'échappement aussi parfait qu'il puisse être, etc. 


Montre Julien le Roy pour le marché Turc

Beaucoup se saisirent de ses inventions ; on grava le nom de Julien Le Roy sur des montres de Genève,  Enfin les montres d' Angleterre furent généralement abandonnées, et dès lors la préférence fut acquise aux montres françaises.







Beaucoup de sympathie de ma part pour cette "Minaudière Van Cleefienne" de 1770 environ.
C'est un nécessaire de voyage avec sur le haut une montre entourée de pierres précieuses,
cuillèr, couteau, un crayon, un bloc-notes, un miroir une paire de compas de ciseaux, et petit télescope.





Et puis en dernier cet éléphant d'époque Louis XV en bronze doré de JULIEN LE ROY, JEAN-JOSEPH DE SAINT-GERMAIN ET ANTOINE NICOLAS MARTINIERE, PARIS, milieu du 18ème siècle vendu par Christie's.

Ces nombreuses découvertes lui méritèrent la haute réputation dont il a joui, son logement aux galeries du Louvre, son brevet d'horloger du roi..
.....




Chronomètre de marine de Pierre Le Roy, 1766. est au Musée des Arts et Métiers
Toutefois Pierre le Roy, le fils de Julien, pouvait lui disputer le premier rang, car il rendit de grands services à l'horlogerie par les découvertes dont il l'enrichit. Mais Pierre le Roy ne recherchait par la popularité, il fuyait les sociétés bruyantes et se renfermait dans son cabinet d'où sortirent les premières montres marines françaises, l'échappement à détente, à ressort, etc., etc.

"Pierre aîne", le fils aîné de Julien Le Roy est né en 1717, reçu Maître en 1737, il avait un logement au Louvre qu'il partageait avec son frère Jean Baptiste, ce fut lui qui découvrit les principes de la chronométrie moderne grâce à son échappement à détente et son balancier compensé.





Comme vous pouvez le voir sur cette généalogie, Pierre LE ROY, dont l'oncle Pierre était également un horloger de grande réputation, est mort sans avoir eu d’enfant, il légua ses biens a ses trois frères dont aucun n’a été horloger et n’a laissé de descendance masculine. La dynastie des plus prestigieux horlogers français du XVIII° siècle s’est donc éteinte avec son nom.
Difficile de ne pas faire d'erreur avec ces "Le Roy", Jean Claude Sabrier, éminent expert en horlogerie comme je l'ai dit plus haut, m'avait transmis il y a une quinzaine d'année, lorsqu'il travaillait pour Antiquorum, cet article de lui réalisé pour l'ANCAHA en 1980, dont j'ai scanné une partie.




C'est une erreur, Bazile est le fils de Jean Le Roy, non de Etienne Augustin





Etienne Augustin est le fils de Charles LE ROY, Maître Horloger à Paris, il est né en 1737 on trouve sa trace en 1760 au Quai des Orfèvres, puis rue Saint Denis, il fut horloger du Roi.

J' en viens donc au plus difficile, ces deux maisons toutes deux installées au Palais Royal qui signèrent du même nom ou de noms très proches. 
L’une d’elle, sans être aussi renommée que la célèbre firme fondée par Julien LE ROY, a bénéficié jusqu'à nos jours d’une excellente réputation.
L’autre a joué sur le nom et l’adresse pour lui faire concurrence, et ce, d’une manière plus ou moins licite.
Tout ceci ne facilite pas la tache des collectionneurs et des chercheurs qui, de nos jours tentent de différencier leurs oeuvres.

La vraie maison Leroy qui était "l ancienne Maison Le Roy et Fils" a été fondée par  Bazile, né le 12 aout 1731 à Sucy, fils d'un scieur de long.  Apprenti chez Quetin en 1747 , il n'était pas Maitre Horloger mais ouvrier Horloger rue Mouffetard chez son fils en l'an XI. 






Bazile Charles Le Roy est né en 1765 et mort en 1839 et fonda en 1785 son entreprise dans la galerie de Pierre au Palais Royal, galerie que le Duc d'Orléans avait ouverte cette année là aux commerçants et au public.




1785 Charles Bazile LE ROY

En 1789 Charles Bazile Le Roy, s'installe Galerie de Pierre, mais , cause révolution, elle est rebaptisée "Rue Égalité", plus tard en 1815, Galerie Montpensier.
Charles Bazile qui fut un très bon horloger, il fut l'horloger de Madame, soeur du Roi Louis XVI, puis de Napoléon, puis de Madame Mère, horloger du Duc de Bourbon, de la princesse Pauline, etc.
Mais s'appeler Le Roy , pendant la révolution lui attira des ennuis et il fut même obligé en 1793 de prendre le nom d'Elyor, anagramme de Le Roy, il fut aussi contraint de faire une vente fictive de son affaire à Monsieur Cachard, un de ses employés, il reprit la direction plus tard.
Ses oeuvres étaient signées: Bazille Charles, Charles Bazile, Charles Le Roy, quelquefois, Le Roy Galerie Egalité.



Pendule en marbre blanc style Louis XVI, bronzes dorés, indiquée comme étant fin du 18 ème siècle le cadran et le mouvement ont été remplacés....Cadran signé 'LEROY ET FILS / PARIS', le mouvement estampillé «78 043 GV", le pendule remplacé probablement aussi au 19ème siècle , que reste t il de Le Roy?




Prenons un exemple de la difficulté de s'y retrouver: a propos de cette montre, la maison de vente internationale écrit pour la mettre en vente:

LEROY, MONTRE DE POCHE signé Leroy et Fils, Paris, No.12315, circa 1820.

La date, 1820; or Charles Louis Leroy ne s'associe avec son fils sous la raison sociale Le Roy et Fils qu'en 1828, et il signait en deux mots, quand à l'autre maison celle de Theodore Leroy , la fausse maison, elle ne s'appela Leroy et Fils qu'en 1839 après le décès de Madame Théodore Leroy serait ce une erreur de frappe, de date, de lieu?




Répétition minute Leroy et Fils, Horlogers du Roi, un Paris, n ° 21742, le mouvement suisse, n ° 6663. Fait aux environs de 1825 d'après une celèbre maison de vente aux enchères.  or jaune 750/1000°, montre de poche à répétition minute avec trois marteaux frappant sur gongs de section carrée, et rubis échappement à cylindre.




1825 aussi, une Leroy Swiss or et email fabriquée pour le marché islamique mais qui n'a rien a voir avec le Leroy Français.

En 1828, il s'associa avec son fils Charles Louis, ou Louis Charles, sous la raison Sociale "Le Roy et Fils"".



Une cathédrale, horloge Charles X en bronze doré ,palissandre avec incrustation marquée Le Roy et Fils, Paris. Circa 1830 .Façade ouest de la cathédrale de Reims, la rosace composée avec des vitraux en émail.chiffres romains et aiguilles en acier bleui, mouvement d'horlogerie avec barillet et échappement à ancre , sur la façade arrière, signé Le Roy et Fils Horlogers du Roi A Paris n ° 2413



une celèbre maison de vente aux enchères.écrit: LEROY ET FILS.une montre de poche en or 750/1000° et émail Signée LeRoy et Fils, n ° 17999, n ° 12444 de la Cuvette, vers 1830.
Quand son père meurt en 1839 Louis Charles Le Roy dirige seul la maison avec la même raison sociale. Horloger du Roi et du ministère de la marine en 1835 en 1844 fournisseur du Roi et du Comte de Paris.
Mais .....en 1845, le 29 juin, il vend la maison à son employé Casimir Halley Desfontaines , lequel accepte de conserver le nom de Le Roy et fils pendant sa gestion, ainsi que celle de son successeur.
Casimir Desfontaines participa a l exposition  universelle de Paris en 1855 et en 1856 ouvrit une Maison Leroy à Londres au 211 Regent Street.




En 1866 il est horloger de la Marine, breveté de S.M la Reine d Angleterre et de SM l'empereur du brésil.




Pendule d officier vers 1870: les deux maisons ont fabriqué ces pendules et en grande quantité, mais celle ci étant gravée: Leroy et Fils H.gers / PALAIS ROYAL 13 ET 15 PARIS , avec le numéro 5179 - 4½in. (11.5cm.) le 13 et 15 galerie montpensier, c'est l adresse de la bonne maison Le Roy et Fils.



Cette pendule d'officier aussi est de la vraie maison.  La maison de vente a bien noté Le Roy en deux mots, Le Roy et Fils, Paris, n ° 9419. Circa 1880 LE ROY et FILS 57, New Bond Street fait en France Palais-Royal PARIS ,




Mais en revanche celle ci est de la "fausse Maison"“Petite Sonnerie” Leroy et Fils, 35 Avenue de l’Opera, Paris, No. 10710. Made circa 1880.




Celle là qu' une maison de vente aux enchères.décrit "signée sur la plaque inférieure 'LEROY ET FILS PARIS'" de quel Leroy est elle?




Pendule en bois de rose et bois de buis incrusté, horloge de table française: Leroy et Fils, Paris n ° 3056; signée Leroy et Fils Horlogers du Roi avec échappement visible à double roue Si c'est Leroy en un mot, et Fils en plus, ce serait la fausse maison!!!!





LEROY et FILS. Montre or et argent , montre à répétition décorée renaissance Palais-Royal, 13 et 15 GALERIE MONTPENSIER, PARIS, NO. 54033, CIRCA 1870 .



Lettre de Theodore Leroy au chancelier de la légion d'honneur




Montre de poche en or rose Le Roy et Fils - Paris, n ° 16340.fabriquée vers 1875. 




Acte de naissance de Théodore Leroy
Il est le fils d'un horloger, Marie Balthazar Leroy

1879 Louis Leroy rentre dans la maison Le Roy, il est le fils de Théodore Marie Leroy, horloger de la marine.
Puis conformément à l'acte de vente de 1845, lorsque Georges Desfontaines succède à son père le 25 décembre 1883 il conserve la même raison sociale.

Ci dessous la difficulté de s'y retrouver: Antiquorum note ces deux montres comme étant de LEROY et fils, avec l adresse on peut savoir qu'elles sont de la "vraie Maison Le ROY" or la vraie maison a toujours noté LE ROY et FILS (Le Roy en deux mots) alors que la fausse maison vendait sous le nom de LEROY et FILS.D'autres maisons de vente font de même.



Chronographe fabriqué par Louis Audemars et revendues par Leroy et FILS. vers 1880 Horlogers de la Marine, Palais Royal, 13 et 15 Galerie Montpensier, Paris et 211 Regent Street, Londres, n ° 55006 .Très rare, or rose 750/1000° , quart de répétition, phase de lune, astronomique, sans clé, calendrier perpétuel montre avec chronographe.vendue par Antiquorum


LEROY et FILS calendrier perpétuel Palais royal Gie Montpensier 13-15, Paris, n ° 7535. Made vers 1880. cuivre doré et émail,pendule 8 jours plateau horloge avec calendrier perpétuel phases de lune, heure et demi-heure frappante et visible avec échappement à ancre seconde indépendant.

Cela se complique après la mort de Georges Desfontaine le 15-09-1888.
Les héritiers de Georges Desfontaine s'associent avec Louis Leroy employé de la maison depuis 1879.




Le Roy et Fils. Une Montre 750/1000° sans clé or de plusieurs couleurs ,montre à cylindre avec châtelaine . Signé Le Roy et Fils, Hgers de la Marine, Palais - Royal, 13 et fils 15 Galerie Montpensier, Paris, 211, Regent Street, Londres, n ° 48053, vers 1880

Une descendante des Le Roy a bien voulu completer mon travail et l amander 




Cliquer pour agrandir les photos


Louis Charles avait 2 fils  : l'ainé,Charles Etienne qui n'était pas horloger  et  mort en 1898- et Paul Louis Charles militaire, plus jeune de 10 ans mort en 1908
Louis Charles était marié avec la fille de l'horloger Etienne Mugnier-spécialiste en automates-son voisin au Palais royal et c'est pourquoi son fils ainé s'appelle "Etienne"

Avec l accord de Louis Le Roy, qui est le fils de Louis Charles Le Roy, celui qui a vendu en 1845 la raison sociale change et devient:

"ANCIENNE MAISON LE ROY ET FILS- L LEROY ET Cie SUCCESSEURS"

1888 Ils ouvrent l'atelier de Besançon.




Pendule en cuivre argenté, grande Sonnerie et répétition, huit jours Horloge avec calendrier perpétuel et phases de lune
LE ROY ET FILS, PALAIS ROYALE, PARIS, NO. 11261/12692.
trois autres disques en-dessous pour le jour du mois, jour mois années bissextile, le bouton en haut pour la répétition, mouvement à double barillet , répétition sur deux gongs, numérotée 11 261 et signé Le Roy et Fils / Galerie Montpensier 13 et 15 / Palais Royal / Paris ,


Certains journalistes ou sites sur l horlogerie, voudraient faire un lien entre Pierre LE ROY le fils de Julien LE ROY, et la maison LEROY, l'article ci dessous de Claudius Saunier dans la revue Chronométrique de 1891, explique bien que c'est impossible


FAITS DIVERS.

On lit dans un journal d'horlogerie le fait divers suivant : "Prix Louis Leroy". Un des noms qui se retrouvent le plus fréquemment en tête des perfectionnements apportés depuis un siècle aux chronomètres de marine ou autres est, sans contredit, celui de LEROY.
Ce fut Pierre Leroy qui, au milieu du siècle dernier, par les succès étonnants de ses chronomètres, établit d'une manière indissoluble les liens attachant ce nom à l'histoire de la chronométrie française. Depuis lors, les successeurs et descendants de cet éminent artiste ont soutenu la gloire de son nom et, comme horlogers de la marine, se sont maintenus au premier rang de la chronométrie française.
 Le plus jeune des successeurs de Pierre Leroy, M. Louis Leroy, fidèle aux traditions de famille, vient de fonder dans notre ville un prix annuel de 100 francs à décerner au meilleur régleur de Besançon, à partir du concours chronométrique de cette année.

Voici les conditions de ce concours : ARTICLE PREMIER. A la suite du concours chronométrique de l'Observatoire de Besançon, une somme de 100 francs espèces sera décernée au régleur de la montre la mieux classée parmi celles ayant obtenu au moins 180 points pendant les années 1891-1892-1893.
ART. 2.,. Ce régleur doit être habitant de Besançon.
ART. 3. Le prix Louis Leroy sera remis au titulaire par les soins du Syndicat de la fabrique de Besançon, en même temps que les prix du concours officiel.
ART. 4. A défaut de montres classées avec un minimum de 180 points, le montant du prix sera reporté.

Tous nos compliments à M. Louis Leroy, le digne fils de notre chronométrier émérite, M. Théodore Leroy, pour son initiative et le bon exemple qu'il donne; mais. quel est donc l'horloger qui lui a fabriqué la généalogie ci-dessus, et surtout en termes que nous avons soulignés? Pierre Le Roy n'a fait que deux chronomètres qui n'ont pas été imités, et il est mort sans postérité en 1785, c'est-à-dire il y a 105 ans.

Des trois autres fils de Julien Le Roy, tous hommes remarquables, aucun n'a suivi la carrière de l'horlogerie. C. S.





1897 Louis Leroy cherche un bon "echappementier"



1900 Le Roy et Fils. Montre Chatelaine en deux couleurs d or Signé Le Roy et Fils, n ° 53384, Horlogers de la Marine, Palais Royal, 13-15 Galerie Montpensier, Paris, 211 Regent Street, Londres, vers 1900.
A la mort de son père Théodore Marie LEROY en 1899, Louis Leroy qui avait engagé dans l affaire son frère Leon en 1879  nomme la nouvelle maison "L.LEROY ET Cie successeurs" cette raison sociale n'a plus été modifiée jusqu'à nos jours.




1902


1907 mariage de Leon Leroy


En 1909  Louis  Leroy répara cette pendule exceptionnelle ayant appartenu à Marie Antoinette et qui avant 1914 était à Versailles (excusez la qualité de la photo, je l ai copiée dans un journal de l'époque et améliorée au mieux.
(J ai posé la question de son devenir au Musée du Chateau de Versailles j'espère avoir une réponse!)
"Son intéret réside principalement, indépendamment de sa provenance historique scrupuleusement authentiquée, dans la musique placée dans le socle relativement très élevé. Cette musique, exécutée, comme le restant du mécanisme, entre 1786 et 1789, constitue un précieux spécimen du système précédant immédiatement celui dit « à peigne ››. Elle possède un jeu de 17 tuyaux d'orgue que fait vibrer un unique soufflet ; les airs sont piques sur un cylindre. La pendule sonne les heures et les quarts; la musique joue un air avant chaque heure, et peut, à volonté, répéter le même air ou être mise au silence.
Le répertoire se compose de dix airs identifiés par M. Julien Tiersot, le savant bibliothécaire du Conservatoire national de musique. l'excellente cantatrice, Melle Jane Arget, un important ouvrage sur la musique de chant du XVIIIe siècle a fait répéter bien des fois les dix airs de la pendule de Marie-Antoinette, et a pu arriver à noter scrupuleusement tous les grupetti, ports-de-voix, etc., dont ils sont aimablement agrémentés.
M. Leroy, son travail terminé à son entière satisfaction et à celle de ses commettants, a replacé le précieux objet d'art dans la chambre de la Reine, le vendredi 12 novembre dernier. et le roi de Portugal, lors de sa visite protocolaire du lundi 29 novembre, à Versailles, présidera a la résurrection officielle de cette pendule dont la voix aigrelette, muette depuis si longtemps, lui souhaitera mélodieusement la bienvenue au nom du génie artistique français.


En 1897 Louis Leroy commença à fabriquer sa montre ultra compliquée, (qui se trouve au Musée de Besançon) En 1900, il publia  une Notice sur sa montre ultra compliquée, et il obtint aussi un grand prix  à l expo de Saint Louis en 1904
Début du projet : 1er novembre 1897 ; pièce achevée le 15 novembre 1904 Mouvement composé de 975 pièces assemblées sur 4 étages de mécanismes.
27 indications précises et fonctionnelles dont 17 concernant directement la mesure du temps, logées dans un boîtier en or de 71,00 mm de diamètre et pesant pas moins de 228 grammes.

Leroy 001

En 1909 Louis Leroy déposa des marques : Hippo-Chrono: Auto-Chrono: Aero-Chrono, Chrono-Course

Dans la revue chronométrique de 1910


il en est ainsi, en l'an 1910, des résultats enregistrés à Besançon. La chronométrie française de précision a véritablement fait cette année un bond prodigieux. Elle a non seulement franchi la légère avance qui restait encore à Genève, mais encore très franchement dépassé tout ce que Genève avait fait de mieux jusqu'à ce jour……...

On sait que depuis 1910, le record de série était détenu à Genève, par M. Marius Favre qui avait obtenu pour ses cinq meilleurs chronomètres, une moyenne de 257 points.
C'était un résultat qu'aucun constructeur et aucun régleur n'ont atteint depuis.
Or, en 1910, comme les lecteurs de la Revue l'ont pu voir dans le dernier numéro, M. Louis Leroy a laissé à belle distance ce chiffre à raison considéré comme superbe.
Et il l'était, et je comprends parfaitement l'émotion avec laquelle M. Gauthier, le distingué directeur de l'Observatoire de Genève appréciait le résultat obtenu par M. Marius Favre : il n'y a qu'à s'incliner et à admirer.
Inclinons-nous donc à notre tour et admirons, avec plus d'émotion encore, les 264 points 6 obtenus comme moyenne par les cinq premiers chronomètres de M. Louis Leroy.
Je dis bien 264 points 6, car c'est ce chiffre qui marque leur performance en appliquant la formule genevoise, en usage jusqu'à l'année dernière et qui a servi à caractériser les chronomètres de M. Marius Favre. Cette formule genevoise avantage, en effet, un peu les chronomètres si on la compare à la formule bisontine.
En l'espèce, c'est à 264 points 6 genevois que correspond la moyenne de 260 points bisontins, obtenue par le lot des cinq premiers chronomètres de M. Louis Leroy !

Ajoutez à cela que le second prix de série est décerné à la maison Lipmann avec une moyenne de 252 points bisontins, correspondant à 255 points genevois, chiffre très voisin du maximum de M. Marius Favre !


En 1910, Louis Leroy édifie le premier système de transmission de signaux horaires radiotélégraphique au sommet de la tour Eiffel. Cette installation émet un temps référence dans un rayon de 6 000 kilomètres. Également horloger pour la marine nationale, il révolutionne la chronométrie de marine, confortant la marque Leroy au sommet de l'horlogerie militaire. En 1914, il est nommé membre du Bureau des longitudes. Louis Leroy gagne la Coupe chronométrique de Besançon en 1908, 1910, puis de 1922 à 1924. Consacré par ces précieux titres, Louis Leroy devient alors le fournisseur de la plupart des courses cyclistes et automobiles françaises, comme le Tour de France. Il s'éteint en 1935.

http://www.bellesmontres.com/Magazine/Grand-horlogers/louis-leroy-07-12-2012-1547028_827.php

En 1914 il s'associa avec son frère Leon Leroy. avec comme Raison Sociale:

" Le Roy et Fils, L, Leroy et Cie Successeurs."

En 1919 il racheta le stock de l ancienne maison Lépine.











CHRONOGRAPHE un poussoir EN OR 750/1000°, QUANTIÈME PERPÉTUEL AVEC PHASES DE LUNE ET RÉPÉTITION MINUTES. CERTIFIÉ CHRONOMÈTRE PAR L'OBSERVATOIRE DE BESANÇON. 1927. World Tempus




C'est une montre de poche spécialement faite en mai 1928 pour le célèbre pionnier de l'aviation, Alberto Santos Dumont (1873-1932). Ce chronographe dédoublant, de L. Leroy et Cie, à Paris,



Louis Leroy mourut a  75 ans en 1935,  et en 1938 la maison fut transférée au Faubourg Saint Honoré.
Leon Leroy mourut en 1961 . 
Ses deux fils Pierre et Philippe lui succédèrent . Pierre s'intéressa aux travaux de Marius Lavet de Paris qui avait étudié l entretien direct des oscillations pendulaire par une force électro magnétique.
Sa découverte avait été étudiée par les établissements HATOT
De la collaboration entre Pierre Leroy et Marius Lavet naquit le "Chronosta"utilisant pour la première fois des transistors dans la chronométrie.

De cette révolution les Ebauches S.A. et Mr Golay de Neufchatel en Suisse sortirent des montres a quartz et autres dérivés.





Ci dessus tableau synopsis de la Compagnie Leroy, l'explication des changements intervenus dans le contrôle de cette société.
Les travaux de Charles Allix, Peter Bonnert et Jean-Claude Sabrier nous permettent de mieux comprendre les LE ROY et les LEROY.


Mais il existe une autre maison LEROY, aux même époques qui est responsable de toutes les confusions de toutes les contestations, il fallut un long procès pour trancher qui était la vraie et la fausse maison LEROY, ce procès dura de 1935 a 1960, long procès mais il faut dire que la guerre interrompit nombre de procédures et les retarda , quand encore , les procédures ne furent abandonnées.


Nous l appellerons, la fausse maison LEROY.




Voici une Leroy et Fils, Horlogers, 114 et 115, Gal. de Valois, Palais Royal, Paris,vendue par Antiquorum n ° 42787, Breveté SGDG vers 1860. montre inter-ville, donnant la différence de minutes entre les villes de l'Europe occidentale. Attention, je ne dis pas que ces produits fabriqués par l autre maison Leroy étaient de basse qualité, celle ci par exemple utilise le brevet prise par Modeste Anquetin le 20 Novembre 1856 au 31 Août ajouts 1857, le 5 Février 1858, le 16 Juin 1859 et le 2 Avril 1863. Mais ils ont profité de la similitude des noms.

Un autre Théodore LEROY qui n'a rien a voir avec Théodore Leroy de "Leroy et Compagnie", naquit en 1788 s'installa en 1813 au Palais Royal, dans la galerie de Valois.

Il avait obtenu le brevet d horloger du Roi en 1835 et il mourut en 1839
La veuve et le fils prirent alors la raison sociale de "LEROY et FILS" et toutes leurs productions fut signée ainsi.
1843 la Maison est vendue à Monsieur FRAIGNEAU, qui pour des raisons commerciales évidentes garda la même raison sociale.
En 1855, Claudius Saunier avait d'ailleurs publié un commentaire piquant à l occasion de l exposition universelle de Paris
"Si noblesse Oblige....comment se fait il que Monsieur Fraigneau, qui dans son magasin se fait appeler du nom de LEROY ait manqué de tact, au point de faire étalage de mauvais goût...."




Fraigneau est dans l annuaire de 1864

Bien que la Maison fut vendue successivement à Monsieur SCHAEFFER en 1871, puis a Monsieur CLERICETTI en 1883, celui-ci transfère le fonds de commerce au 35 avenue de l'Opéra à Paris.






Leroy et Fils, 35, Av. de l'Opéra, Paris,(fausse maison) vers 1920. laiton doré rectangulaire, huit jours heures repetition et réveil.
Auparavant Palais Royal, Galerie de Valois, cette pendule Leroy et Fils a été exécuté par Thomas Garnier. Il ne doit pas être confondue avec Le Roy et Fils, plus tard, L. Leroy et Cie. D'abord dans Palais Royal, Galerie Montpensier, et après 1900, au 7, boulevard de la Madeleine.




Leroy et Fils, 35, Av. de l'Opéra.  montre-bracelet de  1930.rectangulaire, or rose 18 carats dame. Accompagné par un bracelet en or rose 750/1000°




Maison Clericetti


Monopoussoir Leroy et Fils, 35 avenue de l'Opéra (donc fausse maison Leroy), le mouvement No. 156873. réalisé vers 1935.  Or 750/1000° montre-bracelet  chronographe en or jaune avec un seul poussoir . 



Dissolution de la société en 1883

Clericetti cède le fonds en 1924, à Monsieur THOMAS GARNIER en 1924 .



Leroy et Fils, 35, avenue de l'Opéra,(fausse maison) T. Garnier successeur, n ° 159183, 1940. l'or est à 750/1000° et cette montre-bracelet de dame, avec cadran dissimulé, est sertie de 60 saphirs grands carrés.Serti clous




Leroy et  Fils, 35, Av. de l'Opéra, n ° 15 B 570, 1940. Montre-bracelet  en or rose 750  chronographe homme à poussoirs carrés et bracelet en or rose 750.





La Maison LEROY et Fils (fausse maison) a produit ces modèles en 1942 et 1943, publicités parues dans l art et la mode.



Antiquorum note: LeRoy. Une montre-bracelet rectangulaire en or 18 carats rose avec 14K associé bracelet en or rose 
Signé LeRoy et  Fils, T. Garnier Sr, cas estampillé LS et numérotée 160846, vers 1955 , le libellé est mauvais car il peut être confondu avec Le Roy en deux mots avec deux majuscules, or pour une fois le cadran est précis et signé, c'est une Thomas Garnier, donc avenue de l'Opéra donc fausse maison Le Roy et fils ou Leroy et Cie.


la raison sociale LEROY et FILS a été conservée jusqu'au proces de 1960, intenté par LEON LEROY de 1935 et gagné juste avant sa mort................. 
La Maison disparait en 1965.

LES OEUVRES DE LA VRAIE MAISON LEROY sont signées


"LE ROY et FILS"
ou
"LEROY et Cie"

LES OEUVRES DE LA FAUSSE MAISON LEROY sont toujours signées

"LEROY et FILS"

Et, précision de Jean Claude Sabrier, "la "fausse maison LEROY" s'est toujours efforcée de vendre le même genre de pièces d horlogerie que la "vraie" en particulier des pendulettes de voyage.
La "vraie maison LEROY" a sans cesse joui d une grande réputation et plus spécialement depuis l'arrivée de Monsieur Louis LEROY en 1878, pour tout ce qui concerne l'horlogerie de précision et les chronomètres de Marine. 


Merci a Sotheby's, Christie's, et Antiquorum, dont les archives des ventes passées permettent de visualiser des pièces merveilleuses.

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