lundi 4 juin 2012

Gustave BAUGRAND: Joaillier fournisseur Bréveté de l'Empereur Napoleon III


1867: L'apogée de Gustave Baugrand. Ce paon faisait partie des nombreux bijoux ou objets d'orfèvrerie, qu'il avait présenté à l'exposition universelle de 1867 à Paris. Il était hors concours.
Merci à la maison Bonhams
Cliquez sur la photo et sur toutes les photos et gravures pour les agrandir

C'est à la suite d'une question que m'a posé une étudiante française aux Etats unis, concernant Beaugrand et Baugrand que j'ai décidé de consacrer un article au peu que nous sachions sur Gustave Baugrand , merci Gala d'avoir titillé ma curiosité. Gala (qui connait certainement Dali) avait lu cet article sur mon Blog.
http://richardjeanjacques.blogspot.fr/2011/09/les-bijoux-des-annees-1860-1880-dans-la.html 



Gustave Baugrand est né en 1826, (certains citent 1827)
Son père orthographiait son nom différemment, "Beaugrand" Il était Joaillier et d'après les annuaires de l'époque, en 1842, le Père était installé au 52 rue de Richelieu. Quartier que je connais bien, après école de la rue du Louvre, j'ai démarré apprenti rue de Richelieu avec un patron qui m'a dit au bout de quinze jours "C'est tout ce que tu sais faire ? Eh bien on recommence tout" La Maison Candas, platine exclusivement, des souvenirs !!!!


Gustave avait six ans Lorsque Charles Marret s'installa au 15 rue de la paix et son père Mr Beaugrand travaille avec eux, Charles Marret possède aussi une succursale à New York entre 1848 et 1857.

Gustave fit donc son apprentissage rue de Richelieu, près de la Bibliothèque Nationale et à deux pas des jardins du Palais Royal ou à l'époque étaient installés sous ces belles arcades, le commerce "de luxe".

En 1851, la comtesse de Montijo s’installe avec sa fille Eugénie 12 place Vendôme. Les deux femmes sont régulièrement invitées aux cérémonies officielles données par le Prince-Président Louis Napoléon Bonaparte. Appréciant particulièrement les bijoux et devant changer de parures au fil des cérémonies, elles se rendent chez les joailliers de la place Vendôme et de la rue de la Paix.

Louis Napoléon Bonaparte est proclamé empereur des français, le 2 décembre 1852, sous le nom de Napoléon III. Un an plus tard, il demande en mariage la belle Eugénie. Pour l’occasion « on commença à démonter les anciennes parures [des joyaux de la couronne] pour en faire de nouvelles, plus appropriées aux modes du jour. Ce travail fut confié à plusieurs joailliers, MM. Lemonnier, Kramer, Mellerio, Beaugrand, Ouizille-Lemoine, Viette et Fester, qui exécutèrent la couronne impériale et la couronne de l’impératrice, le diadème, le peigne, la ceinture, les broches, le bouquet, la coiffure et l’éventail

Eugénie de Montijo avec sur la table, cette fameuse couronne
Fabriquée par un ensemble de Joailliers Français 

Pour acte de reconnaissance la commission municipale de Paris alloue une somme de 600 000 francs or pour l’acquisition d’un collier de diamants (le 26 janvier 1853). Louis Désiré Véron (1798-1867), unique propriétaire du Constitutionnel, écrit que l’annonce faite par la ville de Paris provoque un
" Grand émoi parmi les joailliers ; déjà on se mettait en quête des plus grosses pierres, des diamants de première eau."

Cependant, deux jours plus tard, Eugénie décline l’idée d’un tel présent. Elle souhaite que les 600 000 francs soient utilisés pour une œuvre de charité. Il est donc décidé de créer une maison pour l’éducation gratuite de 300 jeunes filles orphelines ou de parents pauvres. L’établissement doit être construit sur le terrain de l’ancien marché à fourrages du Faubourg Saint-Antoine (12e arrondissement). 


Couronne de l'impératrice Eugénie

En hommage au geste de l’impératrice, l’architecte Hittorff, à qui le chantier est confié, donne au bâtiment la forme d’un collier. Terminée l’année de la naissance du jeune prince impérial en 1856[Le Prince impérial naît le 16 mars 1856, et l’inauguration...l’institution prend le nom de « Maison Eugène-Napoléon ». Elle ouvre ses portes le 1er janvier 1857. La direction, la surveillance et l’éducation des jeunes filles pauvres sont confiées à la congrégation des sœurs de la communauté des filles de la charité de Saint-Vincent de Paul, placée sous le haut patronage de l’impératrice Eugénie.
Publié par Cairn info


C’est en 1852 qu’il s’associe avec Paul Marret qui six ans avant, avait repris l'affaire de son oncle au 19 rue de la Paix à Paris. Association importante et bénéfique pour les deux hommes.

 
Photographie de Artfact

C'est probablement a cette époque qu'est fabriquée par eux et Louis François Tronquoy cette "tabatière" C'est une boite rectangulaire, coins arrondis sous les motifs en arabesque la boite est émaillée Initiale "N" pour Napoléon III, or 750/1000°.
Marret meurt subitement en 1853, Gustave Baugrand reprend l'atelier avec la veuve de Paul Marret, jusqu’au remariage de celle-ci quelques temps après.

Il fera de cette Maison l’une des premières de Paris.
Ses qualités sont rapidement reconnues et les grands personnages de la cour deviennent ses clients, sa réputation parvient aux oreilles de Napoléon III qui en fera son Joaillier ainsi que la reine du Portugal


Vendu par Antiquorum Genève et cité dans la cote des montres

Flora de Gustave Baugrand, 19 rue de la Paix, Parisvers 1865. Belle et très rare pièce en or 750/1000°, émaux peints, montre à gousset sans clé faisant partie d'une petite série de montres de gousset présentés à l'exposition internationale de Paris en 1867.



A ces époques étaient organisées tous les ans des expositions universelles, La maison Marret-Beaugrand exposa en 1855




En 1859 La maison Marret-Beaugrand est à nouveau signalée pour ses performances de 1855 (ci-dessous)





Ce merveilleux porte cigarette en or et émaux divers fut estimé entre 800 et 1200€ par Maître De Baeque dont l'étude est installée à Lyon et à Paris rue Rossini, n'oubliez pas de cliquer sur la photographie pour l'agrandir et vous vous rendrez compte qu'il n'était pas étonnant que cet objet ait atteint 20500€.
Regardez la signature de Baugrand je l'ai retrouvée sur un autre objet




Une autre version du Paon, une copie ? Vue dans la vitrine de Vever en 1908 le successeur de Baugrand rue de la paix.

L'annuaire des notables commerçants écrit "Baugrand Gustave", le dit né en 1827 ??? il se trouve 19 rue de la Paix, l 'annuaire nous indique qu'il vend des Diamants et des bijoux riches, et on rappelle qu'il reçut la première médaille d'or à l'exposition universelle de Paris en 1855






Ce boitier en or émaillé et cloisonné de forme rectangulaire créé par Gustave Baugrand, était en vente à la Maison Wartski à Londres.

La base de couleur turquoise est émaillée et décorées avec des oiseaux, des motifs floraux. Le panneau central est décoré d'oiseaux, d'après Wartski, une allégorie des tourtereaux de Vénus en équilibre sur les pousses de bambou dans le goût oriental, le fond du motif central est en émail bleu. La signature stylisée de Baugrand est réalisée dans un fil d'or sur le dessous de l'étui, et aurait été fabriqué en 1870, l'année de sa mort ?

Fondée en Galles du Nord en 1865, Wartski est une entreprise familiale antiquaires spécialisés dans les travaux de Carl Fabergé, Travaux d'art russes, Joaillerie et argenterie.





La reine Marie de Hanovre possédait un collier de perles d’une conception assez spéciale pour l’époque.
Plus tard, sa fille, la princesse Thyra, duchesse de Cumberland, porta ce collier de perles à son cou. C'est Marret-Baugrand qui l'avait fabriqué, il le présenta à l’exposition universelle de Paris en 1862
De nos jours après plus de 200 ans, ce collier refait surface. Les perles sont censées avoir appartenues à notre Reine Marie Antoinette.
http://www.royal-magazin.de/german/hannover/hannover-koenigin-marie.htm

A l'époque on retrouve sur la droite du dessin anglais ci-dessous, ce fameux collier et d'autres bijoux de Marret-Baugrand et Mellerio








Ce plan concerne Baugrand , à propos du grand secret d'Etretat :

Le grand secret d'Etretat est Baurand dérobé sous la falaise, invisible du haut de celle-ci et inaccessible des autres plages !

On accédait à cet embarcadère grâce à un tunnel creusé dans la falaise. On pouvait ainsi discrètement embarquer vers l'Angleterre ou débarquer en France à l'insu des garde-côtes et de la population.

Qui a creusé ce tunnel ? ; l'histoire ne le dit pas. Mais le "Secret des Rois de France" fut gardé secret pendant de longs siècles. Le 19eme siècle arrivant, et avec lui sa cohorte de nouveaux touristes et son adoration des bains, de nombreuses précautions furent prises pour protéger le secret. Les terrains avoisinants furent achetés par de grandes familles. Un souterrain, qui jadis débouchait dans une vallée fut prolongé jusqu'au Donjon d'Etretat, puis vers la Villa "Le Petit Val" en enfin jusqu'à la Villa des Œillets. Celle-ci appartenait, comme par hasard à M. Baugrand, joaillier de la Reine. De l'autre côté de la rue se situe la Villa des Roches. De cette villa part un autre souterrain la reliant à une autre plage d'Etretat. Aujourd'hui ce secret n'est plus. Oubliés par le temps, les tunnels furent redécouverts par les riverains. La plupart de ces souterrains existent encore. Le principal, qui traverse la falaise sur une épaisseur de 800 mètres, est toujours en très bon état. Il part de la valleuse près de la gare et débouche au pied de la falaise, face à la mer. L'accès en est interdit, bien sûr. L'Embarcadère secret n'existe plus, enlevé par le flux et le reflux des marées et les effondrements de la Falaise. Le souterrain de la villa des roches est muré, on en voit l'accès depuis la plage d'Etretat.


 


En 1862 le Journal "Le Figaro" nous apprend que Marret et Baugrand procédaient à des expertises pour des ventes publiques importantes.
A l'exposition universelle de Londres, les deux associés avaient fait d'immense progrès, aussi leurs oeuvres étaient l'objet de rapports élogieux.
A cette exposition de 1862 on y remarquait un diadème en diamants d'un dessin étrusque, pur de lignes, joli de silhouette, léger d'aspect, sans masquer d'une certaine sévérité qui peut servir au besoin de collier, de bracelets couverts de pierreries et des diamants.

Ces oeuvres renfermaient les qualités pratiques essentielles, conforme aux règles si clairement tracées sur les bijoux grecs et romains, chef d'oeuvre d'art du musée Campana (source Panthéon de la légion d'honneur)



Baugrand, rue de la Paix, 19, Paris, circa 1890.

La maison Antiquorum date cette montre de 1890, ???, Baugrand est décédé des suites des privations et maladies lors du siège de Paris en 1870




1866, Gustave Baugrand était juge suppléant au tribunal de commerce de Paris.




Cette montre "Châtelaine " a été vendue par la maison Christie's, elle est notée de "Marret et Baugrand" donc Gustave. La châtelaine est conçue comme une ceinture de rubis cabochon et un diamant taillé en rose sur la première chaîne une clef en or et sur l'autre chaîne un cachet en héliotrope.

L 'héliotrope est une variété de calcédoine, un beau vert empire parsemé d'intenses taches rouges on l'appelle aussi Jaspe Sanguin ou Bloodstone (pierre de sang) L'origine vient son nom vient du grec "qui se tourne vers le soleil" on raconte que ce sont les gouttes de sang du Christ qui ont donné naissance a cette pierre

Gravure du "Paon" en 1867

En 1867, Baugrand participe à cette fameuse exposition universelle et son Paon est très remarqué.


Châtelaine "Angelots" en or jaune ornée de plaques émaillées à décor d'angelots soufflant des bulles de savon, encadrements sertis de demi-perles fines rehaussées de roses de diamant.
(Poinçon de Maître)Poids total : 79,30 grammes 
Cf. Henri Vever, « La joaillerie française du XIXe siècle », éd. Thames & Hudson p.768 pour une châtelaine quasi similaire


Elle est en vente chez "La Golconde" La Golconde 9, Place de la Madeleine Galerie de la Madeleine
75008 Paris




Ce "Paon" très proche du dessin au-dessus a été vendu par Sotheby's en avril 2013.  Les années précédentes l'ayant récompensé très souvent, il faisait partie de la commission d'organisation de 1867, et exposa Hors Concours.




Cette belle tabatière a été certainement conçue par Baugrand et a été adjugée par la maison TAJAN.
Car à moins d'une transformation postérieure, elle ne peut être de Marret avec un poinçon fin XVIII, il était décédé.
Elle est émaillée sur trois faces bleu et blanc, le couvercle à charnière est orné d'une miniature représentant la tête coiffée d'un jeune homme bouclé dans l'esprit du Directoire. Elle était placée au centre d'une surface émaillée qui a disparu. À l'intérieur du couvercle présence d'un émail bleu postérieur.
Poinçon de Paris de la fin du XVIIIe siècle,
Signée Marret et Cie 19 rue de la Paix.

Dans le livre : " Les Merveilles de l'Exposition Universelle" par Jules Mesnard, j'ai pu retrouver la vitrine de Gustave Beaugrand, quelques pièces exposées dans cette vitrine existent toujours dont le Paon. C'etait la mode de Egypte, mais quelles pièces d'orfèvrerie extraordinaires.

Pourquoi cette mode de l'Egypte ? Le Directoire français entend casser la puissance de l'Angleterre qui est l'une des puissances qui continue la guerre contre la France Révolutionnaire. Bonaparte a réalisé une campagne d'Italie victorieuse et est choisi pour lancer une expedition militaire afin de conquérir l'Egypte et l'Orient.

Parallèlement est envoyé une expédition scientifique avec historiens, botanistes, dessinateurs etc, Champollion déchiffrera les hiéroglyphes, un véritable engouement pour tout ce qui touche l'Egypte envahit la France et les motifs qui se trouvent sur l 'obélisque vont influencer grandement la bijouterie française ainsi que tous les arts décoratifs.

De plus le percement du canal de Suez de 1859-1869 relance l'influence et Mellerio, Boucheron et Gustave Baugrand vont à l'instar des autres disciplines créer des bijoux et de l'orfèvrerie Égyptienne.

Ci-dessous une gravure représentant la vitrine de Baugrand à l'exposition universelle de 1867





Mais devant la divinité Égyptienne, on distingue nettement la pendule qu'on retrouve de nos jours (photo ci-dessous)



Ci-après plusieurs gravures d'objets d'orfèvrerie ayant été fabriqués par Baugrand pour l'exposition universelle de 1867 et qui témoignent de l'influence Égyptienne


Coupe en Jade, Les porteurs sont émaillés


L' exposition et le pavillon de la bijouterie





Coffret a bijoux argent émaillé, quand on voit la qualité de ce qui nous reste de lui pour des objets émaillés, ce devait être splendide



Expo 1867



Miroir émaillé style Egyptien

Service à Thé émaillé, dans le style Egyptien

Dans un Livre de Arnould Frémy édité en 1864 et titré les "Amants d'aujourd'hui" l'auteur cite Gustave Baugrand , je ne juge pas le texte !!!!

L'amour reste donc plus que jamais une question de chevaux, de bijoux, de meubles, de nombreux domestiques, de gros revenus ; si vous n'êtes pas de ce milieu fringant et doré, fuyez l'amour à tout prix ! Fussiez-vous beau comme l'Antinous, aimable et séduisant comme la Régence tout entière, souvenez-vous bien que vous aurez toujours un rival terrible, écrasant, contre lequel vous ne lutterez pas, quoi que vous fassiez; — ce serpent en émail vert, aux yeux de rubis et à la queue d'opales, qu'elle a vu flamboyer hier à l'étalage de Baugrand ; toujours l'éternel bracelet de notre mère Eve. Quant à ceux qui se figurent que l'amour romanesque et désintéressé peut encore exister dans un coin quelconque de ce pays-ci, avec ses goûts d'argent effrénés et ses préoccupations d'affaires, bénies, soient leurs croyances ! Disons-leur seulement qu'ils se préparent tôt ou tard une bien affreuse liquidation matérielle et morale !



Cette grande coupe qu'on retrouve dans la vitrine de Baugrand avait déclenché à l'époque des critiques car à ses débuts Baugrand étant associé de Marret, était joaillier, mais à l'expo de 1867 certain écrivait "Il a aujourd'hui de vastes ambitions et il a fait voir à l 'exposition dernière que sans cesser d'être Joaillier, il aimerait à inscrire son nom parmi ceux des orfèvres" Oh le jaloux !!!!Cette coupe se compose d'une vasque en cristal de roche, supportée par trois Dauphins reposant sur un pied circulaire. Au bord de la coupe est une figurine couchée : celle d'un adolescent étendu sur les gazons en fleur et qui dans une attitude alanguie, incline la tête et contemple amoureusement son image reflétée au fond de la vasque. C'est Narcisse, le paresseux éphèbe qui au lieu de courir par les bois à la poursuite des nymphes au cœur complaisant, préféra s'étendre au bord de la source et qui épris de sa propre image, l adora jusqu'à en mourir.

Le dessin est de M P. Fauré, dessinateur de chez Beaugrand (quand je le peux, j'aime bien citer les gens qui participent à la gloire des grandes maisons)
La figure de Narcisse a été ciselée par Monsieur Honoré
Baugrand s'intéressa à la participation des ouvriers dans leur entreprise, on en discute encore de nos jours, et pourtant, c'est une bonne idée.













Le Comte de Chambrun dont le descendant épousa la fille de Pierre Laval le ministre de Pétain.






Très beau collier de Baugrand, revendu par la maison Christie's. Or et Améthystes

Sur une plaque de cristal de roche ovale bombée, un portrait de Pharaon, le visage et le haut du torse en émail orangé, avec diamants taille rose et émeraudes de diverses tailles, rubis sur la coiffure et le pourtour, , renforcée par des scarabées d'émeraude, perles, montée en or, Signé Gustave Baugrand La maison Christie's qui a négocié cette belle vente, a noté 1897 comme date de fabrication, je ne sais que dire, sinon répéter que Gustave Baugrand est décédé en 1870 et qu'après lui c'est la maison Vever.




Il décède pendant le siège de Paris en 1870 et après lui, ce sera le Joaillier Vever qui quitta rapidement Metz car il voulait rester Français.

Metz a été abandonnée par le général Bazaine et Metz est livrée, avec 173 000 hommes, 56 drapeaux, 1 579 bouches à feu, 200 000 fusils. Le 29 octobre, les troupes allemandes défilent en ville.
Le traité de Francfort de 1871 qui est signé pour l’armistice enlève l’Alsace, 5/6ème de la Moselle, 1/3 de la Meurthe, et autres petites vallées à la France (160 000 habitants), pour l’Allemagne.
Le maire de Metz qui parle de rançon de la paix, meurt de chagrin. Les Français ont le choix : une moitié s’exile en France, l’autre moitié ne bouge pas. Avec le service militaire allemand qui apparaît, les départs sont encore plus nombreux.
On peut recenser au final, environ 200 000 exils (c’est énorme pour l’époque) de Messins en France, et malgré l’arrivée d’allemands dans la ville, la population baisse d’un quart. Et c’est surtout la grande bourgeoisie et une partie des masses populaires que l’on perd.




La guerre de 1870 nous a fait perdre un grand Joaillier, Gustave Baugrand , mais nous a fait gagner un autre grand Joaillier : VEVER:



Dans ce livre écrit sur les dépenses de l'Empereur on peut y retrouver Baugrand.


CASSETTE PARTICULIÈRE DE L'EMPEREUR.

Palais des Tuileries, le avril 1870.

Aperçu du mois d'avril 1870. Marquise Campana, 2° et 3° envoi 20,000
Baron David, somme supplémentaire en mars 10,000— pour avril 5,000
Commandant de Reffye, somme supplémentaire en mars 10,000
 Pour avril 2,000
M. Bachon,4° à-compte sur 72,000 francs Vases antiques pour Saint-Germain, 2° à-compte sur 16,000 francs 4,000 M. de lloucy, à Compiègne,sur 4,000 francs 2,000
Annales de l'empire, - 5°, 6% 7° et 8° à-compte sur 6,000 francs 2,000
Note de Dick, porte-soupes pour la troupe 2,500
Note de Baugrand,joaillier 4,500
École de Saint-Cloud 2,000 Bal du 18° arrondissement de Paris. . .. 1,000
Bal des artistes dramatiques 1,000 Festival de Berlioz 1,000 90,800
Pour pourvoir aux dépenses courantes. . .. 14,200
TOTAL 105,000

Le 1°' mars, reçu de l'Empereur 10,000 Le 3 mars, l'Empereur a remis au commandant Roffye. . 10,000 Le 12 mars, reçu de l'Empereur 10,000
Mandat d'avril 50,000 A ajouter 25,000
SOMMÉ EGALE 105,000 — 75 —

CASSETTE PARTICULIÈRE DE L'EMPEREUR.
Palais des Tuileries,le 18mai1870.

Aperçu du mois de mai 1870.
Marquise Campana,4e envoi 10,000 ' M. Granier de Cassagnac, 2° à-compte sur 160,000 fr. 16,000 M.Bachon, 5° à-comptes ur 72,000 francs 6,000 Baron David, pour mai. 3,000 Commandant de Reffye,pour mai 2,000
Vases antiques pour Saint-Germain, 3° à-compte sur 16,000 francs 4,000
Annales de l'Empire, 9° et 10° à-compte sur 6,000 fr. 1,000 Baron Sibuet 5,000
M.Le Faure, travaux de Vichy 3,000

Deux notes de Lejeune, photographe 3,000,— de — Bapst, joaillier 6,190 de Dumoret, idem 4,500 — de Beaugrand, idem 5,000 — de MauriceMayer, orfèvre 1,600 — de Poussielgue,idem 3,175 — do Lepaute, horloger 1,807 Société anglaise de bienfaisance 1,000 Blessés des armées de terre et de mer 1,000 75,502, Pour pourvoir aux dépenses courantes 14,698
TOTAL 90,000
Mandat de mai 50,000' A ajouter 40,000
SOMMÉ EGALE. 90,000






Pourquoi reste- t- il si peu de bijoux ou pièces de Gustave Baugrand,
Une idée, peut-être un peu personnelle ?

Benjamin Raspail qui était le fils du "savant rouge" titre d'un livre de mon grand-père, François Vincent Raspail, partagea les idées d'extrême gauche de son père et fut rempli de haine pour la monarchie. Député de la Seine pour la Gauche républicaine il fut à l'origine de la loi d'aliénation des diamants de la Couronne qu'il fit voter le 11 janvier 1887 et c'est pourquoi en 1887 on vendit les joyaux de la couronne, l'argent recueilli fut transformé en rente d'état, il n'en reste plus rien (des rentes) et maintenant, il faut les racheter a prix d'or, mais entre-temps, un grand nombre furent démontés dont des bijoux de Baugrand.

On aurait dû le décorer de l'ordre des crétins nationaux, mais je lui consens un tout petit pardon, car c'est lui qui le 21 mai 1880 déposa la loi faisant du 14 juillet la fête nationale annuelle, or je suis né le 14 juillet…1942.

Et pourtant, en 2013, la maison Sotheby's vient de vendre un "Paon" 86500 €  marvellous!!!




A propos des nombreux bijoux de Baugrand avec le thème du Paon, celui-ci vendu par "Dix Noonan Web"  www.dnw.co.uk
Un bijou en or et gemmes Indien de la fin du 19 -ème siècle Aigrette ou ornement de ruban adapté plus tard à une broche/pendentif, fabriqué pour le marché occidental, modélisé comme un paon avec des ailes déployées et une queue en éventail, avec une guirlande en dessous, serti tout au long d'un dégradé demi-perles de rocaille et rehaussées de rubis et d'émeraudes de taille mixte, avec tête et cou en émail polychrome, montés en or jaune, le revers avec détail de plumes gravées et appliqué avec un réceptacle pour contenir une seule plume ou un groupe de plumes formant un panache (kalgi ), avec une plaque appliquée estampillée '18ct', à un ensemble de balles de perles de rocaille évasées ajoutées plus tard et raccord de broche, longueur 67mm.

L'association de la Grande-Bretagne avec l'Inde est bien antérieure à l'âge de la reine Victoria. Depuis le début du XVIIe siècle et la création de la Compagnie des Indes orientales et l'établissement ultérieur de territoires britanniques dans les années 1750, la fascination pour l'Inde s'est manifestée dans les arts occidentaux. À la suite de la mutinerie indienne de 1857 et du transfert d'autorité à la Couronne britannique, la reine Victoria devint impératrice des Indes, l'intérêt étant encore renforcé par la visite du prince de Galles en Inde en 1875-1876. La grande exposition de 1851 a d'abord attiré l'attention d'un public international sur les bijoux indiens, les expositions ultérieures s'ajoutant à sa popularité croissante. Les bijoux fabriqués pour l'exportation sont devenus une part importante du commerce de bijoux entre la Grande-Bretagne et l'Inde, incorporant des bijoux de fabrication traditionnelle et ceux adaptés au goût occidental. De nombreuses maisons de joaillerie britanniques s'installent dans les grandes villes indiennes telles que Calcutta, Madras et Bombay, stockant des bijoux importés d'Europe ainsi que des bijoux régionaux indiens qui reviennent à leur tour en Europe via des expositions, des agents ou la vente par correspondance. Le paon, un oiseau indigène de l'Inde, longtemps associé aux cultures de l'Inde et de l'Extrême-Orient, symbolisait la royauté et le pouvoir. Une série de broches réalisées par Baugrand pour l'Exposition de Paris de 1867 a probablement été inspirée par les ornements autoportants en or et émail de Jaipur (dont un exemple peut être vu au British Museum) et le sujet est devenu de plus en plus populaire. Cet exemple a peut-être été conçu pour le marché occidental, suivant une mode adoptée par les bijoutiers européens imitant les ornements de turban indiens « sarpech/jigha », le terme français d'« aigrette » décrivant un accessoire de cheveux ou de turban à la mode pour les tenues de soirée, souvent incorporant de vraies plumes. Voir Oppi Untracht : Bijoux traditionnels de l'Inde : Thames & Hudson page 387 : « Les aigrettes étaient utilisées comme accessoire pour les tenues de soirée uniquement car elles étaient considérées comme trop voyantes pour être exposées pendant la journée. L'utilisation d'une plume dans la conception de l'aigrette d'une femme n'a jamais été abandonnée. Cependant, de nombreux autres sujets ont été développés, parmi lesquels le brin ou le bouquet de fleurs naturalistes, certains habités par des papillons et d'autres insectes ; des oiseaux avec des queues s'étendant vers le haut, une gerbe de tiges de blé, etc. Un pic de popularité a commencé vers 1860 et s'est poursuivi dans les années 1890, et jusqu'à l'ère édouardienne, avant la Première Guerre mondiale, devenant le plus favorisé de tous Ornements de tête de femmes européennes. Voir : Jewellery in the Age of Queen Victoria par Charlotte Gere et Judy Rudoe : The British Museum Press, 2010. 



Un ami du net m'envoie ces photos le 17-10-2020 d'une pendule de voyage de Beaugrand


Pendule miniature de style japonais de Gustave Baugrand, émaux d'Antoine Tard en argent, émail cloisonné Paris, ca. 1870

Hauteur: 6,1 cm.



https://www.dekkerantiquairs.nl/






EDYAD, puis EDY: la famille Pochiet ,

Une maison mystérieuse, importante vu le nombre et la qualité de ses clients bijoutiers. Il y a les "grands" joailliers , mais s&#...