dimanche 12 octobre 2008

Les Croix Normandes

Croix Normande


J'ai vécu 65 ans en Normandie, mes antécédents sont bretons aussi loin que je puisse remonter, mais je suis né un 14 juillet (1942) rue Lafayette sur la rive gauche, cette rive besogneuse, industrielle. Le quartier Saint Sever a aussi hébergé les manufactures de Faiences si appréciée des collectionneurs. Les fabricants bijoutiers étaient pratiquement tous rive droite, la vieille ville, celle ou s'étaient déja installés les Romains, j'en ai déjà parlé à propos de l'Auréus de l'empereur Commode que mes amis archéologues avaient découvert derrière le carrefour de la rue ganterie, carrefour des deux grandes voies Romaines, d'ou son nom de carrefour de la Crosse(la croix).

https://richardjeanjacques.blogspot.fr/2007/07/monnaies-montes-en-bijoux-cest-pas.html

Si nos Normands savent faire preuve de réserve, de quant à soi, la méfiance va de pair, et on ne parle pas de somme d'argent comme cela, en revanche en matière de bijoux, les croix Normandes ne passaient pas inaperçues.
Mais il ne faut pas oublier, que Rouen a été très longtemps la deuxième ville du Royaume après Paris, et cela ne put se faire que par un certain acharnement au travail et à l'épargne et comme ce sang Viking qui coule dans leur veine les pousse a être fier, Il leur faut montrer "qu'ils ont du bien".
Ailleurs on dirait de "l'argent", ici, avec une certaine Pudeur, "on a du bien". Combien de fois ai-je entendu des vieux (anciens) Normands me dire "C'est pas que je ne peux pas, mais..." manière de me faire comprendre que Madame avait placé la barre un peu haut. Mais il fallait parler , revenir sur le sujet, ne jamais pousser trop sur le plus cher, être un peu l'allié de Madame, sans jamais forcer Monsieur, et puis cela se faisait, nous avions "causé" . cela m'a souvent surpris de voir sur le pas de la porte le client se retourner et me remercier. Souvent je leur ai répondu "mais je viens de vous prendre votre argent, vous m'avez payé!" "oui, mais vous l'avez bien fait"




Il y eut les Croix bosses, les Croix Jeannettes, la Croix "à cadrille" dite Croix de Saint Lô; toutes fabriquées au 18 eme siecle, mais c'est à la fin du siecle, une fois la révolution terminée lorsque le "controle" reprit en 1797 qu'apparut la Croix dite de Rouen. Au summum de leur art, les orfèvres et Joailliers étaient très nombreux à Rouen. Ceux ci couvrirent les croix qu'ils fabriquaient de petits "Strass" c'est pourquoi la Croix de Rouen fut appelée Croix à Pierres.

Toute cette dentelle résulte d'un travail qu'on appelle repercé. Sur une plaque d'or, légèrement emboutie, l'artisan dessinait un décor, perçait le métal à l'aide d'un "drille" puis "reperçait" le décor dessiné pour en faire ce bijou d'une grande légèreté. Mais il fallait du volume aussi, tout en maintenant une certaine legèreté, et une fois les "Strass" sertis, on assemblait ces espèces de Cônes surélevés, creux, d'une épaisseur de 2 à 3/IO° de m/m . Ce qui n'aurait pas résisté au polissage et encore moins au porter. Alors on bourrait ces cônes de papier brouillard, de terre, de mastic. et le plus souvent de gomme laque.



Croix de Rouen


Mais,évidemment, plus question de souder ces cônes sur la base en or, tout aurait flambé à l'intérieur. Alors on assemblait les deux parties avec une technique qui ressemble un peu à de la patisserie, comme lorsque vous faites un chausson aux pommes et que pour le refermer, vous écrasez les deux parties.


Pour "l'empierrage" il n'y a pratiquement pas de diamants sur les bijoux normands, ils utilisaient du Quartz blanc, le "Cristal de Roche" appelé aussi "cailloux du Rhin", ou "diamants d'Alençon" En effet il y avait aux environs d'Alençon des carrières de granit à Pont percé ou on trouvait du quartz bien critallisé. 







Mais , vers 1750, Frédéric Strasser mit au point le "strass" et il devellopa ses recherches pour obtenir la plus belle apparence selon les gemmes à imiter.

Il eut un succès fou, avec son "verre au plomb" composé de silice, de potasse, d'oxyde de plomb, de borax, d'arsenic. C'est l'apport du plomb qui lui donne de l'éclat, il en est de même pour la fabrication des "verres(à boire) en Cristal, c'est du verre au plomb. La plupart des croix normandes sont serties de "Strass" Très souvent sous le strass, à la fois pour lui donner de l'éclat et l'isoler du fourrage des éléments en relief, les orfevres plaçaient une sorte de papier qui ressemblait à notre actuel papier chocolat.
Et voila nos croix terminées, pour les porter autour du cou, on passaient une tresse de soie noire.

150 ans plus tard, les réparer c'était autre chose, et s'il est vrai qu'il était difficile de souder, j'en ai sauvé pas mal. Beaucoup de Croix normandes me parvenaient cassées, ou cochonnées par des soudures à l étain sur lesquelles on ne pouvait intervenir car l'étain ronge l' or dès qu'on réchauffe. Mais cela valait la peine de se "défoncer" car des Croix à Pierres il y en eut de superbes, souvent longues de 6 à 10 cm.






Il y a une vingtaine d'année nous eumes des nouveaux chalumeaux, les "micro dard" un appareil qui décomposait l'eau distillée pour séparer l'hydrogène de l oxygène et en faire un mélange inflammable. Un "chalumeau à eau " qui faisait des petites flammes comme une tête d'épingle, c'était un énorme progrès. Mais depuis quelques années, nous avons "des chalumeaux Lasers"


Un faisceau laser focalisé rassemble en peu de temps une très grande quantité d'énergie lumineuse dans un très petit espace. Les milieux que le laser traverse absorbent une partie de cette énergie, restituée sous forme de chaleur, ce qui peut "vaporiser" n'importe quel tissu vivant et amener l'or au point de fusion . On peut souder une griffe sur un bijou, sans toucher le diamant qui est serti.


Croix de Rouen Boutemy expertise

Ces croix normandes ont été souvent fabriqués avec un titrage d'or très faible et nos Antiquaires voyaient les services de Garantie, détruire des chefs d oeuvre, parce qu'elle n'étaient pas au titre reconnus de 18 carats soit 750/1000°. C'est Jean Lecanuet, Maire de Rouen qui intervint auprès de l'administration des finances pour qu'elle ne détruise plus nos trésors normands.

Terminons par le plus prestigieux des fabricants joailliers

En 1863 Louis François Cartier fabriqua cette croix de Rouen, elle est reproduite dans l excellent et très beau livre "Cartier" de Hans Nadelhoffer. il a été réédité aux éditions du regard avec de nouvelles photos....en couleurs.
je crois qu'il reste peu de "Croix à Pierre de Rouen", alors prenez en soin.

Merci au Musées départementaux de Seine Maritimes, et a Brigitte Bouret pour son livre sur les orfevres de Haute Normandie
Un lien interessant sur les musées de Haute Normandie:http://www.musees-haute-normandie.fr

mercredi 8 octobre 2008

La Briolette des Indes





Qu'est ce qu'une Briolette? J'ai trouvé une définition américaine que je crois bonne:
A pear-shaped or oval gem,especially a diamond, cut in long triangular facets
--> Une poire ovale spécialement un diamant taillé avec de longues facettes triangulaires.

Mais il semblerait qu'une Brignole soit une prune séchée, alors j'ai été régarder dans un de mes vieux dictionnaires, "le Dictionnaire portatif de la langue Françoise de Pierre Richelet" daté de 1756:

Brignoles : sorte de prunes, qui viennent de Brigoles en Provence.

Vu la forme de ces prunes cela donnerait : Brignoles,Brignolette, puis Briolette.
Ce diamant pèse 90, 38 carats. Louis VII aurait (à l'époque de la seconde croisade 1146-1149) offert ce diamant à son épouse Aliénor d'aquitaine. Si cette tradition orale est vraie, alors c'est le plus ancien des grands diamants que nous connaissons.


Briolettes en vente à la maison Frediani

Richard Coeur de Lion, le fils d'Aliénor, l'aurait emporté avec lui lors de la troisième grande croisade. Mais il fut fait prisonnier par Henry IV d'Autriche, et Richard lui aurait remis ce diamant en guise de rançon.
Plus tard on le distingue sur un portrait de Diane de Poitiers, la maitresse d'henri II , mais on ne sait comment il est arrivé en possession d'Henri II (j'ai horreur des buffets Henri II) . Puis plus rien, ...disparu!
400 ans plus tard, comme cela arrive souvent en matière de beaux objets anciens , un Maharadjah hindou, le propose et le vends à Harry Winston, grand joaillier de New York.
Depuis quelques années , les pierres taillées en Briolettes sont revenues à la mode, en grande partie grâce à Cartier

Le Diamant Rouge



Le diamant Rouge, rare parmi les rares.
Le nom du diamant au centre de cette photo est «Argyle Phoenix». Sa taille - 1,56 carat - en fait le plus gros diamant rouge jamais extrait de la mine d'Argyle, en Australie.
Dans les années 90, on en recensait moins de 20 qui méritent 
l 'appellation rouge


Ainsi ce diamant brut qui m'appartient ne peut être qualifié de "rouge"
La présence d'hydrogène dans les diamants produit des nuances violettes, mais le diamant soumis a des pressions extrèmes pendant sa formation peut voir sa structure se compresser anormalement et devenir ainsi une pierre rouge, ou rose.



Il y a deux cent ans on le prenait pour un "spinelle -rubis"  ou même carrément en 1780 pour un rubis.
Ronald Winston (successeur d’Harry Winston, célèbre joaillier de la Fifth Avenue) a dit :
« Je pense que c’est l'objet le plus rare sur la terre, mon père n’a jamais vu un octaèdre rouge et pourtant, il avait tout vu »
Du rouge au pourpre, ce sont vraiment les plus rares et exceptionnels de tous les diamants fantaisies (fancy diamonds) on sait maintenant que leur couleur rouge est due à la présence de traces d’azote.
Alors Ronald Winston, contrairement à son père, a pu enfin, en 1988, acheter la rareté de la rareté, un diamant rouge provenant d’Inde. Le « Raj Red » (2cts 23).
Il est apparu sur le marché en 1988 et Ronald Winston a du débourser 2 millions de dollars par carat pour tenir dans ses mains un diamant rouge vieille mine qui venait d’Inde. Une goutte de sang du géant Balla, ce géant qui selon la légende indienne, est à l’origine de tous les gisements des pierres du continent.
Le diamant avait appartenu au Maharadja de Nawanagar, qui possédait aussi un diamant magnifique et étrange, de couleur Olive, « l’œil de tigre » qui pèse 61 carats 50.Cette goutte de sang du géant aurait été achetée ensuite, par le Sultan de Bruneï qui possède aussi le Hancock Red Oct. 95 qui atteignit presque le million de dollars le carat en 1987,ce diamant est un taille brillant, Il a été adjugé le 28 avril 1987 chez Christie’s pour 880 .000 $, énorme! mais c’est le prix de la rareté bien que pour ce prix vous avez juste un diamant d’un peu plus de 6 m/m. Ces diamants rouges naturels sont tellement rares qu’on les a tenus longtemps pour hypothétiques.
C’est encore « Christie’s » qui le 15/11/2007 fait monter les enchères à 1.826 809€ pour un diamant de couleur « pourpre rouge » quasiment rouge de 2carats 26, c’est le célèbre joaillier de Bond Street , Laurence Graff, qui l’acquiert.Bague ci-dessus.



On peut citer le De Young red qui est un diamant taille brillant dont toutes les facettes sont divisées par deux, ce qui lui donne plus de brillance. Il a une légère nuance de brun, ce qui lui donne un ton plus grenat, certains pensent qu'il est originaire de l'Inde. Il a été légué par son propriétaire , Sidney de Young, en 1987 au Smithsonian Institute de Washington D.C A droite ci-dessus.
Un diamant taillé en radiant de 1ct 92 a été vendu à New York le 24/10/2001 il se nomme le Phillips de Pury.

Deux ou trois autres diamants , mais qui tirent plus sur le violet, ont été aussi vendus ces dernières années 


Mais , peut être le plus beau sur la photo ci-dessus: Le Moussaief Red
Il pèse 5 carats 11 , taille troîdia, une fois acheté , il a pris le nom de sa propriétaire , madame Moussaief , autre célèbre Joaillère de Londres.
Il provient de la mine de diamant alluvionnaire "Triangolo" au brésil.

Madame Aliza Moussaief aime bien les diamants de couleur, puisqu'elle est propriétaire d'un diamant de 6 carats 04 de couleur Bleue, un diamant très pur taille émeraude, le prix est tellement énorme que je ne le cite pas 


"L'important c'est d'aimer" les pierres précieuses

Merci a Hubert Bari pour certaines notes

jeudi 25 septembre 2008

Verney Evolution, ou l'évolution de Michel Ermelin

Il y a un an, j'avais écrit un chapitre sur Verney et son créateur Michel Ermelin,
http://richardjeanjacques.blogspot.com/2007/10/verney-ou-le-talent-de-michel-ermelin.html
Il vient de m'adresser de ses nouvelles en photographies:

















Changement de style, toujours autant d'idées, dans les couleurs du temps comme ces nouvelles parures de Jaeger le Coultre ou Boucheron.
Michel Ermelin est toujours place Vendôme au numéro 24 , sa nouvelle société se nomme VERNEY EVOLUTION, son téléphone 0140150707.
A propos de la place Vendôme, si j'ai été influencé par Michel Ermelin il y a vingt ans, dans les années soixante, je l'étais par Jean Vendôme, un homme charmant, généreux, parlant peu de son métier, mais intarissable sur les gemmes et les cristaux. C'était une révolution dans le métier, mais peu l'ont suivi, car en fait, tous sont un peu à la traine des grands qui eux mêmes ne changent pas beaucoup, certains reprennent les bonnes idées du Grand Père ou galbent leurs boitiers de montres , sauf... cette année... Boucheron.



samedi 13 septembre 2008

Ivoire ....Ivoirine....Corozo..!



Vous êtes Gemmologue, vous n'aurez pas que des pierres précieuses à expertiser, il vous sera présenté des statuettes, des oeufs en pierre dure, des sculptures.....
Un jour peut être, cette statuette pourrait vous être soumise pour expertise.
Non pas celle là, car elle m'appartient, mais une autre...
Cela ressemble fortement à de l'ivoire, avec le temps , la couleur fonce de la même manière, mais c'est un peu gras au toucher, une sensation proche de celle que vous ressentez en touchant de la pierre de lard (Stéatite) puis il y a ce grain qui est différent, pas de chevron , ce n'est pas de l'ivoire, mais serait-ce de l'os?
Non , il n'y a pas ces traces d'élongations parallèles aux cotés , il n'y a pas ces traces de canaux nourriciers, non ce n'est pas de l'os.


(Agrandissez, cette petite statuette japonaise, elle est en os , on voit bien les stries)

Les méninges travaillent, ça y est, eurêka, c'est de la corne!
Alors vous vous souvenez de ce que l'on vous a appris, vous prenez une épingle en acier, vous la chauffez avec un briquet...patatras
La corne a une forte et désagréable odeur de chair brûlée?

Et là, cela ne sent pas si mauvais que cela, plutôt une odeur d'huile un peu rance!
En même temps , grâce à l'épingle chauffée, vous savez que ce n'est pas du plastique!
Ce n'est pas du corail blanc , c'est plus dur, sec au toucher. Ce n'est pas cette imitation qu'on fabrique à l'aide de plaques de celluloïd assemblées sous pression, Ah! vous avez oublié le nom..., ce truc qui n'a que des lignes parallèles, pour imiter l'ivoire, mais pas de lignes en chevrons imbriqués, comme dans l'ivoire...: çà y est, vous vous souvenez , l'ivoirine.....Bravo, mais ce n'est pas cela (Entre parenthèses justement, ce terme est interdit par un décret de 1950, et pourtant, les antiquaires!!!).






C'est du Corozo, que certains appelaient Ivoire Végétal (appellation interdite aussi!!!)

Moi, je préfère "Noix de Corozo", d'ailleurs la solution de ma petite statuette en exemple était facile à deviner car le dos a été laissé brut, et c'est la noix qui apparaît derrière, mais la plupart du temps , la noix est entièrement taillée.
La noix de Corozo (d'après le Larousse) est le fruit d'un palmier d' Amérique du sud, au Pérou, en Colombie, au Panama. Ce fruit comporte de six à neuf noyaux, gros comme des oeufs, (la noix entière que je joint en photo fait 6X4 cm )




Ces noyaux, à l'instar des noix de Coco, contiennent un liquide potable qui devient peu à peu solide et blanc . Et ces noyaux , plutôt ces amandes sont aussi dures que de l'ivoire. 


Adjug Art Brest

Au début du XX ° siècle, il fut confectionné de nombreux petits objet, des boutons entres autres, et des petits sujets qui lors des expositions coloniales faisaient fureur, comme par exemple les petites noix de coco transformées avec un crayon mine rétractable à l'intérieur, ou des oeufs pour trousse à couture, des portes plumes en os, etc.
Certain Corozos ont été teint en rouge pour imiter le Corail.

mercredi 20 août 2008

Les plus gros Saphirs




 "L'étoile d'Adam",


Le plus grand saphir bleu du monde - pesant 1 404,49 carats - a été découvert dans une mine au Sri Lanka.
Les gemmologues à Colombo disent que la gemme vaut au moins 100 millions de dollars, mais pourrait se vendre jusqu'à 175 millions de dollars.
Les saphirs étoilés tirent leur nom du reflet en forme d'étoile à six branches qui apparaît à leur surface lorsqu'ils sont polis.
Selon les médias locaux, la gemme a été découverte en août dernier à Ratnapura, une ville du sud du Sri Lanka connue sous le nom de «ville des pierres précieuses».

Voir le site de mon ami Frediani




L'étoile des Indes: 
Il pèse 563,35 carats, c'est le plus gros et le plus célèbre des saphirs étoilés. Il a été découvert il y a 300 ans environ, à Ceylan (Sri Lanka) ou se trouvent encore de très beaux saphirs dans les sables et les graviers des anciens lits de rivière. JP Morgan, célèbre industriel, doublé d'un grand financier le possédait dans sa collection et l'offrit au Musée d' histoire naturelle de New York.


 


Des aiguilles de rutile lui donnent un aspect laiteux et soyeux, Ces aiguilles de Rutile produisent un effet connu sous le nom d'astérisme qui est la propriété résultant de l'apparition d'une étoile superficielle à la surface de certaines pierres due à des inclusions de fines aiguilles cristallines. Ces pierres sont taillées et polies dans le sens du cristal, en cabochon uniquement, pour mieux accentuer cet effet d'étoile. Et l'étoile, selon l'angle sous lequel vous l'observez, suit votre regard.

Le Saphir "Logan"




Saphir de Birmanie
Le Saphir Logan pèse 423 carats, Son nom vient de Mrs John Logan qui l'a donné au Smithsonian Institute de Washington en 1960.
Il est taillé en coussin, et serti au centre d'une broche avec autour, 20 diamants de 8O/100° de carats chaque.





Saphir de Roumanie


Un saphir « historique » de 378 carats,
originaire du Sri Lanka,ce saphir de la taille d'un oeuf est remarquable et apparaît pour la première fois dans les registres de la maison Cartier en1913. Il est alors serti sur une parure avec sept autres saphirs plus petits. Les petits saphirs sont par la suite retirés de la parure. Le bijou a été acheté en 1921 par le roi Ferdinand deRoumanie pour son épouse, la reine Marie de Roumanie,petite fille de la reine Victoria d’Angleterre et du tsar Alexandre II de Russie. Le saphir a été revendu vers 1947 lorsque le petit fils de la reine Marie a fui la Roumanie. C’est le joaillier américain Harry Winston qui l’a alors acheté. En 2003 il a été remis en vente,et a été adjugé à un acheteur Anonyme

Le saphir des Stuarts

Le saphir des Stuarts fut serti sur la couronne royale de Charles II. Ce saphir a une très belle couleur rappelant celle des saphirs de Ceylan et possède une valeur historique importante.



Jacques II d'Angleterre l'emporta avec lui lors de son exil en France, il l'a transmise à son fils Charles Edouard, puis il a appartenu à Henry Bentinck .
A la fin des Stuarts,tous les biens royaux furent légués en 1807 au roi George III.

Aujourd'hui le saphir Stuart est placé dans l'arrière de la couronne Royale et fait partie intégrante de la Couronne d'Elisabeth II à coté du saphir d'Edouard le Confesseur.

Le Saphir "RUSPOLI"

 


le Ruspoli, pèse 135,80 carats), trouvé au Bengale, il avait été trouvé par un marchand de cuillère en bois mais originaire de Ceylan, il se trouve au Muséum national d'histoire naturelle de Paris.

Cette gemme exceptionnelle est le véritable "grand saphir de Louis XIV". Il est aussi connu sous le nom de "Ruspoli", nom de la famille romaine qui le possédait avant le roi de France , la maison Ruspoli l'avait vendu ensuite à un prince Allemand puis à un joaillier Français qui l'avait cédé au Roi de France .
Contrairement au Sancy et au Bleu de France, cette pierre n'a pas été volée lors du grand vol des joyaux de la Couronne en septembre 1792.
Taillé en Rhomboedre (sans aucun rapport avec des faces cristallines naturelles). On aperçoit à la lumière, les zones de couleur Il mesure 39 x 29 mm. Il est poli à plat sur toutes ses faces. Il est pratiquement sans défaut.


L'Etoile d'asie:





L'étoile d'Asie est un saphir Birman étoile de 330 carats

acheté au départ par le Maharadjah de Johdpur,puis ce célèbre saphir a été en possession de Martin Leon Ehrmann, tres grand collectionneur de gemmes connu de par le monde, qui le cède en 1961 au smithsonian institute , de Washington


Tsar Bleu

Le tsar bleu, est un saphir de 260 carats qui appartenait à la grande duchesse Wladimir, je manque de renseignements sur cette pierre.

L étoile de Bombay



Le Star of Bombay, saphir de 182 carats (36,4g) conservé au Smithsonian Institute, présente un astérisme remarquable.

C'est un saphir , "bleu, bleuet" couleur caractéristique des saphirs de l'ile de Ceylan




lundi 18 août 2008

Ramdam à Buckingham


 Grande Duchesse Wladimir


D'après Vincent Meylan, Chef du Service Royauté du magazine point de vue, la Reine Mary d'Angleterre, eut une enfance impécunieuse entre un père frivole et une mère très dépensière.
la Reine Mary avait gardé une sainte terreur de la pauvreté.

Même son mariage avec le Roi Georges V, ne la rassura pas. Tous les moyens étaient bons pour devenir encore plus riche, en somme comme je l'ai écrit au mois de mai 2008, elle était radin
.http://richardjeanjacques.blogspot.com/2008/05/qui-y-t-il-de-commun-entre-la-grande.html



Elle accumulait , l'argent , mais aussi les tableaux, oeuvres d'art....et les bijoux.
Lorsqu'elle était reçue par les familles nobles et aristocrates , celles ci dissimulaient tous les objets qui auraient pu attirer son attention, vu la manière dont Mary savait s'y prendre, en s'extasiant devant ce qu'elle convoitait pour se le faire offrir.
A la mort de la Tsarine Maria Fédorovna, son importante collection de bijoux fut mis en vente.

Comme ses filles , Xénia et Olga, avait la réputation de faire de mauvaises affaires, et que les transactions devaient s'effectuer à Londres, la Reine Mary s'offrit tout naturellement pour suivre les transactions.
Une estimation fut faite, 350000 £ de l'époque , mais le résultat qui aurait permis aux deux soeurs de voir clair jusqu'a la fin de leurs jours , ne fut pas au rendez vous.
Et ce n'est que le tiers de la somme escomptée qui leur fut remise. 







Grande duchesse Xénia

La vente avait été mauvaise, fut l'explication donnée.

A la mort de la Reine Mary en 1953, elle lègua la majeure partie de sa collection de bijoux à Elisabeth II d'Angleterre. Margaret en reçut certains
A la mort de la grande Duchesse Olga, ses deux fils découvrent la vérité.
La Reine Mary s'était servie et avait gardé les plus belles parures, en attendant que plus personne n'ose rien lui demander.
Tihon et Guri Koulikovsky, les fils d'Olga demandèrent le règlement à la Reine Elisabeth, qui après avoir consulté ses avocats s'empressa de payer.
Il s'était passé trente trois ans , mais comme c'est son diadème préféré, elle est souvent photographiée avec.





samedi 16 août 2008

La Couronne de L'Impératrice EUGENIE

Elle aurait pu être détruite, au mieux vendue pour partir à l'étranger, heureusement après quelques déboires, elle est toujours là. Jusqu'en 1987 elle était la propriété de la Princesse Clotilde Napoléon et grâce à un don de Monsieur Roberto Polo, collectionneur érudit, elle est désormais au Louvre.


Cette belle Couronne avait été commandée en 1853 par Napoléon III, au Joaillier Alexandre Gabriel Lemmonier qui soit dit en passant est né le 14/5/1818 à Rouen. En or jaune diamants , émeraudes.
Elle échappa à la vente désastreuse des bijoux de la Couronne en 1887, car estimée à l'époque à 40597 francs , elle fut remise en 1875 à l'impératrice Eugénie avec 8 grosses émeraudes, en remboursement d'une somme de 100000 francs que la république devait à l'empereur.
Un article de la Tribune de l'art, signée Daniel Alcouffe, nous rappelle cette pauvre vente sous la III° république, des Diamants de la Couronne, et Daniel Alcouffe résume bien le but de cette vente qui ne s'est pas faite"par appât du gain, mais par haine de la Monarchie"



" L’adversaire le plus efficace de ces derniers fut le fils de Raspail, le député Benjamin Raspail. Il déposa à la Chambre en 1878 une motion demandant la vente, qui fut approuvée, en juin 1882 seulement, par 342 voix contre 85. La même année 1882, fut nommée une commission d’experts chargés de préparer la vente ; elle proposa et obtint heureusement d’épargner quelques pierres et perles qui furent attribuées au Louvre (leRégent la Côte-de-Bretagne), au Muséum d’histoire naturelle et à l’Ecole des Mines. Après des discussions au Sénat, la loi d’aliénation, adoptée en décembre 1886, fut publiée au Journal officiel le 11 janvier 1887, « Les diamants, pierreries et joyaux faisant partie de la collection dite des Diamants de la Couronne (…) seront vendus aux enchères publiques. Le produit de cette vente sera converti en rentes sur l’Etat ».

Le trésor amassé par nos Rois, avait déjà été sérieusement mutilé, sous la révolution, mais Napoléon 1er avait reconstitué ce qui était l'une des plus importantes collections d'Europe. Il fallut 11 jours de vacations publiques, du 12 au 23 mai 1887 pour arriver à bout. Plus de 51403 diamants, 2962 perles, dont la "Régente" de plus de 330 grains des saphirs, des turquoises , des rubis,des émeraudes.
Des experts incompétents qui se félicitèrent d'avoir eu la  "bonne idée " de démonter des pièces uniques pour mieux vendre les pierres précieuses séparément.
Il n'y eut pas d'acheteurs passionnés, pas de familles nobles étrangères (a part deux personnes, la Comtesse du Bari, et le Baron de Horn) car les salles des ventes n'étaient pas courues comme maintenant par les mondains ou les nouveaux riches.
Il n'y avait que des professionnels, et quelques rares amateurs.
Parmi les joailliers Français et étrangers présents, Tiffany's emporta les plus beaux diamants pour un montant de 2.000.000 de francs de l'époque.
Quelques pierres échappèrent au massacre. 




Ci contre portrait de l'Impératrice Eugénie par Wintherhaller, portant le grand diadème de perles et diamants, des bijoux de la couronne de France. Ce diadème a lui aussi été fabriqué par Gabriel Lemonnier 1998 diamants pour 64 carats, 213 perles pour 490 carats. Lemonnier l'avait éxécuté pour l'Impératrice en 1853 , l'année de son mariage. Vendu à cette pauvre vente de 1887 à Monsieur Julius Jacoby , racheté en 1890, SAS le Prince Albert Von Thurn und taxis pour l'Archiduchesse Marguerite , ce diadème est resté dans la famille jusqu'en 1992 ou il a été acquis par la Société des Amis du Louvre

Merci à Messieurs Jules Grévy et Sadi Carnot pour cette vente ratée, pour cette dispersion idiote des biens de la nation, même les communistes Russes ne le firent pas.


mardi 22 juillet 2008

Daisy Fellowes:une femme. Son collier: Cartier




Daisy Fellowes n'a pas laissé que de bons souvenirs, mais elle a commandé ce Collier. cliquez pour agrandir la photo, 


Cartier l'a fabriqué, en platine, diamants , saphirs, rubis gravés et 13 saphirs couleur caractéristique des Saphirs de Ceylan, taillés en briolette.

Marguerite Séverine,Philippine, Decazes de Glucksbierg (Atchoum!) est née en 1890 , à Paris Son père ( je ne donne que son premier prénom) Jean Decazes est le 3 eme duc Decazes and Glucksbierg, sa mère, Isabelle Blanche, est l'héritière des machines à coudre Singer.Elle a 20 ans lorsqu'elle épouse le Prince Jean De Broglie. Celui-ci décède en 1918 , elle se remarie en 1919 avec Réginald Fellowes.

Cecil Beaton: Sotheby's

Certains la décrivent comme élégante, sportive, pleine d'humour , elle fut même rédactrice au Harper's Bazar.

Richissime, elle avait réuni une collection de bijoux signés, Cartier, Van cleef et Arpels, Boivin, Schlumberger......une vraie publicité pour ces marques, car elle est citée à chacune de ses sorties par la presse internationale.
Elle aime surtout les bijoux de style Hindou, et achète ce grand collier.....pour ne le porter qu'une fois, au bal masqué donné par le Carlos de Bestegui, dont la famille avait fait fortune en exploitant des mines d'argent au Mexique. Au passage , je vous signale que Monsieur de Bestegui fut un généreux donateur pour nos musées français.


D'après jean Noel Liaut, dans son livre biographique sur Hubert de Givenchy chez Grasset,
La seule vocation de l'honorable Daisy Fellowes, arbitre des élégances et romancière très mineure - pour ne pas dire plus -, fut de devenir inoubliable. Elle consacra à cette tâche chaque seconde de son existence, et ce jusqu'à sa disparition en 1962. Petite-fille d'Isaac Singer, l'inventeur de la machine à coudre, elle ne gardait aucun souvenir de sa mère, qui s'était suicidée alors qu'elle avait quatre ans. Imprévisible et élitiste, autant que séduisante et fortunée, Daisy, qui s'autorisa très vite à distiller son sadisme naturel avec jubilation, n'aimait rien tant que tendre des embuscades. On parle encore de l'un de ses dîners - donné en pleine canicule dans une pièce surchauffée et hermétiquement close - où elle n'avait rassemblé que des convives se haïssant : une épouse et la maîtresse en titre de son mari, un couple de divorcés ou encore un écrivain et un critique littéraire ayant assassiné son dernier ouvrage. Logique venant d'une femme qui trouvait seyante la couleur mauve des hématomes et offrait de la cocaïne en guise d'aspirine à ses femmes de chambre migraineuses.
Estimant n'avoir aucune justification à fournir - l'une des clés psychologiques de l'excentricité -, guidée par son seul plaisir, elle adorait apparaître détestable et, manipulant choses et gens au gré de ses impulsions, collectionnait maris, courtisans, génies, maisons et œuvres d'art. Pour certains, Daisy n'était qu'une héritière désœuvrée, toujours à la recherche de sensations inédites, quel qu'en fût le prix, et dont les actes n'étaient qu'un tissu d'absurdités. Pour d'autres, elle faisait « penser à quelque divinité du monde grec ou romain dont les amours, les caprices, voire les cruautés suscitent plus d'admiration que d'indignation. Etre distingué par elle est une faveur ; devenir sa victime est une façon de ne pas être tout à fait inconnu . » Bien entendu, ses enfants n'échappèrent pas au jeu de massacre. A tel point qu'un jour, se promenant au bois de Boulogne avec un ami, Daisy remarqua un groupe de petites filles exquises et s'écria : « Qu'elles sont élégantes ! Connaît-on leurs parents ? » La nurse, à qui elle s'empressa de poser la question, lui répondit : « Ce sont les vôtres, madame. » Elles survécurent tant bien que mal.
La plus connue, Isabelle, écrivit un roman onirique, Maldonne, des poèmes et une biographie de l'énigmatique « Masque de Fer », consacrant de longues heures à des séances de spiritisme avec une voyante afin d'entrer en contact avec lui dans l'au-delà. La jeune femme, dont la grande fierté était de descendre, par son père, de madame de Staël, pensait que de sa tombe son illustre ancêtre guidait sa plume et l'aiderait à devenir une artiste accomplie. Agacée par les prétentions bas-bleu de sa fille, Daisy - un sourire aux lèvres - lui avoua ne plus savoir très bien qui était son géniteur. « J'ai eu tant d'amants... » Cette pensée tortura Isabelle jour et nuit. Son sang pouvait-il ne pas être celui de l'auteur de Corinne ? Elle en perdit la raison. Un matin à l'aube, la police la découvrit, hagarde et pieds nus, errant dans les rues de Paris en chemise de nuit. On l'interna peu après.


Mais elle nous a laissé ce collier magnifique, oeuvre de CARTIER, le style "tutti frutti" réalisé avec une profusion de rubis, saphirs , émeraudes gravées et diamants ramenés d'Inde, et formant des entrelacs de branchages multicolores, couverts de fleurs et de fruits.


En 1901 , meurt la Reine Victoria qui fut impératrice des Indes de 1876 à sa mort, la Maison Royale était en possession d'une importante collection de bijoux Indiens, ais ces bijoux étaient des bijoux d'hommes, lourds, raides, et la nouvelle Reine Alexandra fit appel à Pierre Cartier pour créer un collier à partir de ces bijoux. Les dessinateurs parisiens firent merveille et composèrent un collier de style indien , léger et élégant. A partir de 1910 et surtout dans les années 20, Jacques Cartier fait venir de véritables trésors achetés aux Maharadjahs. C'est évidemment Jeanne Toussaint directrice artistique de la maison Cartier qui supervise ce style "Tutti Frutti" 
Cartier décompose les lourds colliers des maharadjahs pour recomposer des bijoux féminins. 



















Photographie Collier Mrs Fellowes catalogue Cartier autres photos Cartier tirées du livre de Mr Hans Nadelhoffer

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