mardi 11 septembre 2007

Les "petits arbres" des bijoutiers



Depuis ,au moins 5000ans, les hommes ont utilisé différents procédés pour couler du métal en fusion dans un moule, ce qui leur permettait de reproduire un modèle à plusieurs exemplaires Il y a les Fontes ouvertes, avec de la terre cuite ou plus simplement avec un os de seiche qui permet de prendre une empreinte du modèle et de remplir le moule en creux de métal en fusion. Les Fontes creuses,comme les fontes étaient lourdes et massives , on introduit un noyau réduction de la forme extérieure au centre du moule , terminé, il sera creux au centre et plus léger; les Fontes à moule on sculpte une cire , cette cire est recouverte d'argile ou de sable de fonderie, on obtient donc un moule divisé en plusieurs parties qui peuvent être reconstituées par la suite.Il suffit de créer un orifice pour pouvoir couler le métal en fusion.
Souvenez vous de l'article du 29/7/2007 sur l'Auréus monté en pendentif avec un entourage,
à l 'époque ou il a été découvert, j' avais fait un moule, c'est ce type de moule en élastomère silicone que nous utilisons de nos jour. (Cliquer sur l'image pour l agrandir)

Ces moules(au départ en caoutchouc) sont apparus en 1936 aux Etats unis, et en 1946 en France, puis du caoutchouc, nous sommes passés aux plastiques, une véritable révolution.
Les fontes creuses furent améliorées, car on pouvait désormais placer des noyaux centraux en cuivre, qui s'éliminent avec l'acide .
Au début il fallait réaliser des maquettes avec des matériaux résistants à la vulcanisation du caoutchouc.Vinrent les élastomères et la finesse des objets reproduits était plus grande.

J'en arrive à mes "petits arbres des bijoutiers"

























Mouler un objet et le reproduire c'est bien, mais reproduire plusieurs maquettes d'un seul coup, c'est mieux. A partir de ces moules (comme celui de l Auréus) il est possible d'injecter de la cire dans le moule autant de fois qu'il est besoin, puis ces cires sont regroupées autour d'un axe central (photo ci-jointe) Cet arbre en cire est placé dans un cylindre de métal. Tout autour, a l'intérieur de ce cylindre est coulé un plâtre spécial, très fin , puis il est placé dans une machine, sous vide, qui le fait vibrer pour éliminer toute bulle et coller au plus près de cet arbre.

L'ouvrier enlève le cylindre de métal une fois le plâtre séché, après passage au four qui fait fondre et disparaitre la cire , ce moule est placé dans une centrifugeuse avec l'or en fusion, par la force centrifuge , le métal va remplir le moule ,une fois refroidi le plâtre spécial réduit en morceaux, nous obtenons ce petit arbre.
Il reste aux bijoutiers à découper l'attache de chaque pièce qui la relie à l'arbre central

Ensuite, il faut "décrotter" cette fonte , limer les suppléments de métal, boucher les trous, quand il y en a, vérifier les pièces au besoin ressouder des fèlures, obtenir une pièce "propre".
Le bijoutier obtiendra une fonte nette, proche d'un objet fait à la main. Dans le cas de la bague ci-dessous,il devra choisir les pierres, polir sa bague, et le sertisseur n'aura plus qu'a incruster ces pierres dans la masse.Un retour au poli, un bon nettoyage, il n'y a plus qu'a livrer.




J'ai simplifié les explications, toutes sortes de matériels sont employés désormais pour obtenir un travail proche du parfait.
Ainsi il faut boucher des petits trous ou des fèlures dans la fonte, les bijoutiers le faisait avec des chalumeaux.
Quand je suis entré à l'école de Bijouterie Joaillerie, rue du Louvre à Paris(en 1960!!!), nos chalumeaux fonctionnaient au gaz de ville et nous soufflions à la bouche dans un tuyau relié au chalumeau pour donner plus de force à la flamme, puis vinrent des soufflets à pédale qui gonflaient une baudruche. Certains se servirent de l 'air comprimé; pour le travail du platine l'oxygène permettait d'obtenir des températures de 2000° pour le travailler ou le fondre. Depuis il y a eu le Micro Dard qui permet de faire des micro flammes en utilisant .......de l eau! et maintenant le chalumeau Laser , qui permet une précision extraordinaire, un"tir" pour souder à coté d'une pierre précieuse sans la démonter, un apport de matière dans un "trou" de fonte alors qu'avant il fallait boucher à la soudure et que cela se voyait .
Si un Joaillier (un vrai, pas un commerçant!) doit fournir un"grand" de la profession, il lui faut un chalumeau laser, sinon il n'aura pas de commandes.

Il y a encore quelques années, s'il fallait fabriquer rapidement une chevalière (par ex) on se souvenait des vieilles méthodes utilisées depuis des siècles entre autres...

Prenez deux os de seiches trouvés sur la plage, frottez les l'un contre l'autre pour obtenir deux surfaces planes, faites rentrer un modèle de chevalière dans l'os de seiche jusqu'à la moitié, puis approchez l'autre os de seiche, appuyez jusqu'à ce que les deux surfaces planes soient en contact
Tracez des repères sur les os de seiche pour retrouver l emplacement exact après avoir enlevé le modèle, enlevez le modèle,vous obtenez votre chevalière en creux, faites deux cônes pour couler l'or et des petites sorties pour l air, remettez en contact vos os de seiche en faisant bien attention de replacer face à face les deux parties.
Attachez, coulez l'or, ouvrez à nouveau, attention de ne pas se bruler (y en a des...) nettoyez, martelez le métal pour le durcir, limez, poncez polissez, nettoyez à nouveau, il ne vous reste plus qu'a servir.
C'était la recette de l os de seiche à l'or 750/1000° ,sauce à l'acide sulfurique!




lundi 13 août 2007

Qu'est ce qu' une Chatelaine


Châtelaine en or jaune en forme de Sphinge Crée par Alphonse Fouquet (Musée des arts décoratifs à Paris)

" Roger MILES" dans son livre "La Bijouterie" publié chez Hachette en 1895 écrit:
"La Châtelaine est ce bijou exquis que les femmes du XVIII° siècle pendaient par un crochet à leur ceinture et à l extrémité duquel un mousqueton retenait la montre ou le cachet ou quelquefois un minuscule flacon d'odeur"
Mais la Châtelaine n'était pas que féminine, et très vite les hommes s'en emparèrent.



Au début il désignait tout ce qui pend à une chaîne, par ex: la chaîne qui pendait au crochet qui permettait de la suspendre à la ceinture (ou au gilet pour les hommes) et à l'autre bout une clef de montre, puis on finit par y suspendre toutes sortes d'objets, des cachets avec des intailles, des clefs, des breloques diverses. Beaucoup de Châtelaines sont en cuivre doré ou en fer orné de marcassites.


Les bijoux en fer nous venaient de Berlin , en effet dès le début du 19° étaient apparus des bijoux en fer de Berlin (de nos jours , on les aurait appelés bijoux fantaisie) En 1804 fut créé la Royal Berlin Factory qui fabriquait des chaines et des boucles d'oreilles en fer émaillées de noir.
Lorsqu'en 1806 Napoléon envahit Berlin, il fit confisquer les moules et les formes qui servaient à faire les fontes.
Elles furent transférées à Paris et la production Française fut difficile à différencier de la Prussienne.
Le Musée de Ferronnerie (unique en son genre)du Secq des Tournelles à Rouen possède une importante collection de ces objets en fer.
Mais déjà, dans le monde Romain au 6 eme siècle, on avait pris l habitude de pendre la clef de son habitation à une chaine reliée à la ceinture.
En Poitou comme en Vendée ou on les recense en grand nombre, les habitantes accrochaient à la ceinture un "crochet à ciseaux" .
Au crochet était fixé un mousqueton qui permettait de relier une chaine à ciseaux, c'était un objet courant et utilitaire, mais la chatelaine devint un élément de décor du costume. En ville surtout on la retrouvait à la ceinture des élégantes . Et
Gustave Flaubert fait constater à Emma Bovary lorsqu'elle se rendait à Rouen , que les femmes portaient un "paquet de breloques" 

 
Pour accrocher ces châtelaines, il fallait bien sur que cette mode fut accompagnée d'une autre, celle des larges ceintures en tissu qui se fermaient avec des Boucles de Ceinture qui pouvaient mesurer plusieurs centimètres de hauteur. L'impératrice Eugénie en portant beaucoup, la mode était crée, elles étaient fabriquées à partir de moules, en laiton, en argent, en fer et en or. 


A propos de la Châtelaine (
représentée en haut de l article), d'Alphonse Fouquet, père du célèbre Joaillier Georges Fouquet , Deux liens


http://www.mythorama.com/_mythes/indexfr.php?id_def=2

http://fr.wikipedia.org/wiki/Sphinx_(mythologie_grecque)

dimanche 12 août 2007

Propos de Jean COCTEAU sur le bijou





Cliquez sur les images pour les agrandir

Jean Cocteau avait fait ce dessin en tête du poème avec un Crayon mine "Jif" quatre couleurs pour Pierre Peyrot Rudin, Joaillier Nicois et mon père Jean Richard.
J'étais à l'école de bijouterie de la rue du Louvre, et mon professeur (éminent) René Papa nous faisait travailler le modelage et le dessin , chez lui au Perreux, le Samedi matin ,Lorsque je lui ai montré ce dessin, il me dit "Eh bien tu vas le faire en modelage, et tu l'offriras à tes parents" une fois modelé, il me me le fit réaliser en repoussé .
Pour mon brevet professionnel de Gemmologie, il fallait éxécuter un dessin en y incorporant des pierres, je repris le thème.
René Papa excellent sculpteur, trop modeste, travaillait avec une blouse blanche mais toujours une lavallière, nous étions cinq ou six tous les samedis, souvent il nous gardait à déjeuner , surtout l'été, dans le jardin, face à l atelier ou trönait des bustes, des dessins, des sculptures, une ambiance plutôt 1930, il m'en reste des souvenirs merveilleux.



Texte du poème de Cocteau


Propos d'Henri Bosco sur le bijou



... C'ÉTAIT DONC A L'AUBE DES AGES LORSQUE CECI EST ARRIVÉ.
ALORS L'HOMME PRENAIT LENTEMENT CONNAISSANCE DE SOI, DE LA TERRE ET DE L'UNIVERS. ALORS LA PIERRE, LE MÉTAL, LE DÉSIR, LA PENSÉE, ANIMÉS D'UNE OBSCURE SYMPATHIE COMMENCÈRENT A SE CONFRONTER.
CAR DE LA PIERRE ET DU MÉTAL ÉMANAIT UN ATTRAIT ENCORE INDÉFINISSABLE, MAIS FORT.
IL CRÉAIT UN DÉSIR ÉTRANGE AU CŒUR DE L'HOMME.
DÉSIR QUI ATTIRAIT LA PENSÉE VERS LA PIERRE ET VERS LE MÉTAL ENCORE CAPTIFS.
LE DÉSIR DÉSIRAIT CES CHOSES INCONNUES, MAIS RESTAIT IMPUISSANT A EN FAIRE TOUT SEUL DES CHOSES CONNAISSABLES, DES CHOSES QU'ON PEUT POSSÉDER.
ET C'EST POURQUOI IL EN APPELA SI PASSIONNÉMENT A LA PENSÉE QUE CELLE-CI S'ENFONÇA, LAMPE EN MAIN, DANS LES TÉNÈBRES AU SEIN DE LA MATIÈRE, ET EN DÉTACHA L'OR ET LE DIAMANT.
MAIS C'ÉTAIT DANS LEUR GANGUE,
ET la pensée brisa la gangue.
ET L'OR FAUVE SE MIT A LUIRE, LE DIAMANT A ÉTINCELER.
OR, PEU A PEU, LE PUISSANT SORTILÈGE QUI HABITAIT CES CORPS NOUVEAUX, LIBÉRÉ DE LA GANGUE, RAYONNA SI INTENSÉMENT AU DEHORS QUE L'HOMME ÉBLOUI, ÉBRANLÉ, PÉNÉTRÉ DANS SA Chair, ENVOUTÉ JUSQU'AU FOND DE L'AME, SE SENTIT LIÉ AU MÉTAL ET A LA PIERRE.
SOUDAIN, 'IL ÉTAIT POSSÉDÉ.
MAIS CETTE POSSESSION LUI DONNAIT DE TELLES DÉLICES QU'IL VOULUT A SON TOUR POSSÉDER QUI LE POSSÉDAIT. C'EST CE Qu'ON APPELLE L'AMOUR. ET L'AMOUR UN PEU FOLLEMENT SE VEUT DURABLE.
POUR LE RENDRE TEL, L'HOMME INGÉNIEUX CONÇUT CETTE IDÉE ADMIRABLE DE LES ASSOCIER
DE LES UNIR, ET D'INVENTER POUR LUI, ET POUR LUI SEUL, UN OBJET ENCORE INCONNU DE LA TERRE.
AINSI FUT CRÉÉ LE PREMIER BIJOU, L'ANNEAU FONDU DANS L'OR MAGIQUE OU ÉTINCELAIT LE DIAMANT.
MAIS TOUJOURS CURIEUX DE CONNAITRE, L'HOMME DÉCOUVRIT BIENTOT UNE RELATION IMPRÉVUE ENTRE LE MÉTAL, LA PIERRE ET LES ASTRES.
CAR, APRÈS LE DIAMANT UNI A L'OR, IL AVAIT INCRUSTÉ A L'OR D'AUTRES PIERRES, LE RUBIS, L'ÉMERAUDE, LE SAPHIR, LA TOPAZE, L'HYACINTHE, L'Aigue-marine.
ET, PARFOIS, QUAND IL REGARDAIT JOUER LE SOLEIL SUR CES PIERRES, IL Y APERCEVAIT, EN TRANSPARENCE, DES PLANÈTES ET DES ÉTOILES.
ET C'ÉTAIT MARS DANS LE RUBIS, VÉNUS DANS L'ÉMERAUDE, ET DANS LE SAPHIR JUPITER, CEPENDANT QUE TOPAZES ET HYACINTHES OFFRAIENT L'IMAGE MÊME DU SOLEIL ET QU'ASTARTÉ LOINTAINEMENT NAGEAIT DANS LE BLEU DE L’AIGUE MARINE.
LA PUISSANCE MAGIQUE des BIJOUX EN ÉTAIT SI MYSTÉRIEUSEMENT MULTIPLIÉE QUE CHACUN D'EUX SEMBLAIT Y CONDENSER EN SOI LES SPLENDEURS SIDÉRALES.
OR, QU'ADVINT-IL DE CETTE DÉCOUVERTE?
CECI, DIT-on.
C'EST DEPUIS CE TEMPS-LA QUE L'HOMME SAGEMENT CROIT A LA SECRÈTE VERTU DES MÉTAUX ET DES PIERRES.
ET POUR EN AGRANDIR LES FORCES RAYONNANTES, SON ART FOND, CISÈLE, TAILLE, SERTIT CES SUBSTANCES TERRESTRES. AINSI, TANT PAR LE TRAVAIL DE SES MAINS QUE PAR LES INVENTIONS DE SA PENSÉE, IL EN FAIT DES OBJETS SACRÉS.
SES MAINS ATTACHENT LA PIERRE AU MÉTAL, SA PENSÉE LES MET EN RAPPORT AVEC LES ASTRES ET LES INFAILLIBLES DESSEINS DU ZODIAQUE.
Nice mcmlxiii henri bosco

jeudi 2 août 2007

ACHETER OU VENDRE UN BIJOU ANCIEN


Avant de vendre ou d’acheter un bijou, lisez ces quelques conseils qui je l’espère vous seront précieux.


Bracelet demi jonc Panthere Cartier Vers 1971 ayant appartenu a Josette Day

Pour diverses raisons, vous désirez vendre un de vos bijoux:


Besoin d’argent ?
Profiter d’un héritage pour négocier la bague de mémé qui ne vous plait pas et que vous remplaceriez volontiers par une nouvelle table dans votre salon ?

Les aléas d’un divorce, vous ne voulez plus de votre alliance diamants ?
Voir d'abord:

Je ne voudrais pas que vous soyez déçus, mais il faut se rendre à l’évidence, certains bijoux sont invendables ou très durs à vendre avec une plus value par rapport à leur valeur métal précieux.
 Exemple; tout ce qui porte des initiales ou des noms gravés, telles les chevalières, les gourmettes, mais aussi les broches (la plupart, car si vous possédez une broche trembleuse !!!!!Les américains en raffolent ou une broche comme ci-dessus) elles ne se portent plus, font des trous dans nos tissus actuels très légers !
Les étuis à cigarettes,….. ils déforment les poches, sont lourds, et les cigarettes actuelles qui sont souvent longues, ne rentrent pas dedans. (Dommage, ce sont de beaux objets d’orfèvrerie)
Les bourses en or ne dépasseront pas les 15 € du gramme ; il y a un an, après qu’un client ait essayé partout de vendre un sac en or de plus d’un kilo, je lui ai acheté au poids pour le fondre.
Il en est de même pour l’orfèvrerie (à part les pièces signées, ou fabriquées avant la révolution) les maitresses de maison ne veulent plus astiquer l’argenterie.
En revanche, si vous possédez un bijou revêtu d’une signature célèbre (Cartier, ou Van cleef, etc.) vous allez peut être toucher le Jackpot.


Si votre bijou est signé (Verdura, ou Ostertag par exemple) vous ne connaissez pas ce nom, renseignez vous auprès d’un expert, ou d’un bon professionnel (rare) les amateurs eux connaissent. Et si « il est des signatures auxquelles on tient » (Maxime de Van Cleef & Arpels) il en est de récentes qui sont galvaudées, et qui ne sont que des arguments publicitaires. On vous fait croire avec ces signatures que cet objet est prestigieux, il est fabriqué en chine et vendu à des milliers d’exemplaires. L’amateur ne s’y trompera pas.


Alors comment négocier votre trésor ?
Evitez de faire le tour des marchands d’occasion (je ne généralise quand même pas, j'en connais quelques uns, mais peu ) vous serez mal reçus, curieusement ces gens là ne sont jamais acheteur, vous n’aurez d’autres explications que « ce n’est plus la mode, ça ne vaut pas tripette, c’est le prix de la casse » et encore !
Si le bijou l’intéresse, il vous dira avec dédain (cela fait partie du jeu) « Et vous en voulez combien ? »
Terrible question, vous n’aviez pas prévu de prix, vous attendiez qu’il vous en donne un. Vous bafouillez un prix ! il s’étrangle. Vos prétentions sont à revoir à la baisse. Dites vous bien que ceux qui cambriolent vont leur céder le produit de leurs rapines à presque rien, souvent pour se payer une dose avant la fermeture des boutiques d’antiquités. Et puis, il aura toujours peur qu’avec un prix, vous alliez chez le voisin (certaines rues de Paris sont pleines de marchands de bijoux d’occasion) et que vous le cédiez pour quelques % de plus que son évaluation.
Internet ?
Peut être, mais pour des bijoux de petits prix, j’ai essayé personnellement avec trois belles médailles neuves semblables en taille et en poids, une seule a atteint son prix de réserve qui était au quart du prix de vente. Une médaille, cela ne se vends pas au poids, il faut tenir compte du graveur, du relief, du modèle.
Les crédits municipaux ? il faut avoir faim pour y laisser quelque chose, bien qu’en temps qu’expert judiciaire, j’ai pu constater que le personnel, mal formé, avait acheté du plaqué et du fourré au prix de l’or.
Les salles des ventes ?
Les commissaires priseurs reçoivent le public pour évaluer les biens et ce gratuitement, car ils sont nombreux et à la recherche de marchandises. Certains vous le diront, ils subissent la concurrence des sites de ventes aux enchères sur Internet.
Mais ce sont des généralistes souvent imbus de leur personne, (Appelez moi Maitre !) qui ne vous recevront pas mieux que nos marchands d’occasion, et qui finiront par vous dégouter de vendre. Si votre bijou leur parait exceptionnel, ils vous demanderont de le laisser pour le faire expertiser. Et pourtant il y a de quoi s’y perdre, certains bijoux sont estimés au catalogue, beaucoup plus chers que d’autres.
C’est souvent parce qu’ils proviennent de commerçants, ou de fabricants, qui essaient de les écouler à leur prix de revient pour générer de la trésorerie
De plus il faut vous renseigner sur les frais beaucoup plus élevés qu’il y a quelques années, facilement 20%


Néanmoins informez vous des belles ventes; de ARTCURIAL à l hotel Dassault, A Drouot :Devaux :Bailly-Pommery & Voutier;Kahn-Dumousset; Blanchet & Assosciés;Million & assosciés :La societé Tajan :Rossini.
Et puis les excellents Christie's ou Sotheby's et bien d'autres

Je vous conseille donc de consulter d’abord un expert. »
Françoise Cailles qui a publié plusieurs ouvrages sur les bijoux d’occasion avait donné une bonne définition de l’expert, je la cite :
« L'expert - dont je suis - est un personnage mal connu, mal aimé, à qui échoit la redoutable tâche de se trouver souvent au point de-rencontre d'intérêts divergents. Chacun attend de lui plus ou moins consciemment la confirmation qu'il est détenteur d'une merveille. Au-delà de ces espoirs incompatibles et parfois chimériques, le véritable expert est celui qui peut répondre avec précision et sans ambiguïtés à ces deux seules questions face à l'objet: « Qu'est-ce que c'est? » et « Qu'est-ce que cela vaut? » Depuis Littré, nos meilleurs auteurs ont toujours donné de l'expert la même définition (de experiri : éprouver) « fort versé dans la connaissance d'une chose par l’expérience »
Vous me direz, chez les experts aussi, il y a à boire et à manger, et vous avez raison, car n’importe qui peut se proclamer expert, heureusement pour vous, deux titres sont protégés « Expert près les tribunaux » et « assesseur auprès de la commission de contrôle et d’expertise douanière » L’expert judiciaire a une responsabilité trentenaire, et à défaut ses héritiers, à ce prix on ne rigole plus. 
Ce sont des professionnels qui ont fait leurs preuves. Ils connaissent le marché, s’ils sont spécialisés en bijoux, ils ne font que cela, ils connaissent les techniques, les histoires, les signatures, ils sont souvent spécialisés en gemmologie (la science des pierres précieuses) Eux vous parleront prix.
Demandez quel est le montant de leurs honoraires, cela peut être un pourcentage, ou au temps passé si le bijou nécessite de faire des recherches, un homme sérieux vous fera un devis et vous conseillera sur le moyen de le vendre, car ils travaillent souvent pour plusieurs commissaires priseurs ou grands joailliers ,mais aussi, pour de très beaux bijoux, ils savent quel collectionneur contacter. Il est évident que pour le bijou courant, la plupart ne vous prendront rien pour l’évaluation et le conseil.
S’ils vous le proposent, laisser leur le bijou, une fois le prix entendu avec vous, ils vous délivreront un reçu détaillé sur lequel vous leur demanderez de noter le prix minimum convenu. N’oubliez pas de leur parler du prix de réserve, c'est-à-dire le prix au dessous duquel ils ne laisseront pas partir votre bijou, certains commissaires priseurs peuvent facturer 3% de la dernière enchère.

L’expert peut vous donner deux types de valeur ;
La valeur de remplacement à neuf c'est-à-dire le prix que vous paieriez pour le même objet dans une boutique de détail
La valeur de réalisation, ou valeur vénale
Le prix que vous pourrez espérer le vendre, en fonction de son ancienneté, de son état, des matières qui le compose, etc.
Mais vous pouvez aussi repartir de chez lui avec la valeur approximative de réalisation de votre bijou, et aller faire la rue Saint Honoré, vous saurez alors de quoi vous parlez, ce que vous vendez, et cherchez bien, il y a d’honnêtes commerçants, charmants et cultivés.
Ne vous offusquez pas si le commerçant revend 2000 ce qu’il vous a acheté 1000, de lourdes charges grèvent leurs commerces, mais cela, c’est une autre histoire.
Je ne veux pas parler du dépôt vente, à ne pratiquer qu’avec des commerçants ayant pignon sur rue depuis longtemps, il faut être sûr qu’il soit bien assuré car il peut être cambriolé ou autres, et si malgré cela, vous voulez faire affaire, ne ressortez qu’avec un reçu détaillé.

En règle générale : 
Que ce soit chez le bijoutier, chez l’expert, le commerçant, ou le commissaire priseur, même si l’on vous dit « comment ? vous n’avez pas confiance ? » Exigez un reçu détaillé.
Reçu sur lequel seront notés : Votre nom, la nature de l’objet, le poids, la matière, le descriptif des pierres précis (ne pas accepter : pierres blanches pour du diamant) et le prix convenu.



Après avoir vendu votre bijou, vous désirez acheter.
Vous devez faire un choix :
Commerçants spécialisés ? Salle des ventes ? Internet ?
Il y aura toujours un(e)ami(e) qui vous glissera dans l’oreille, « tu devrais aller en salle des ventes, il y a des affaires »
Vieille rengaine, a manier avec précaution. Il faut être un connaisseur, car il y a de tout et sans grandes garanties. Est-ce une vente avec ou sans expert, car s’il n’y a pas d’expert présent à la vente, ne comptez pas trop sur les explications du commissaire priseur, il vous répondra entre autres qu’il y avait « l’exposition »pour voir la marchandise, il est là pour manier le marteau, aller vite. Souvent il fera des lots, allez vous acheter 4 objets pour avoir le bijou qui vous plait ? Ce genre de vente est réservée aux marchands, qui ne tiennent pas d’ailleurs à voir des particuliers présents dans la salle et partager avec eux leur principale source d’approvisionnement, ils vont donc faire barrage, poussez des cris effrayés ou des soupirs si vous enchérissez au point que vous serez décontenancé par peur de vous tromper.
Comme précédemment, je vous conseille vivement d’acheter dans une vente avec un Catalogue, ce qui va engager le commissaire priseur, (Attention leur statut a évolué, ils ne sont plus officiers ministériels que dans des ventes judiciaires, pour les autres ventes ils sont commerçants comme les autres) Renseignez vous sur les ventes, consultez la gazette Drouot, demandez le catalogue, vérifiez qui est l’expert, et n’hésitez pas à lui demander des précisions sur le bijou qui vous intéresse. Il en existe un et non des moindres qui avait assuré qu’une bague était « signée » Van Cleef , jamais la maison Van Cleef n’a voulu la reconnaitre et pourtant ils ont toutes les archives et un employé qui est « l’historien » de la maison. Cela a été jusqu’au procès perdu par le commissaire priseur et son expert, mais l’expert n’a jamais voulu reconnaitre qu’il s’était trompé (volontairement ou non) pas très courageux, mais il est désormais l’expert d’une grande officine de vente tenue par une grande fortune. 

Mais il y en a des bons, un cabinet comme celui de "Dechaut Stetten"par exemple, comme tous ceux qui sont sur la liste des experts auprès des cours d’appel.
C’est important, car si vous trouvez un bijou signé c’est un gage de meilleure revente et pour un bijou signé d’une grande maison, c’est un gage de qualité. En plus les grandes maisons gardent leurs archives et pourront vérifier l historique de l’objet.
Si vous êtes présent en salle des ventes, que vous avez vérifié auprès de l expert son estimation de l’objet, restez raisonnable, ne vous laissez pas emporter, pas plus de 30 % au dessus de son estimation, faites attention a certaines surenchères du genre «……….€ au fond de la salle, …….€ au téléphone » c’est souvent pour faire monter la mayonnaise, n’oubliez pas de rajouter les frais, gardez la tête froide. Attention a certaines ventes au profit d’œuvres caritatives, c’est souvent aussi, pour écouler les nanars des grandes marques, elles ne font pas de soldes, il faut qu’elles écoulent….
Sinon, Le Louvre des Antiquaires, la rue Saint Honoré, certaines boutiques autour de Drouot, votre bijoutier qui aura peut être un bijou intéressant qu’il sera chargé de revendre pour le compte d’une cliente ayant subi des revers de fortune.
En tous les cas, vous ne perdrez pas de temps à vous renseigner, vous engrangerez des images de bijoux, vous apprendrez au contact des professionnels, vous apprécierez mieux la qualité, vous découvrirez des styles , des bijoux personnalisés, faites vous plaisir et achetez un bijou qui vous plaise, en achetant de l’ancien, vous serez un peu libéré des modes, Achetez un bijou qui ait du charme, osez l originalité, vous trouverez peut être des pièces contemporaines De Jean Vendôme, des merveilles souvent réalisées avec des pierres fines brutes , un créatif qui est rentré dans le Larousse depuis plusieurs années, à l opposé la Fantaisie créatrice de Bernard Sylvain, ses bagues folles, ses montres(l’une d’elle se remonte avec une manivelle) le phénomène des marques étouffe un peu le talent de ces gens là, mais si vous trouvez….Achetez !
Enfin la question « est ce que le bijou est un bon placement »
L’affirmation, « Un bijou ca se vend moitié prix quand on veut s’en séparer »
Je ne vous parlerais pas de la bagnole, je vous parlerais pas de la peinture, de certains meubles, surtout pas de la bourse !!Maintenant on spécule sur tout. .

S’il est risqué de spéculer sur les bijoux, c’est d’abord un cadeau, un acte d’amour, nombre de messieurs proposent à leur femmes « Chérie, tu veux un bijou ou un voyage à la Martinique » Qui va aller faire de la plongée pendant que madame bronzera, le mieux serait d’offrir et le voyage et le bijou ?
Le bijou c’est le témoin des époques de la vie, en tant que Joaillier, j’ai connu ces joies. Le témoin qui sera le rappel au long de la vie du couple, la naissance, le baptême, la communion, les fiançailles, le mariage, les anniversaires de mariages…..même le décès.
Combien de fois ai-je vu des dames (les maris partent souvent en premier) me demander de mêler leur alliance à celle de leur mari, ou de la mettre à leur doigt pour la porter, cela m’a toujours provoqué une petite émotion, et on ne spécule pas avec tout cela, j’ai vu jusqu'à trois générations reprendre ce même chemin.
Il y a quelques années des sociétés de commerciaux extérieurs à la profession ont voulu spéculer sur les ventes de Diamants, ce n’était qu’une vilaine escroquerie, mais sachez qu’a moyen terme, vous conserverez le patrimoine acquis en bijoux et que vous aurez même des surprises, avec en prime le regard de celui ou celle qui le recevra en cadeau

Un livre excellent que je vous recommande, Descente aux enchères, je l'ai prété a de jeunes élèves qui devaient faire un mémoire de fin d'année, on ne me l'a pas rendu. mais allez sur
http://www.priceminister.com/offer/buy/1015441/Noce-Vincent-Descente-Aux-Encheres-Livre.html
Legende des photos:
Clip de corsage en or jaune stylisé d'une corbeille de fleurs sertie de saphirs cabochons, de chrysoprases sculptés ,de feuilles et de diamants taille brillants Signée Cartier 1989
Poids 14grs 20 Expert Thierry Stetten : Maison Artcurial Hotel Dassault Paris
Ce type de broche peut s'acquerir aux alentours de 2000€
Broche bouquet: encore un bijou charmant que j'ai eu à réparer et a estimer, Or jaune petites feuilles d or embouties, rubis roses diamants tailles anciennes
Grande Verseuse en argent à panse large et long col, ciselée de cotes torses alternativement plates et en doucine , pose sur trois pieds cannelés à attaches nouées de rocaille, le bec à culot en dégradé, feuilles, rinceaux et coquille rocaille superposées couvercle à poussette godronée ,doucine et ombilic, ce dernier à fretel figurant manche en bois à bouton Poinçon du maitre orfèvre Pierre Joseph Pontus, reçu Maitre en 1746 Lille 1760/1761
30cm de Haut Poids 1220grs ,Une verseuse semblable figure dans l ouvrage des cahiers du patrimoine"Les orfevres de lille"par nicolas Cartier
Estimation entre 2500 et 3500€
Belle expertise de Thierry Stetten pour Artcurial, qui permet de retrouver le fabricant de l ouvrage, un descriptif parfait.

dimanche 29 juillet 2007

Monnaies montées en bijoux....! C'est pas nouveau




Vous connaissez tous certainement dans votre entourage, des personnes qui ont fait monter des pièces en or, en bagues, en pendentifs, en bracelets, ou dans les pays de religion musulmane, des coiffes de mariages en pièces d'or, des ceintures de pièces d'or...
Souvent ce sont des Napoléon de 20 francs







Ce n'est pas nouveau ..! Témoin ce magnifique Auréus monté en pendentif.



L'auréus (ce mot signifie"qui est en or" ) est une monnaie romaine d'or valant 25 deniers argent). Jules César fit frapper les premiers jusqu'à son remplacement à la fin du IIIe siècle par le solidus. Avant la prise du pouvoir par Jules César, on "frappait" des Auréi pour effectuer des paiements sur le dos des pays envahis et auxquels on avait confisqué leur réserve d'or. En somme on payait la guerre sur le dos de l'habitant(Rien n'a changé)
César impose un poids standard équivalent à 1/40ème de livre,soit environ 8,16 grammes. Cette pièce, constituée d'or pur sans alliage, est appelée l’Aureus nummus.

Cette pièce, montée en bijou a été découverte par Patrick Halbout, Archéologue Rouennais, au caractère bien trempé, passionné par les fouilles et qui savait si bien enrôler toutes sortes de gens pour l'aider, a titre bénévole bien entendu. Elle a été découverte à Rouen il y a un peu plus de trente ans, et j'ai eu la chance de l'avoir en mains des sa sortie de terre et de la nettoyer.

Elle a été trouvée au milieu de l effondrement d'un placard à vaisselle, effondrement dû a un incendie, et comme souvent, les habitants furent contraint d'abandonner une partie de leur biens. Pour l'archéologue, la découverte des objets est très précieuse pour dater l'époque des bâtiments découverts. Cela ne veut pas dire que les vestiges découverts existaient en l an 183, car l'Auréus est monté en pendentif et il peut avoir été porté longtemps, mais c'est une base, et puis il y a les autres objets
Cet Aureus fut frappé sous l’empereur Commode qui régna de 176 à 192 de notre ère Je vous renvoie par un lien:
A l'avers de la pièce figure le buste de l empereur, la tête couronnée de lauriers avec l'inscription:
M. (Marcus) Commodus Anton. (Antoninus) Aug. (Augustus)
Au revers l inscription précise qu'il était salué des titres d'imperator pour la 6 eme fois et de Consul pour la 4 eme fois, lorsque la pièce a été frappée en 183 après Jésus Christ

L'Aureus se trouve maintenant au musée des antiquités de Rouen, il mériterait une plus grande mise en valeur avec des explications, mais... quelle émotion de s'apercevoir que 2 millénaires me séparaient du travail d'un joaillier, Gaulois....romain.... Ce qui me charma le plus, c'est cette petite chaîne, simple qui soutenait le bijou pour le porter autour du cou, et puis surtout de vérifier encore une fois que la mode est un éternel recommencement

Auréus monté en bague: British Muséum

lundi 2 juillet 2007

Pas de Coefficient de VETUSTE pour le DIAMANT


En matière d'assurances, il n'y a pas de coefficient de vétusté pour le Diamant

Photo d'un diamant demi-lune cliquez pour agrandir
En effet il est inusable.
Jugement Cour d'appel de PARIS
1 ère chambre, section A décision du 29janv1997

Combien d'assurés ont vu leur compagnie d'assurance refuser de régler leurs diamants volés en prétextant la vétusté. Déjà que les contrats d'assurance remboursent mal les bijoux parce que les assurés ont mal lu les contrats, et pourtant il existe un jugement définitif, car prononcé par une cour d'appel.

Monsieur Roger M .....ou plutôt madame, possédait un beau diamant qui était estimé à l'époque à 20000€. Les cambrioleurs passent à son domicile et repartent avec le diamant. Sa compagnie d'assurance la Z.......refuse de payer le prix en mettant en avant une clause du contrat qui prévoyait une indemnisation "sous déduction de la vétusté"
Pour l'expert de la compagnie (qui ne sont la plupart du temps ,pas plus expert en bijoux que les assurés) ce solitaire au prix de gros vaudrait 13000 €; La compagnie offre donc moins de 10800€ . Madame Roger M...refuse.
Dans ce cas les compagnies d'assurance ont le temps...., expertises,contres expertises, rien ne sort de ces tracas divers.
La cour d'appel de Paris,dans son jugement rappelle à la compagnie la Z.... qu'un particulier ne se fournit pas au prix de gros et qu'un solitaire (elle veut parler du diamant au centre de la monture)ne s'use pas.
La Cour connaissait cet adage:
Un diamant est éternel

Pour contester l'évaluation de votre assureur;entourez vous d'experts

Pour éviter des ennuis, faites réaliser par un expert reconnu, une estimation préalable de vos bijoux ,pour prévenir les litiges, et éviter les risques de sous assurances.


dimanche 1 juillet 2007

Avant d'acheter une pierre précieuse sur internet !!


De cette émeraude brute , jusqu'à l'émeraude taillée, facettée, polie qui ornera votre bijou, il n' y a pas "qu'un pas" ,mais une longue marche.
Il faut la tailler, pas n'importe comment, car il faut trouver l'axe ou sa couleur sera la plus belle, en évitant les inclusions qui pourraient fragiliser l'émeraude que vous porterez. L'axe est important, car l'émeraude a deux couleurs (pour simplifier) une couleur plus intense dans le sens du cristal et un autre vert à 90 °, tout l'art du lapidaire . Dans cette spécialité, comme dans toutes celles de notre métier au niveau des artisans professionnels, il convient d'être modeste, plus nous avançons en âge, plus nous apprenons , et plus nous mesurons ce qu'il nous reste à apprendre. Les commerciaux en revanche vous vendraient (pas tous,mais!) n'importe quoi, car l absence de connaissance permet d'affirmer.....n'importe quelle connerie.
Vous allez donc vous rendre sur internet, mais aussi dans des magasins franchisés ou le personnel a reçu une formation plus que rapide...et vous allez offrir à la personne que vous aimez, un merveilleux cadeau proportionnel à vos moyens.
C'est pourquoi je vous mets en garde
: ATTENTION AUX PIERRES PRÉCIEUSES TRAITÉES, IRRADIÉES,BRICOLÉES, etc!.


Oui les pierres ,même précieuses ,cela se bricole, si je puis employer cette expression car ce n'est pas du bricolage, souvent , il faut de gros moyens techniques pour le faire.

Le professeur Jean-Pierre Chalain, SSEF Institut Suisse de Gemmologie a bien étudié ces problèmes. Pour la France, Gérard et Claude Grospiron ont publié des données sur les traitements des pierres précieuses, beaucoup d'autres aussi, mais je ne puis vous faire un traité des traitements des gemmes, seulement vous alerter.
Principaux traitements des principales gemmes
Les gemmologues constatent que les traitements appliqués aux gemmes sont de plus en plus sophistiqués. Leurs efficacités diverses contribuent à mettre sur le marché un nombre croissant de pierres apparemment parfaites.
Au sens de la réglementation, la CIBJO distingue deux types de traitements. Ceux qui doivent faire l'objet d'une déclaration générale et ceux qui tombent sous le coup d'une déclaration spécifique. La déclaration générale peut être réduite au bas-de page d'une facture (par exemple:"En général, les pierres sont chauffées afin d'en améliorer l'aspect"). Une déclaration spécifique doit accompagner chaque document de la pierre commercialisée et doit spécifiquement désigner le traitement.
Rubis et Saphir
Le chauffage des rubis et saphir est ancien. Une méthode empirique où l'on souffle sur les braises d'un foyer attisé à l'aide d'une sorte de longue pipe (Batâ-Kubalâ au Sri Lanka) permet de modifier la couleur des corindons en les portant à des températures dépassant les 1000°C.
Dans les années 1980, l'utilisation de fours électriques a permis de porter les corindons chauffés à des températures supérieures à 1800°C fleuretant ainsi avec leur température de fusion. Ces conditions induisent la recristallisation des fissures et y laissent des résidus des fondants chimiques utilisés à de telles températures. La couleur des pierres est alors modifiée mais aussi leur transparence.
Selon la réglementation CIBJO un tel traitement nécessite une déclaration générale.
Le traitement au béryllium est apparu sur le marché en 2000. Des corindons de basse qualité, chauffés dans les fours décrits plus haut devenaient d'une couleur vive et principalement orange. Plus tard, les laboratoires de gemmologie démontraient que le béryllium diffusait à l'intérieur des corindons pendant le chauffage ce qui transformait radicalement leur couleur. Toute pierre ayant subi ce traitement doit être commercialisée en annonçant spécifiquement le traitement par diffusion.
Depuis 2004, une substance vitreuse riche en plomb est utilisée pour masquer les fissures de rubis de très basse qualité afin de les transformer en pierres quasi transparentes.
Au sens de la réglementation CIBJO ce traitement doit être déclaré spécifiquement.
Emeraude:
Depuis longtemps, les fissures des émeraudes sont masquées par de l'huile. Dans les années 1980, les Colombiens ont mis sur le marché des émeraudes dont les fissures étaient masquées par des résines synthétiques Ces traitements peuvent être annoncés dans une déclaration générale. Toutefois, ces traitements n'ont pas une stabilité égale. Alors que les huiles peuvent être retirées et remplacées lorsqu'elles sont dégradées, les résines synthétiques laissent des traces indélébiles à l'intérieur des émeraudes lorsqu'on essaie de les éliminer.
Autres gemmes, autres traitements
Le chauffage des gemmes ne se limite pas aux rubis et saphirs, il est fréquemment appliqué aux améthystes (quartz violet) pour les transformer en citrine (quartz jaune), aux aiguës-marines, etc. Le traitement par irradiation des topazes est commun et fournit des topazes bleues. Les teintures sont principalement employées sur les gemmes opaques (lapis-lazuli, jades, etc.). Heureusement, les gemmes non traitées existent toujours. On peut tout de même déplorer que tous les traitements ne soient pas identifiables.

. Traitement par irradiation :

Les pierres sont soumises à divers rayons ou radiations. Le changement de couleur par irradiation est basé sur le principe des centres de couleur et de transfert de charge.
Type de radiation :
- La lumière, les UVC et les rayons X peuvent altérer la couleur mais sont d'une importance relative.
- Les rayons gamma donnent des résultats nettement supérieurs : l'uniformité de la coloration est bonne et la pierre traitée n'est ni radioactive ni chaude.
Isotopes les plus usités : Cobalt60 (Co60).
- L'irradiation par bombardement à particules engendre des changements de couleur qui peuvent être stable ou non, réversible ou non.
Pierre et Marie Curie sont probablement les deux premières personnes à avoir traité du diamant. Lors de la découverte de la radioactivité en 1898, ils irradièrent du diamant qui devint vert. Par chauffage du diamant vert irradié, on obtient un diamant généralement d’un jaune intense. Aujourd’hui, le traitement des diamants par irradiation demeure, mais la source d’énergie nécessaire au changement de couleur n’est plus radioactive.
De tels diamants doivent être dénommés "diamants traités" et leur identification est généralement confiée à des laboratoires de gemmologie expérimentés.
Récemment, en 1999, la General Electric a mis sur le marché les premiers diamants incolores traités HPHT. Même si cette technique sophistiquée, aujourd’hui reprise dans différents pays, n’est applicable qu’à un type de diamants relativement rare, elle a pour la première fois jeté le discrédit sur le marché du diamant incolore.
En effet, alors qu’il avait été annoncé comme indétectable, si ce traitement n’avait pas été identifié par les laboratoires de gemmologie, c’est tout le marché du diamant incolore qui aurait été déstabilisé. Les diamants ayant subi ce traitement doivent être dénommés "diamants traités". Ils ne sont identifiables que par une poignée de laboratoires à la pointe de la gemmologie dont l’Institut Suisse de Gemmologie-SSEF le laboratoire de Paris le GIA (etats unis)font partie. Le prix de l'identification de ce traitement est actuellement disproportionné
Les différents traitements du diamant
Le traitement du diamant a pour but d’augmenter la valeur de la pierre. Il modifie donc soit la couleur, soit la pureté, parfois les deux en combinant plusieurs techniques.
Les traitements de la pureté :
Les bains d’acide : Pratique très ancienne et courante qui sert à retirer les impuretés prisonnières dans les fissures de surface. Les diamants sont plongés dans un bain d’acide chaud. Parfois, après le traitement, quelques impuretés restent dans les fissures alors que d’autres sont parfaitement bien nettoyées. Le résultat ainsi obtenu est quasi permanent. Pas de notification nécessaire sur le certificat.
Le forage au laser : L’utilisation du laser et du bain d’acide améliore la pureté du diamant. On perce au laser un trou partant de l’inclusion à la surface de la table afin d’injecter de l’acide dans la cavité et de dissoudre l’inclusion présente. Le traitement est permanent et l’on doit examiner le diamant par le coté afin de pouvoir déceler les petits puits blanchâtres, parfois bouchés de silicone, mais décelables heureusement à la loupe 10X. Les nouveaux traitements au laser réalisent des boyaux non droits et ainsi ressemblent souvent à des fêlures naturelles. La notification n’est pas nécessaire mais lors de la certification d’une pierre, le laboratoire ne manquera pas de faire figurer l’utilisation du procédé dans la rubrique « remarques ». Le comblement des fractures : Les fractures de surfaces ou des forages au laser peuvent être bouchés par des produits présentant une réfraction voisine de celui du diamant. Après traitement, les fractures n’apparaissent plus à l’œil. Le traitement n’est pas permanent car certains éléments risquent d’endommager les remplissages tels qu’un choc, une exposition violente au soleil assombrissant le remplissage ou une immersion prolongée dans un bain d’acide ou dans une boite à ultrason. L’obligation de déclaration est indispensable et la certification du diamant ainsi traité est interdite.
Les traitements en vue de modifier la couleur :
Le traitement par couche de couleur : La couleur du diamant est modifiée en surface, cette méthode ne présente aucune durabilité. Cette modification qui consiste à colorer la surface du diamant est visible à l’œil nu et, facilement identifiable par un professionnel. Ce procédé est frauduleux et interdit en France
Le traitement par la radioactivité : Datant du début du 20ème siècle, ce traitement n’a cessé d’être amélioré. Le diamant irradié par un réacteur nucléaire devient ainsi traité vert ou bleu nuancé. La pierre ensuite chauffée présente une modification de sa couleur proche du jaune à l’orange et du bleu au violet. Le traitement reste durable avec un risque de modification très légère de la couleur lors d’un nouveau chauffage. Cependant, lors d’un chauffage d’une pierre traitée, la couleur peut, dans certain cas, changer faiblement. Ce traitement n’est pas identifiable de façon certaine en laboratoire. Toutefois la fluorescence de la couleur peut être un signe positif du traitement. Lors de la certification, la mention est obligatoire. Le traitement par haute pression et haute température (HPHT) : Le traitement par haute pression et haute température des diamants brunâtres et jaunâtres permet de modifier leurs structures. Cette technique consiste à chauffer le diamant à 1500C° sous une pression supérieure à 50.000 atm afin d’affiner sa structure cristallographique. Ce procédé présente une durabilité certaine et difficile à déceler en laboratoire. Toutefois, afin de différencier les diamants traités, la société General Electric Company ou Lazar कप्लान्सत्ते, grave sur les rondistes « Bellataire » ou « GEPOL » correspondant à l’appellation commerciale.
Alors avant d'acheter, entourez vous des conseils de professionnels reconnus



jeudi 7 juin 2007

Eternel Recommencement



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La mode est un éternel recommencement !!
Ce bracelet est à rapprocher de celui de Sarah Bernhardt.
23 siècles les séparent, il est en Or et d'origine grecque.
Les corps de deux serpents se réunissent en un noeud plat. C'est un noeud très ancien, il existait à l age de pierre et c'est le fameux "noeud d'hercule" des Grecs dans l antiquité. Il est utilisé pour réunir deux cordages comme ces deux serpents.
La beauté de sa symétrie explique sans doute tout autant que sa signification mythique, l'attrait qu'il a exercé sur les anciens.Les grecs et les Romains lui attribuaient le pouvoir de guérir les plaies.Au centre un cabochon de grenat.
Ce bracelet se portait au dessus du coude.

L'extraordinaire bracelet de SARAH BERNHARDT

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Il représente ce qu'il y a de meilleur de la Joaillerie Art Nouveau.

Il est le résultat de la courte collaboration entre Georges Fouquet et Alphonse Mucha de 1899 à 1901.
Georges Fouquet est le fils d'Alphonse Fouquet qui avait créé une Bijouterie Joaillerie à Paris en 1860 Il succède à son père en 1895 en pleine période de l'Art Nouveau.
Les origines de l art nouveau se situent à la moitié du XIX ° siecle, quand un anglais, William Morris lança un mouvement sous le nom de ARTS and KRAFTS (arts et métiers) William Morris,était opposé aux procédés de mécanisation de l'ère industrielle naissante , il pensait que l artisanat était menacé par la technologie et voulait revaloriser l'artisanat. 
Ce fut un antiquaire "Siegfried Bing" qui le baptisa ART NOUVEAU, ce fut une période très courte puisqu'elle dura de 1895 à 1914. La guerre limita la production de Joaillerie et le mouvement ne dura pas au delà de 1920.
Alphonse Mucha s'était rendu célèbre en produisant d'innombrables affiches, mais aussi décoration de livres, de panneaux divers,etc. Il parvint à cette célébrité, surtout avec sa première affiche lithographique réalisé pour Sarah Bernhardt et son théatre de la Renaissance au mois de janvier 1895.
Jusqu'en 1901 il réalisa les décors et les costumes du théatre de Sarah Bernhardt.C'était un véritable touche à tout, il peignait, sculptait,dessinait, des bijoux, des objets utilitaires et de décoration. Mucha était d'origine Morave, mais c'est à Paris qu'il connut la gloire. Il travailla donc avec Fouquet à la réalisation de ce bracelet, en or jaune et émail.
Les écailles de la tête sont faites de plaques d'opales cloisonnées d'or. Il tient dans sa gueule des chainettes qui le relient à une bague,serpent identique dans son dessin au bracelet.Sarah le portait en scène.
Après le désastre de 1914 les bijoux redeviennent un symbole de prospérité, Walter Gropius fonde le BAUHAUS , avec des artistes comme Klee et Kandinsky. Le Bauhaus, avec le mouvement cubiste introduit des artistes comme Braque et Picasso . Pour l'art du bijou de cette période, les meilleurs représentants de la joaillerie géométrique furent Paul Brandt et Jean Fouquet

La Saga Varangoz, Berquin Varangoz, Aristide Fourrier, Daniel Mousseaux: La ménagerie de CARTIER, mais aussi des travaux pour FALIZE, BOUCHERON ou FABERGÉ

  Charles Marcellin Varangoz , d'après son acte de déçès  avait 69 ans le 26-10-1899, il serait donc né en 1830 à Salins les bains  dans...