dimanche 13 décembre 2015

Eugene GRASSET, Graveur, décorateur, architecte, affichiste et dessinateur pour VEVER




Ce Bijou se nomme "apparitions" il a été créé par Eugène-Samuel Grasset, pour la maison Vever pour l'exposition universelle de Paris, il est en or et émail parsemé de topazes
Il a été vendu par la Maison sotheby's, combien de modèles ont été produits au moins deux!






Car cet bijou étrange et magnifique fut dessiné par Eugèe Grasset pour Vever afin de l'exposer à l Exposition Universelle de Paris en 1900. Ce fut un imaginatif d'une rare puissance.
Ce cliché doit provenir de la photothèque de la Réunion des musées nationaux, le Bijou est au Musée d'Orsay.
Mais qui était cet immense artiste, complet dans toutes les disciplines, ayant tout dessiné?
Il est né en 1845 en Suisse à Lausanne et  il est mort à Sceaux  en France en 1917,il avait  obtenu la nationalité française en 1891.
En 1866 , à la fin de ses études, il effectue un voyage en Egypte, ce voyage sera une source d inspiration pour ses futures oeuvres
Il s'installe à paris en 1871, il fait ses débuts au Cabaret du Chat Noir et dessine pour des maisons de Céramique, de Tapisserie et déjà de la joaillerie
Sa rencontre avec l'imprimeur et le collectionneur Charles Gillot lui permet de participer au renouveau du livre illustré et de l'affiche, à l'enseigne du japonisme et du médiévisme.
 




C'est Eugène Grasset qui dessine cet élément décoratif qui fait partie d'un ensemble, il est en cuivre émaillé dessin réalisé pour Théophile Soyer . C'est le résultat de la collaboration d'un émailleur de grand talent et d'un "designer", Ce Petit objet Précieux et raffiné reprend le motif d'une verrière, intitulée «Le Printemps» et conservée au Musée des Arts Décoratifs de Paris.


Flick.fr


Le "Printemps" et son pendant, "Après-midi d’automne", furent exposés dans la section architecture du Salon du Champ-de-Mars en 1894.
À partir de 1877, il réalise des illustrations pour des ouvrages comme : Les Fêtes Chrétiennes - 1880 Les Quatre Fils Aymon - 1883, Le Petit Nab - 1883, La Plante et ses applications ornementales - 1896


Vente de Maître Millon en 2013: 1500€






En 1890, il crée le fameux Logo de la Semeuse soufflant une fleur de pissenlit "Je sème à tous vents" pour le dictionnaire Larousse





Ces dessins de Eugene Grasset auraient été réalisés entre 1890 et 1903, 
 PAONOISEAU, Dessin de Grasset (REF : 36711© RMN /PATRICE SCHMIDT






1892 Couverture de E.Grasset:Tandis que l’École des Beaux-Arts et l’École des Arts décoratifs deviennent accessibles aux femmes dans les années 1890, les travaux d’art féminins sont considérés comme une source honorable de revenus et font l’objet d’un intérêt plutôt bienveillant, quoique souvent condescendant. Ainsi, une première grande exposition en 1892 au Palais de l’industrie, sous le commissariat de l’UCAD, est consacrée aux arts de la femme. (Musée des Arts Décoratifs Paris)



Affiche du Chocolat Mexicain Maison Masson rue de Rivoli( source BNF) 




1892 Affiche de Grasset (Gallica)


Le Monde Illustré 1894 (BNF)




1895 Journal La Lanterne (source Gallica)


1897 Chronique des Arts (Bnf)


Portrait d'Eugene Grasset

Dans le Catalogue de l'exposition "Eugène Grasset, l'art et l'ornement" présentée au musée cantonal des Beaux-arts de Lausanne, Suisse (18 mars - 13 juin 2011). il était question de l'exposition qui lui fut consacrée à Lausanne et qui retraçait son parcours de manière chronologique et thématique. Bénéficiant de prêts exceptionnels du musée d'Orsay, elle regroupa en un seul lieu un panel unique d'œuvres d'Eugène Grasset. Ne concevant l'art du futur qu'à la lumière des enseignements du passé, ce fils d'ébéniste conjugue une culture encyclopédique et une connaissance sans égale des matériaux et des techniques qu'il met au service de sa vision d'un art pour tous, répandu dans les objets du quotidien (mobilier, tapisserie, céramique, vitrail, joaillerie).
Marqué par les esthétiques préraphaélite et symboliste, Grasset expose au Salon de la Rose+Croix, à La Libre Esthétique de Bruxelles, à la Sécession viennoise. Il triomphe en 1900 à l'Exposition universelle de Paris, où il expose des bijoux dessinés pour Henri Vever et réalise le décor du Salon du costume. Créateur de l'emblème des éditions Larousse, Grasset dessine un alphabet typographique : le caractère Grasset.
Il sièga au jury de l'Union centrale des arts décoratifs, fonda en 1901, avec Hector Guimard, la Société des artistes décorateurs et, avec René Lalique, la Société de l'art décoratif français. La parution de La Plante et ses applications ornementales (1896) et de La Méthode de composition ornementale (1905) confirme son rôle de maître de la jeune génération que lui reconnaîtront Alfons Mucha, Augusto Giacometti, Maurice Pillard dit Verneuil, Paul Berthon.
Les essais de ce livre ont été confiés à une équipe de dix chercheurs suisses et français : Marie-Eve Celio-Scheurer, Danielle Chaperon et Philippe Kaenel, Hugues Fiblec et Rossella Froissart , Jean-David Jumeau-Lafond, Catherine Lepdor, Jean-François Luneau, Anne Murray-Robertson, Odile Nouvel-Kammerer, Evelyne Possémé, François Rappo, Nicholas- Henri Zmelty.


1897 affiche La Morphinomane : Hammer Muséum




1897 Le Larousse en 6 volumes (BNF)


Boucle de Ceinture de Eugene Grasset pour Vever






Eugene Grasset dessinait aussi des objets de la vie courante, comme cette caisse enregistreuse dont le dessin original se trouve au Musée des Arts Décoratifs.


Ne pas oublier que Eugene Grasset était Architecte

Consacré maître de la nouvelle génération après son exposition de 1894 au Salon des Cents, le Vaudois Eugène Grasset (1845-1917) exerce une influence majeure sur la renaissance des arts décoratifs en France au tournant du XIXe siècle. Son parcours traduit une volonté d’assigner à l’art ornemental, dont il fournit la théorie, un rôle fédérateur dans la réconciliation des beaux-arts et des arts mineurs. Installé à Montmartre en 1871, il fait ses débuts au cabaret du Chat Noir. Sa rencontre avec l’imprimeur et collectionneur Charles Gillot est essentielle qui le fera participer au renouveau du mobilier, du livre illustré et de l’affiche. Ne concevant l’art de demain qu’à la lumière d’un retour à l’observation de nature et aux enseignements du passé, ce fils d’ébéniste grand lecteur des théoriciens rationalistes de l’architecture, en particulier de Viollet-le-Duc, conjugue une érudition archéologique et une connaissance des matériaux qu’il met au service de sa vision d’un art pour tous, répandu dans les objets du quotidien (tapisserie, céramique, vitrail, joaillerie). Perméable aux courants néo-médiéviste, japonistes et symboliste, Grasset expose au Salon de la Rose+Croix, à La libre esthétique de Bruxelles, à la Sécession viennoise. Il triomphe en 1900 à l’Exposition universelle de Paris, où il expose des bijoux dessinés pour Henri Vever. Créateur de la célèbre Semeuse emblème des éditions Larousse, Grasset dessine un alphabet typographique : le caractère Grasset. Son engagement toujours plus grand dans ses activités d’enseignant et de théoricien (La plante et ses applications ornementales, 1896 et La méthode de composition ornementale, 1905) confirme le rôle de figure tutélaire que lui reconnaîtront Alfons Mucha, Augusto Giacometti, Maurice Pillard-Verneuil, Paul Berthon. Texte du Musée des Beaux Arts de Lausanne en 2011


1898 La Revue des Revues  (gallica)




Quelle belle publicité sur les Richard, branche Vélo!


Puis vint l' Exposition universelle de Paris en 1900 et je crois bon de reproduire un article du Journal de L horlogerie Bijouterie Joaillerie et Orfèvrerie qui nous fait partager le sentiment de l'époque .

REVUE DE LA BIJOUTERIE
Du reste, en passant en revue les bijoux de MM. Vever, comme nous l'avons fait, dans le numéro précédent, pour ceux de M. Lalique, le lecteur pourra vérifier lui-même, par cette comparaison, l'exactitude de nos déductions, aidé par les nombreuses gravures qui accompagnent cet article.
Constatons tout d'abord qu'au point de vue de l'inédit aucune autre exposition de bijouterie ne présentait autant d'intérêt que celle de MM. Vever; tous les objets qui figuraient dans leurs vitrines avaient été créées spécialement en vue de l'Exposition et avaient tout l'attrait de la nouveauté pour le public qui n'avait pas eu antérieurement l'occasion de les voir.
Une première série très intéressante de ces pièces est due à la collaboration d'Eugène Grasset, un des maîtres incontestés et des précurseurs de la nouvelle école. Ce fut un des premiers ? il y a de cela plus de vingt ans ? qui se préoccupa sérieusement des modifications à apporter à l'Art décoratif moderne. Mais alors, en avance sur son époque, il fut méconnu et discuté comme tous les novateurs, et n'eut aucun succès avec son admirable livre des Quatre Fils Aymon, 



Commissaire-Priseur :
De Baecque & Associés, Lyon.
Pleine reliure de 1900

que recherchent aujourd'hui avec passion les amateurs et les artistes, et auquel MM. Vever ont fait les honneurs d'une somptueuse et magistrale reliure d'émail. Cette plaque, aux lignes très étudiées et très hardies, est une des meilleures compositions du maître; l'exécution en est merveilleuse, la réussite absolue. C'est un chef-d'oeuvre, aussi bien au sens strict du mot, qu'au sens professionnel que lui auraient donné les maîtresorfèvres des anciennes corporations. La beauté et la variété des couleurs, l'harmonie rare des tons, consacrent cet objet qui pourrait dès aujourd'hui, sans craindre aucune comparaison, prendre place dans les musées à côté des merveilles que nous ont laissés les siècles précédents. Dans les « rétrospectives » futures, elle prouvera à nos descendants que notre époque n'a pas démérité et que nos artistes parisiens actuels valent certainement ceux d'autrefois. L'habile émailleur qui a su mener à bien un travail aussi considérable, est M. Tourrette, dont la Revue a déjà parlé dans de précédents articles, et qui, d'ailleurs, avec un talent et un goût parfaits, a été dans mainte circonstance le collaborateur intelligent de MM. Vever. D'autres pièces de cette série retiennent également notre attention. 




Exposition universelle de 1900 , et  Eugène Grasset va réaliser une vingtaine de bijoux en collaboration avec Vever, de purs chefs d 'oeuvres.

Parmi les boucles de ceinture, l'une est formée d'un paon très « stylisé », dont la tête et le cou ? colorés d'émaux sous lesquels scintillent discrètement de petits paillons mordorés ? rejoignent, par une courbe heureuse, la queue d'or vert repercé sur un fond d'émail rose translucide. Les ocellations (cité ainsi dans le texte original) des plumes de l'oiseau sont rehaussées par des cabochons en cornalines de différents tons de rouges très harmonieusement répartis. 

Boucle de ceinture Pavot actuellement au Musée des Arts décoratifs


Autre cliché de cette boucle de ceinture


Une autre boucle, où l'on reconnaît la fleur épanouie du pavot aux étamines d'or fin, est exécutée dans une gamme fine de tons très voisins, allant du violet brillant de l'améthyste au gris verdâtre de l'émail opaque cerné d'or. Les effets ainsi obtenus sont à la fois puissants et distingués. 





Nous retrouvons le même principe dans ce pendentif d'une étrangeté voulue, où deux sorcières, à la chevelure flottante, aux vêtements d'émail semés de cabochons, enlacent capricieusement leurs bras nerveux et agitent au-dessus de leurs têtes des banderolles d'or fin comme dans celui où des jeunes filles brandissent des couronnes en se tenant par la main .  Vendu par la maison Christie's il mesure 14,7 cm de haut, or, émail et pâte de verre.







Pendentif Poésie: Dessin d'Eugène Grasset pour Vever, tiré du livre de Vever


Le pendentif  "Poesie» conçu par Eugène Grasset  (1845-1917), exécuté par Maison Vever; Le bijou est à Paris, Musée des Arts Décoratifs. Email ivoire sculpté et or


dans cet autre encore où une jeune femme, les cheveux d'or laurés d'une couronne d'émail vert, effleure de ses doigts d'ivoire les cordes vibrantes de sa lyre. « Sa robe est verte, piquée de petits cabochons d'olivines ; sa lyre est colorée d'émaux roses et vert cendré ; elle jaillit de nuages roses et verts emmêlés de feuilles de trèfle vert et rose. C'est un bijou d'une harmonie claire, fraîche, tout à fait suave, qui tranche dans cette série de pièces qui manque peut-être de féminité, de grâce et de tendresse, et dont le charme un peu viril garde quelque chose de farouche et de barbare, où plane comme un souvenir des temps légendaires des origines du Moyen-Age, au milieu desquels l'imagination de M. Grasset s'est volontiers complue à errer dans ses plus célèbres illustrations . »
Très intéressante est la broche acquise par le Musée Impérial de Tokio, 



Broche Marguerite de Vever dessin de Grasset


Aquarelle en violet, vert blanc etor Dimensions: 12 x 9 11/16 13/16 (32,3 x 25 cm) Classifications:. Dessins, crédit: Le Whittelsey Collection Élisée,



et qui représente le profil énigmatique d'une jeune femme aux yeux mystérieusement clos, symbole de ce sphinx floral qu'est la marguerite, avec sa devise : « Un peu, beaucoup... pas du tout, » inscrite en lettres d'émail paillonné sur fond d'or.

Bijou en or obtenu en la fonte, ciselé, décoré d'émail translucide sur or pour l'inscription, la chevelure et les marguerites. La plaque et la chevelure sont décorées de pierres de couleur (saphirs, citrine, topaze) taillées en cabochon. ce bijou est actuellement aux arts décoratifs





 Il en est de même de cette autre broche à l'aspect fatal, avec ses deux têtes aux masques étranges, l'un en ivoire aux cheveux blafards, au teint exsangue, l'autre à demi caché par le premier, écarquillant des yeux hagards et farouches dans un visage d'or mat aux cheveux bleus, qui émergent de nuages d'émail et de topaze. Ce bijou très caractéristique a été acquis par notre Musée du Luxembourg.

Tous ces bijoux, dessinés par un maître dont la vision simplificatrice accentue les lignes, sont basés sur une « stylisation » savante et concentrée ; ils offrent le caractère décoratif par excellence 
Dans Art et Décoration, septembre 1900.

Joailliers réputés depuis les années 1870, Henri et Paul Vever innovent en présentant à l'Exposition universelle de 1900, à côté d'une production traditionnelle de haute joaillerie, une ligne nouvelle de bijoux dits "artistiques". Pour les dessiner, ils ont fait appel au décorateur Eugène Grasset. Auteur de la célèbre vignette du dictionnaire Larousse : "Je sème à tous vents", Grasset est un sculpteur de formation, dessinateur de mobilier, affiches, vitraux, céramiques, et illustrateur renommé.
Cette broche est un exemple parfait de bijou décoratif, d'un dessin vigoureux et lisible inspiré par le japonisme alors en vogue. Le titre de l'oeuvre "Apparitions" renforce l'étrangeté de ce bijou à l'aspect "fatal" selon l'appréciation des contemporains.
L'or et l'ivoire des carnations, l'émail bleu et jaune des chevelures accentuent l'étrangeté des visages surgis d'ondes ou de nuages sur un ciel d'émail changeant, étoilé de topazes. Les yeux mi-clos du visage féminin au premier plan étaient, ainsi qu'ils apparaissent encore sur d'autres exemplaires du bijou, rehaussés d'or et la bouche fardée de rouge. Texte du Musée d'Orsay, ou se trouve ce bijou



Le site du Musée d'Orsay bloquant ses photos, je dois ce cliché à http://eugene.grasset.perso.sfr.fr/EG/home.html


Que les bijoutiers seulement praticiens aient donc la sagesse de choisir judicieusement leurs collaborateurs, de les avouer hautement, ils y auront tout profit, puisque leur talent personnel sera mis en valeur par toute l'inspiration des artistes, qui sauront en déployer toutes les ressources, pour n'apposer leur signature qu'à des oeuvres dignes d'elle.
En quoi la gloire de l'un atténuerait-elle celle de l'autre, puisque le mérite de chacun est également nécessaire?
Est-ce que Vever, qui est lui-même un artiste consommé, hésite à nommer Grasset, quand il a fait appel à sa collaboration?
Est-ce que Fouquet craint, dans la circonstance, d'associer à son oeuvre Desrosiers ou Mucha ; est-ce que nous n'avons pas les exemples de Bing et Colonna, de Lefèvre et Templier et de tant d'autres dont les noms m'échappent. Pourquoi donc hésiterait-on à rendre à l'artiste qui inspira le bijou l'hommage qui lui est dû ? Est-ce que la science du bijoutier qui le fabrique, qui le fit sien en quelque sorte, en peut être diminuée? Non, assurément; ils ont l'un et l'autre leur part dans la renommée, comme ces dramaturges dont l'un a charpenté, l'autre écrit la pièce d'inspiration commune : le succès lui aussi est commun à tous les deux .  Lu dans la "revue HBJO de 1901"




Peigne « Assyrienne » en corne, or, émail, améthystes et brillants – Maison Vever bijoutier d’après un dessin de Grasset, 1900 © Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, photo Patrick Pierrain, Petit Palais, Roger-Viollet






Dessins de Grasset pour Vever






Revue des Arts Déco




Un Cygne noir et un Cygne Blanc qui mangent un Nénuphar, peigne en Ivoire, émail plique-a-jour, Vever et Grasset, ce bijou est au Musée du Petit Palais à Paris


Bijou, peigne doré représentant une femme dans des vagues





1900 Naïade dessin de  Eugène Grasset pour Vever Musée du Petit Palais. Il est en Corne, or repoussé, émail cloisonné .


Autre dessin de peigne de Grasset pour Vever



Boucle de ceinture "Syracuse" or , émeraudes et émail de Grasset pour Vever actuellement au Musée des Arts Décoratifs




Dossier de sa Legion d'Honneur, motifs qui lui ont valu de devenir Officier



Le Vase de Bizouard qui fut un élève d' Eugène Grasset , bien qu'il ne soit pas indiqué comme élève ou disciple, sur le tableau de Wikipédia 


"revue HBJO 1901"


Disciples ou élèves de Eugène Grasset

"M. Georges Fouquet avait fait appel au talent de M. Muçha de même que MM. Vever avaient demandé à M. Grasset quelques dessins et les objets un peu étranges qui sortirent de cette collaboration n'en étaient pas moins fort intéressants. Sans doute on les taxera d'exotisme, d'orientalisme, que sais-je encore ? et, pour employer la langue à la mode, ces poitrinaux, ces temporaux, ces caparaçons, ne laissent pas de paraître bizarres. " Revue du Bijoutier 1901


Que disait Henri Vever en 1908 dans le troisième tome de "la Bijouterie Française au XIX ème siècle?
"Grasset contribua grandement par ses oeuvres et par son enseignement, très suivi et très fécond, à la transformation du style et à l'évolution décorative. Faut-il rappeler son  admirable illustration de l' Histoire des Quatre fils Aymon, publiée en 1883, alors que rien de semblable n'existait encore ?
D'ailleurs, ce livre magnifique, en avance sur son époque, ne fut apprécié que par une élite peu nom breuse.
Depuis, il n'est pour ainsi dire aucune des branches de l'art décoratif dans laquelle Grasset ne se soit exercé et distingué : tentures, vitraux, ferronnerie, céramique, étoffes, meubles, bijoux, illustration, affiches, etc., il a tout abordé et toujours avec une réelle originalité et une réussite justifiée."



Dessin d' Eugene Grasset qui se trouve au Musée d'Orsay, étrange, car nous ne savons pas si Grasset en a fait plusieurs; néanmoins un tableau du même nom, femme jouant de la harpe est dans la liste des oeuvres spoliées pendant la guerre par les nazis et retrouvées
832 46.881 Grasset "Femme jouant de la harpe" M Henry Hirsch
Ce tableau aurait donc appartenu à Mr Henry Hirsch? 
Charles-Henry Hirsch est un poète, romancier et dramaturge français. Né à Paris le 18 avril 1870, il y est décédé le 16 décembre 1948.




Bijou de Vever dessiné par Eugene Grasset (Musée des Arts décoratifs Paris)




1912 Revue "Touche à tout"




1912, Journal Gil Blas

l'année de sa mort  en 1917  Eugene Grasset traite de l' apprentissage et de nos jours son discours est toujours valable surtout sa conclusion!!!!!

1918 le carnet des artistes


L'APPRENTISSAGE DANS LES METIERS D'ART
Le maître qui vient de mourir avait traité cette question ainsi: La crise dont on se plaint, nous dit M. Eugène Grasset, est de nature extrêmement complexe. 11 serait injuste d'en imputer la responsabilité aux uns plutôt qu'aux autres. Chacun en assume une part une large part. Il est donc difficile d'entrevoir la solution qui y remédierait en satisfaisant tous les intéressés.
Le monde ouvrier, premier coupable, néglige de pourvoir à l'avenir. Il vit au jour le jour, préoccupé seulement des avantages immédiats. Peu lui importe que l'enfant acquière au prix d'un sacrifice une valeur professionnelle qui lui assurerait ultérieurement une situation stable.
Les syndicats ouvriers sont hostiles à l'apprentissage. La liberté du travail précieuse conquête de ta Révolution, parait gravement compromise. Sans doute une liberté illimitée peut avoir de funestes conséquences en provoquant des malfaçons. Ces abus. les corporations d'autrefois les prévenaient en réglementant expressément le prix du. travail et l'emploi de la matière dont ellescondamnaient le mesurage. Et le maître comme ses collaborateurs avaient des garanties réciproques.
Mais il ne convient ni de récrimmer ni de regarder en arrière. Plaçons-nous devant les faits.
Nous nous trouvons en présence de familles qu'il faudrait rémunérer pour qu'elles laissassent leurs enfants faire un apprentissage ou suivre des cours professionnels. Le contrat d'apprentissage n'est pas respecté et ne saurait l'être, puisque le patron n'enseigne plus à l'enfant un métier. L'outillage mécanique moderne permet d'ailleurs d'escamoter quantité de tours de main qui constituaient le véritable talent de l'ouvrier.
Dans la plupart des industries, le patron, redoutant les charges et les responsabilités. refuse de former des apprentis, 11 invoque pour sa justification les pertes de temps des compagnons salarié; et les pertes de matière résultant des maladresses de l'enfant inexpérimenté. Ce sont lâ des défaites. A la vérité, l'apprenti « gâcherait peu de matière, car on ne lui confierait que les travaux qu'il serait en état d'exécuter. Quant aux pertes de temps, s'îmagine-t-on que l'ouvrier chargé d'enseigner un apprenti lui ferait des conférences? C'est par des conseils brefs, des indications rapidesvet surtout par l'exemple qu'il l'initierait aux secrets du métier.Il v a mauvaise volonté générale. Cherchons à y suppléer.A l'initiative privée, l'initiative de l'Etat doit se substituer.
Dans, les conditions présentes, l'école spéciale présente un grave défaut. Les enfants n'ont de contact qu'avec leurs camarades aussi inexpérimentés qu'eux. Or, ce n'est qu'en voyant opérer un habile artisan qu'ils apprendraient à l'imiter et à l'égaler. C'est l'exemple qui fait de bons ouvriers.
Les programmes des études professionnelles sont à réformer entièrement. Les enfants n'étant pas stimulés par le travail réel et les professeurs n'ayant pas à satisfaire à la commande oublient cette condition essentielle du travail industriel la célérité. En outre les enfants dont les familles comprennent l'intérêt et ces familles, sont généralement de classe moyenne ces enfants entrent trop jeunes à l'école professionnelle. Ils ne peuvent y bénéficier d'un enseignement complet. La première année de présence est sans résultats elle serait plus fructueuse si les enfants entraient plus tard à l'école, car ils y passeraient plus de temps utile. L'enseignement, enfin, ne saurait être efficace. Les maîtres sont trop spécialisés le professeur de dessin ignore ses collègues professeurs de composition décorative, de céramique ou d'ébénisterie. Les écoles, souvent dirigée par des hommes incompétents n'étant pas des praticiens, voient donc leur enseignement vicié par le manque de cohésion.
A ces maux, quels remèdes apporter?
Il faut créer l'école industrielle et pratique.
Elle ne fournira pas, sans doute l'éducation technique complète qu'on n'acquiert qu'à l'atelier . Ses moyens sont trop limités. Mais elle assurera aux élèves le complément de culture générale indispensable au bon artisan.
Aujourd'hui, les patrons répugnent à faire appel au concours des élèves des écoles professionnelles. Ignorant les moyens de production industrielle, inaptes à faire vite en faisant bien, ceux-ci en effet affectent encore d'excessives prétentions.
Mais ils passent d atelier en atelier; et si les uns sont des déclassés, les autres, plus intelligents, acquièrent rapidement les habitudes pratiques que l'école avait omis de leur donner. Ils font alors des contremaîtres et des conducteurs, et trouvent facilement à s'employer. On les connaît. On sait qu'ils comprennent vite leur besogne et fournissent plus de travail utile que leurs confrères moins cultivés;
L'école professionnelle de demain doit donc diriger son enseignement vers un but d'application pratique immédiate.
On vante avec raison l'organisation professionnelle allemande. Souvent l'école est le véritable atelier d'une grande industrie. Des expositions roulantes mettent constamment le public et les commerçants au courant des nouvelles productions et relient l'école technique etl'industrie c'est un exemple à suivre.
Résumons-nous. Le contrat d'apprentissage tombé en désuétude paraît condamné, bien que son relèvement puisse favoriser celui des industries d'art. Mais on ne va pas contre les m?urs. A son défaut, faisons donc appel à l'école. Industrialisée, elle fournirait des cadres excellents d'artisans qualifiés et de contremaîtres.
Mais, transformera-t-on l'école, ce vieil organisme universitaire qui vit en marge de la vie? Tant d'intérêts s y opposent que je doute qu'on cherche sincèrement une solution applicable. Eugène GRASSET.






3-3-1918  Revue les arts décoratifs




Les lois d'Eugène Grasset en matière d'art



1917

A propos de sa mort, un mail interessant sur le fait que je n'ai pas trouvé sa tombe et aussi pour cette information sur les "Curie"

Bonjour,

Eugène Grasset, décédé à Sceaux le 23 octobre 1917, a été inhumé au cimetière de Sceaux dans une concession décennale le 25 octobre 1917 (registre des inhumations) ou le 26 octobre 1917 (registre des convois funéraires) à 15h. Le titre de concession n’est établi que le 24 décembre 1917 par M. Crochot (aucun renseignement). La concession a très probablement été reprise au bout des dix ans et le corps transféré dans l'ossuaire des concessions temporaires.

Pour mémoire Eugène Grasset a habité jusqu’à son décès au 13 rue Pierre Curie (aujourd’hui le 9) succédant aux parents de Pierre Curie, le docteur Eugène Curie et sa femme.

Cordialement, Aldine Martini
 Chef du service Archives/Documentation








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