mardi 26 avril 2011

L'Etonnante Histoire de la Bijouterie "CLERC" place de l Opéra à Paris




Un très beau site "La parisienne de photographie" nous permet de voir une photographie ancienne de la bijouterie Clerc, Place de l opéra à Paris (voir*1)
C'est devenu la vitrine de la Maison Maty, (point rouge sur la photo) au coin du boulevard des Capucines et de la place de l'Opéra, au N°4, en face de Lancel, et du Café de la paix. Le magasin ci-dessous sur ce cliché Google est classé monument historique (Voir*2°)ce qui nous permet de retrouver l'atmosphère et l architecture commerciale des années 1900.

Cliquez pour agrandir et voir les détails

La place de l'Opéra et le boulevard des Capucines (qui tire son nom du couvent des Capucines qui allait de la place vendôme au boulevard) ont été conçus par le Baron Haussmann, mais notre histoire ne commence pas a cet endroit.
Charles Rémy CLERC avait créé son premier fonds de commerce au 64 rue de la chaussée d'Antin en 1874, un magasin situé à l angle de la rue de la victoire (celle du retour d'Egypte de Bonaparte) et de la rue Chaussée d'Antin.

Le temps de démarrer son affaire et il épouse en 1877 Mademoiselle Julie Aubertin. Ils eurent trois enfants:Charles, Paul et Jean.
Une opportunité se présente en 1894, Mr Charles Rémy Clerc acquiert un magasin boulevard des Capucines au N° 11, très bien placé, la bijouterie Fondée par Monsieur Bourguignon, dont il garde le nom.
Mais une autre opportunité se présentait 4 ans plus tard et il prenait en location la boutique contiguë au Magasin Bourguignon.
Ce fonds de commerce fut acheté à Messieurs Papegay et Marchex.
C'était le même immeuble et cela faisait l angle du boulevard des Capucines et de la place de l opéra au N° 4.
Monsieur Clerc pensait à ses fils et espérait laisser un magasin a chacun des trois fils.
Mais la guerre de 1914 survint , son fils Jean fut tué. 
La famille dit qu'il fut blessé à Montfaucon, près de Verdun.





Monsieur Clerc ne s'en remit pas et d'après son fils Paul, il ne put survivre a son Chagrin et décéda le 11/6/1915.
Paul Clerc était mobilisé lui aussi , il était au front quand la succession fut réglée le 18/2/1916.
Deux mois après la clôture de cette succession madame Clerc s'associait avec son fils aîné Charles.
Association en nom collectif pour l'exploitation des magasins. Madame Clerc avait conservé les fonds de commerce;
Clerc à la Chaussée d'Antin
Clerc Place de l'Opéra
Bourguignon Bd des Capucines
Pourquoi Paul Clerc ne réagit pas immédiatement? Il était retourné en Algérie ou il avait des intérêts dans la conduite de très importants domaines agricoles
Cette association se poursuivit pendant 8 ans, madame Clerc décédant le 21/4/1924.




Il y avait une clause dans le pacte social qui stipulait que Charles le frère ainé aurait en cas de décès de son associée (Madame sa mère) la faculté de conserver tous les établissements sociaux et l actif en dépendant, à charge pour lui de payer honorablement son frère Paul Clerc d'après la valeur du dernier inventaire.
Stupéfaction du jeune frère qui découvrit cette clause chez le notaire, ce dernier l'informant qu'il ne pouvait échapper à celle ci et devait "la subir".


Le Matin 01-1932: les deux bijouteries

D'après Paul Clerc "Ce pacte donnait à mon frère Charles la faculté de conserver les fonds en règlant à son frère (moi même) la valeur préalablement fixée, me contraignant donc à recevoir en espèces et à forfait"
Son frère Charles était dans la place, Charles conserva les fonds de commerce, les exploita seul et à son profit.


Au centre de l image Bijouterie Clerc Bourguignon après la guerre de 1914


















Paul reçut une" part à valeur infime et grotesque"
Quelques exemples
Le loyer des fonds de commerce 187.000frs et pourtant la clientèle, le droit au bail, l'achalandage furent inscrit à la valeur de 55000 frs!!!! Or deux ans après Charles va revendre non pas 55000 frs mais 5.000.000 frs et Charles se réservait le stock 3.865.000frs
En mai 1926, deux ans après, Charles fait une grosse faute de gestion et demande à être mis en liquidation judiciaire.
Mais pour ne pas tout perdre, il créa une société pour que celle ci puisse intervenir à sa liquidation judiciaire.
Il s'adressa à un ami de son père Mr Boyer qui était directeur de la "grande maison de Blanc".






La Grande Maison de Blanc 6 Bd des Capucines,
face à la bijouterie Clerc, cliquer pour agrandir


Mr Boyer parla de la proposition faite par Charles à son administrateur délégué Edouard Raphael Worms, qui proposa aussitot une combinaison permettant de créer une société anonyme avec deux autres amis Mr Bloch et un américain, Mr Sasportas.
La Société s'appela "SA des Maisons Clerc et Bourguignon" et intervint à la liquidation judiciaire en prenant en charge le paiement intégral du Passif (à 100% des créances)(voir annexe *5° en bas de cet article)
Paul Clerc qui se trouvait en Algérie au moment de cette transaction a hésité à attaquer en nullité, ce fut une erreur.
D'après Paul ... qui attaquera plus tard en justice, la liquidation fut faussée par Mr Worms en plein accord avec le liquidateur judiciaire Mr B......



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On comprend Paul Clerc qui réalisa le préjudice subi à la succession de sa mère. Il s'en aperçut doublement en comparant les chiffres du dernier inventaire au bilan et ceux obtenus par le commissaire priseur chargé de la liquidation.
Il va en procès une première fois et perd, mais beaucoup plus tard le 10 mars 1942, la cour de cassation admet le pourvoi de Paul et porte la décision d'annuler les décisions rendues par le 1er et le 2 eme degré.
Et c'est là que tout se corse, car entre temps la 2 eme guerre mondiale se déclenche et surtout l'Aryanisation de la" maison Clerc et Bourguignon."

Tout d'abord il est intéressant de signaler que les acquéreurs et complices de Charles Clerc fils, Messieurs Worms, Bloch et un américain Mr Sasportas ont cédé bien avant la guerre, le 26/11/1932 leurs actions à un de leurs amis, Monsieur Liebman .et d'après Paul Clerc, les trois hommes étaient des hommes de paille de Monsieur Liebman, car ce dernier avait 15850 actions sur 16000.
A partir de cette date il n'y a plus de membres de la famille "Clerc" dans l'affaire.
Fin 1940 la société "Clerc et Bourguignon" est déclarée juive en raison de la "personnalité" de son président du conseil d'administration et principal actionnaire Mr Joseph Liebman qui a quitté la France en juin 1940, avec ses actions, mais aussi 3.800.000frs de marchandises.(voir *3°)



L'occupant allemand désigne alors un commissaire gérant (un administrateur) Mr Biney qui demeurait 3 boulevard Saint Germain le 14/3/1941.
Mr Biney voit ses pouvoirs confirmé par les autorités françaises par arrêté du secrétaire d'état à la production industrielle en date du 9/5/1941.

Mr Biney doit trouver un repreneur qui soit un bon français, aucun problème; ils sont nombreux a se proposer.

Mr Biney l'administrateur nommé par les autorités allemandes dit tout ce temps, que Monsieur Liebman est parti en emmenant toutes les marchandises, mais le 16 mai 1941.....
Mr André Vincent en tant que directeur de la société Clerc et Bourguignon ,  sollicite un laisser passer (ausweis) pour accompagner Mr Biney à Perpignan car :
"lors de l exode un stock important ( 2.233.246frs) a été déposé par moi à Perpignan, il est indispensable de le controler et de le réintégrer à l'actif de la société"
Dans un premier temps les autorités d'occupation ne donnent pas ce laisser-passer.
NDLR. c'est quand même une époque étonnante, car le propriétaire est Monsieur Liebman, mais le directeur  en qui Mr Liebman devait avoir confiance le trompe pour récupérer ce stock . c'est donc une confiscation totale!!!

Finalement,  avec l'insistance de Monsieur Biney, il se rend à Perpignan va voir un huissier, monsieur Albert Mola installé 17 rue de la cloche d'or. 
Cet huissier va récupérer la partie du stock qu'André Vincent avait déposé au comptoir National de Paris au compartiment N°15 du coffre 3 de la succursale
"Deux lettres(envellopes) et un paquet cacheté et scellé à la marque d'une figurine  dénommée Biliken"

   


Le Biliken est une petite poupée crée par Florence Pretz aux états unis, elle dit avoir vu ce personnage dans ses rèves.
C’est en 1908 qu’elle fait breveter sa petite statuette porte bonheur.
Biney et l huissier vont à la salle des coffres, Biney avait la clé et le chiffre secret (n° 642) ils ont retiré le paquet et la petite mallette; ne les ont pas ouvert, mais ont contrôlé que c'était lourd.
Et voilà!...pour 146frs90 de frais d'huissier l'administrateur récupère et confisque plus de 2 millions de francs de stock (ndlr)

L'administrateur vend les fonds de commerce "aux conditions suspensives de l'autorité allemande et paiement comptant" (ce qui ne sera pas le cas), à la société "Bijouterie de l Opéra" dont le président du conseil d'administration est Monsieur André Vigouroux.(voir annexe *6°)
Monsieur Vigouroux est expert en Bijouterie installé 5 rue de Chateaudun, il est né le 17/11/1900 à Epone.
Il restait aussi au commissaire gérant à recevoir l'accord préalable du Comité d'organisation des industries des métiers d'art de Paris qui répondit favorablement le 5/8/1941, et donna son avis sous cette forme:
"La Personnalité des acquéreurs, tous honorablement connus, n'appelle aucune réserve, les conditions de la vente correspondant à la valeur du fond"
Evidemment le commissaire aux comptes Mr Lamer donne son avis favorable.


Pourtant Mr Jean Rouvière, docteur en droit rue Stanislas dans le 6 ème arrondissement fit une lettre au fameux Docteur Blanke adressée au Majestic de Paris.(*4°)
Monsieur Rouvière explique à Blanke que "Paul Clerc est le fils d'un bijoutier Parisien très connu dont les immeubles principaux sont situés place de l'Opéra " et qu'à sa mort les fonds de bijouterie au lieu de tomber dans la succession de Mr Clerc sont devenus propriété de sa femme au préjudice des deux enfants, Paul et Charles Clerc.
Paul Clerc a été "frustré de sa part successorale en raison de la clause du contrat de mariage et tenue alors pour licite mais pourtant déclarée illicite par la cour de cassation".

Monsieur Rouvière demande donc aux autorités allemandes de l'aider à résoudre ce problème. En même temps le chef de la police aux questions juives explique lui aussi au commissariat général qu'une procédure étant en cours, cela risque de compromettre la vente, mais rien n'y fait, la vente est publiée à la Gazette du Palais le 11/12/1941.
Paul est d'ailleurs débouté le 4/7/1942 par le directeur général de l'Aryanisation au prétexte que les biens juifs doivent être vendus rapidement. l'affaire est conclue.

En juillet 1944, l administrateur  Biney rend compte de ses mandats et il révèle:
"La Société Bourguignon et Clerc n'avait jamais enregistré depuis 15 ans que des résultats minimes et souvent déficitaires". pendant l'administration de Mr Biney l'entreprise a réalisé plus de 9 millions de bénéfices, considérés par l'administration comme exceptionnels passible de 80% d'imposition)  et d'ajouter
"cette disposition s'est aggravée du fait que le Juif Liebman (15850 actions sur 16000) à emporte lors de son exil en Amérique, pour 2.357.314 frs de bijoux ce qui constitue une perte pour la société."
Alors que les contributions directes entendent considérer cette soustraction au même titre qu'un bénéfice c'est a dire passible de 80% d'impot soit plus de 4 millions, et le 17 juin 1944 la recette perception du 2 eme arrondissement refuse le dégrèvement de 1.808.016 frs et l encourage a régler le plus vite possible." 
Il signale aussi que la Société Clerc et Bourguignon possédait à Neuilly une maison estimée 1.900.000frs au 31 rue de la Saussaye  et qu'elle figure à l'actif de la société.
Les acquéreurs "Vigouroux et cie" ne l'ayant pas reprise l'administrateur Biney la loue à Mr Walter KLEIKNECHT sujet allemand .

Mr Biney signale aussi qu'il y avait un fond de commerce a Monte-Carlo place du Casino, mais la principauté étant considérée comme un pays étranger...impossible de l'aryaniser.



A la fin de la guerre Monsieur Liebmann rentre en France et fait une demande de réparation au ministre des finances, il semblerait qu'il n'ait pas obtenu satisfaction car j'ai vu un document de Mr Liebman demeurant à N...... en 1961 qui autorise le FSJU le fonds social juif unifié à consulter le dossier au service des restitutions au 71 bd Pereire.......Je fais des recherches sur cette demande, pour l'instant sans réponses (* textes  mot pour mot en annexe 7°)
En 1946 Paul perd définitivement,  et cela nous vaut un arrêt apparemment extrêmement important pour la gent judiciaire sur:
"L’action en nullité d'un partage en raison de l’erreur commise dans l’évaluation d'un bien"
Comment s'est terminée l'histoire?  plusieurs hypothèses sont possibles!

Que sont devenus Monsieur Vigouroux, Monsieur Liebmann, Charles et Paul Clerc? il y a peut être des descendants pour nous l'expliquer?
Sur Ebay ou d'autres sites de vente certains parlent de montres fabriquées par la maison "Clerc et Bourguignon", mais cette maison ne fabriquait pas de montres (à l inverse de la maison Maty qui a revendu cette branche à Timex) elle faisait faire des montres dont le cadran était marqué à son nom.
Un site intéressant présente une montre Jaeger Le Coultre dont le fond est gravé "Clerc" www.montresanciennes.com


En 1907 et 1912 il y eut deux cambriolages.


 
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1912. Allez sur ce lien et cliquer pour agrandir la page de la BNF

ftp://ftp.bnf.fr/056/N0564519_JPEG_1_1EM.jpeg.jpg

Texte en clair cidessous
AUDACIEUX CAMBRIOLAGE PLACE DE L'OPÉRA
300.000 frs de bijoux volés en cinq minutes.
La bijouterie Clerc, sise au coin du boulevard des Capucines, et de la place de l'Opéra, a pour annexe une seconde boutique contigüe sise au numéro 11 du boulevard,et sur la devanture de laquelle on lit le nom
de « Bourguignon » . En réalité, ces deux magasins n'en font qu'un et appartiennent au même propriétaire, M. Clerc. Mais l'un, la maison « Bourguignon », est affecté à la bijouterie de deuil et d'imitation, tandis que l'autre vend exclusivement la joaillerie fine de brillants ou de pierres de couleur.
Ces deux magasins communiquent par une porte dérobée, masquée, dans le magasin « Bourguignon, par un panneau de bois, et dans le magasin « Clerc » par une glace.
La garde des deux magasins peut donc être assurée, pendant la nuit, par une seule et même personne. Elle l'était en fait par un honorable garçon, M. Jacques Chaumien, âgé de trente-cinq ans au service du bijoutier depuis douze ans. Chaque soir, le gardien installait son lit dans le « magasin
Bourguignon », il laissait la porte de communication entr'ouverte et il était prêt, ainsi, à répondre à la moindre alerte, quelle vint de l'une ou de l'autre boutique.
En outre, M. Chaumien était secondé, dans sa surveillance, .par un vigoureux dans le magasin Clerc. Par une coïncidence qui n’est peut être pas l'effet du seul hasard, ce chien était tombé malade avant
hier et. on avait dû le transporter dans une infirmerie vétérinaire.
Le gardien était donc demeuré seul pendant la dernière nuit. Aucun bruit insolite ne parvint à son oreille vigilante, et c'est avec l'esprit le plus tranquille que le brave homme se leva hier, vers six heures du matin.
Comme il avait coutume de le faire, il descendit au sousol pour y procéder à ses ablutions. Ln quart d'heure plus tard, il remontait dans le magasin. Il commença par aller dans le magasin, puis après avoir balayé, il sortit pour relever les rideaux métalliques qui, pendant la nuit, ferment la devanture.
Découverte du vol
Lorsqu'il rentra dans le magasin, c'est-à-dire tout au plus cinq minutes plus tard, le gardien vit un ecrin sur le parquet. Saisi d'un juste soupçon, M. Chaumien s'approcha de la vitrine au pied de laquelle se trouvait l'écrin. Il s'aperçut alors que la porte en avait été ouverte, puis repoussée légèrement, et que sur les rayons plusieurs écrins manquaient.
En une rapide inspection, le garçon de magasin s'assura qu'aucun individu suspect ne se trouvait dans la maison, puis, par téléphone, il manda son patron.
Le bijoutier arriva quelques instants plus tard. En examinant la vitrine cambriolée, il reconnut que le voleur avait dérobé deux pendentifs ornés de brillants, un troisième garni d'un gros saphir, une rivière de diamants et une vingtaine de bagues montées de diamants ou de pierres de couleurs, le tout d'une valeur de trois cent mille franc?.
Seule, la hâte avec laquelle le cambrioleur avait dû opérer pouvait expliquer qu'il
eût négligé d'emporter un collier de brillants et une aigrette ornée d'une superbe topaze qui se trouvaient à côté des bijoux dont il s'empara.
En attendant l'arrivée du commissaire de police, M. Peschard, qu'il avait fait aussitôt prévenir, le bijoutier s'efforça d'élucider dans quelles conditions le malfaiteur avait pu s’introduire dans son magasin.
Un fait était établi c'est qu'il n'avait pu y entrer par la porte ouverte sur la place de l'Opéra pendant le court intervalle de temps pendant lequel M. Chaumien était absent.

CLERC dans la vie de l ecrivain Modiano

Modiano raconte cette anecdote extraordinaire. Enfant, il reçoit d'un bijoutier de la place de l'Opéra le Prix de la Plume de Diamant : un stylographe à réservoir d'encre. Sa mère à court d'argent veut le déposer au Mont-de-piété qui le refuse : la plume est en pacotille. Quelques jours plus tard des voleurs s'introduisent chez elle et, croyant qu'il a de la valeur, volent le stylographe, mais laissent l'étui! Trente ans après, Modiano rendant visite à sa mère constate que celle qui n'a jamais lu aucun de ses livres, n'a conservé aucun de ses souvenirs, est toujours en possession du vieil étui — coquille vide et dérisoire à l'intérieur de laquelle est encore gravé le nom du bijoutier : Clerc Modiano subtilise l'objet l'emporte chez lui où il repose toujours sous une fine pellicule de poussière et de feuilles mortes.


LA BIOGRAPHIE MODIANO PAR GÉRARD DE CORTANZE



Ile-de-France ; Paris ; Paris 02

adresse 4 place de l'Opéra ; 11 boulevard des Capucines ; 34 rue du 4-Septembre
dénomination
magasin de commerce ; immeuble
éléments protégés Monuments Historiques
bijouterie ; devanture ; décor intérieur ; escalier ; passage cocher ,époque de construction 19e siècle ; 1er quart 20e siècle . Année  1834 ; 1860
Historique
Le projet de la place de l'Opéra et le percement de nouvelles voies ont permis la construction de l'immeuble selon les règles d'une architecture ordonnancée par décret d'avril 1860 et conforme au dessin donné par Rohault de Fleury. Cet immeuble conserve une distribution et des décors représentatifs du Second Empire. La boutique constituée de trois parties : l'ancienne bijouterie Bourguignon décorée dans le style Charles X ; l'ancienne bijouterie Clerc datant des années 1878 ; l'extension de 1913 sur la place de l'Opéra.
propriété ,propriété d'une société privée protection MH ,1993/02/23 : inscrit MH ; 2006/03/10 : inscrit MH
Les devantures et le décor intérieur de l'ancienne bijouterie Clerc (cad. 02 : 01 AC 1) : inscription par arrêté du 23 février 1993 - Les façades et les toitures sur rue ; le passage cocher ; l'escalier principal ; ainsi que certaines pièces avec leur décor aux troisième et quatrième étages selon le plan annexé à l'arrêté (cad. AC 1) : inscription par arrêté du 10 mars 2006 Site protégé,site inscrit

© Monuments historiques, 1993 ,date versement 1995/07/12


(*4°) La « Treuhand- und
evisionsstelle » R. La première section allemande chargée de l’aryanisation, le « Referat Entjudung », est intégré au sein du Militärbefehlshaber in Frankreich (MBF) et est dirigée par le Dr. Kurt Blanke, juriste, un expert de haute qualité avec une grande expérience professionnelle. Sa mission est entres autres de nommer des administrateurs provisoires (par exemple pour les grandes entreprises), et surtout de donner de donner des conseils juridiques

(*5°)Maison C.Clerc et Bourguignon

Registre du commerce Paris N° 224625B
PDG Alexandre Arnaud né le 8/12/1872 Bruxelles
Octave Boyer, né le 4/6/1885 Saint André (La grande maison de blanc)
Worms Edouard 15/6/1882 Paris
Charles Clerc 18/3/1888 Paris
Sasportas Paul né le 17/7/1887 en amérique
Capital 5.000.000frs porté par une modification du 23/11/1931 à 4.000.000frs
Siège 4 place de l'Opéra Paris Succursale 11 bd des capucines, 64 Chaussée d'Antin et 78 rue de la Victoire
26/11/1932 Modification,President Liebman Joseph..... 14/11/1881 Kiev
Administrateur Liebman Jacques...... 14/9/1908 Kiev
Vincent André 9/6/1883, Liebman Charles 1911.
Le 29/12/1934
Charles et Jacques Liebman sont démissionnaires et Monsieur Joseph paul Grandemange est administrateur

(*6°) Société nouvelle

Mr Vigouroux André 1.000.000frs
Bessard Louis Chalons/ sur saone 1.000.000frs
Vieil Louis Industriel 33 rue du dessous des berges Paris 1.000.000frs
Subes Raymond industriel 22 rue Las Cases Paris 300.000frs
Bellon Roger Industriel 28 rue des petits champs 300.000frs
Bessard Roger 102 rue d'assas paris 300.000frs.
Vincent André directeur commercial de la maison Asnieres 100.000frs

(*7°)

Pouvoir :Le 5/5/1961
 Je soussigné Liebman J....., PDG demeurant à N...... 31 bd de la S....... autorise le Fonds Juif Social Unifié à consulter le dossier du service de restitution au ministère des finances 71 Bd Pereire Paris concernant les dommages subis à l adresse Bijouterie Clerc et Bourguignon 5 place de l Opéra

Ministère des Finances:Service de réparation des mesures de spoliation

71 Bd Pereire
Recu en communication le dossier 364-8 Affaire Clerc et Bourguignon
Nota, il est formellement interdit de soustraire des pièces de ce dossier
Paris le 17.....1961 Signé par S...... FSJU autorisation Jointe

La Saga Varangoz, Berquin Varangoz, Aristide Fourrier, Daniel Mousseaux: La ménagerie de CARTIER, mais aussi des travaux pour FALIZE, BOUCHERON ou FABERGÉ

  Charles Marcellin Varangoz , d'après son acte de déçès  avait 69 ans le 26-10-1899, il serait donc né en 1830 à Salins les bains  dans...